eyes are open all i see is red (anwar)

UN. Conçu en Russie, mais né aux États Unis, à Night Vale. Sa mère, Sofia, était enceinte de six mois lorsqu'elle a posé ses valises dans cette petite ville crasseuse du Névada. Elle a élevé seule son fils, sans que cela ne lui pose un problème, d'ailleurs. Ils sont extrêmement proches, et elle ne lui a jamais caché la nature de cet homme qu'il aurait dû avoir pour père. Un membre de la Bratva, une pointure de l'illégalité et du grand banditisme. Tout ce qu'Anwar a, aujourd'hui, juré de combattre.

DEUX. Il a jamais été le plus grand, Anwar. Jamais le plus rapide. La cour de récré lui a bien fait comprendre que des coups, il en prendrait toute sa vie. Et c'est ce qu'il a fait. Il a encaissé. Et rendu au centuple. Toujours. Il a toujours eu cet esprit revanchard, vindicatif, mais surtout bosseur. Il a connu la méfiance à l'académie de police, par rapport à son blase, par rapport à sa gueule.

TROIS. Il aura certainement hérité du foie de son paternel. Éminemment dur à enivrer, le Anwar, il fait preuve d'une belle résistance à l'alcool. Un atout lorsqu'il se retrouve sous couverture. Après tout, les spiritueux sont bien connus pour délier les langues des plus résistants. Il s'en sert très souvent, de cet atout. Pour épater. Draguer. Provoquer.

QUATRE. Le crime. Une chose que ses yeux d'enfant ont toujours vu avec beaucoup d'attrait, et pourtant, il a choisi d'en faire sa bête noire. Sa mère a joué un rôle majeur dans sa vision des choses, et quelque part, son père aussi. Parce que le crime, il l'a dans le sang. Et cela, Sofia le savait. Des petits vols à l'étalage quand il avait douze ans ont provoqué un déclic chez sa mère. Elle a tout de suite pris les choses en main. Depuis, Anwar oscille à la limite de l'illégalité. Il adore ça. Se frayer un chemin entre les lois, trouver les failles, tout en restant dans la légalité. Il garde néanmoins à l'esprit que les vraies menaces, ce sont ces gangs qui gangrènent la ville.

CINQ. Les flingues, les seuls alliés dont il est sûr et certain de leur loyauté. Il en a planqué un peu partout chez lui, au cas où. Des Beretta 92, qu'il porte également en toute circonstance. Une sécurité qu'il juge indispensable compte tenu de son métier, des représailles, de la dangerosité de la ville. Sa mère, qui vit avec lui, a pris l'habitude de trouver des flingues dans un tiroir, sous un canapé, dans une boîte à chaussures.

SIX. Ces yeux sombres en ont séduit  plus d'une, et plus d'un. Anwar il a jamais aimé, jamais ressenti quelque chose de plus fort qu'une attirance physique à l'encontre de quelqu'un. Il a jamais cherché l'amour. Ce qu'il veut, c'est prendre du bon temps. Uniquement. L'arme n'est jamais loin pourtant, car le danger rôde perpétuellement. Et la confiance... quelle confiance ?

SEPT. Il ne compte plus les tentatives de corruption, les pots-de-vin, les menaces. Des choses qui n'ont pas le moindre effet sur lui. Le fric, il le garde, parce que bon, ça court pas les rues. Mais les services attendus ? Ils peuvent toujours se brosser. Anwar sait pertinemment que bon nombre de ses collègues ont les mains sales. Il ne les blâme pas. Il veut simplement se tenir à l'écart.

HUIT. Paroles inintelligibles de l'endormi au cerveau en ébullition. Les palabres qui n'ont aucun sens fusent une fois l'homme tombé dans les bras de Morphée. L'on peut parfois intercepter quelques propos cohérents, mais cela reste fort rare.

NEUF. Nul ne l'a jamais aperçu en costume, et celui qui le forcera à enfiler cet habit de pingouin n'est pas encore né. Anwar ne possède dans sa garde-robe que des vieux t-shirts, des vieilles chemises, des vieux jeans. Et cette vieille veste en cuir que sa mère lui a offerte. Un poil rétro, le gars.

DIX. Anwar aime faire cavalier seul. C'est un loup qui se complaît dans la solitude, mais qui a besoin des autres bien plus qu'il ne le croit. Rechignera toujours à faire équipe avec d'autres policiers, mais fera preuve d'une attention presque trop accrue envers l'acolyte du moment. Un esprit d'opportuniste pour un cœur brave. L'homme se voudrait plus froid, mais n'y arrive tout simplement pas.