et des flammes jaillit salomé

Ses yeux sont froids tout comme son palpitant qui regorge d’un liquide chaud. Pourtant, elle en a assez, assez de tout retenir, elle sait que la bête en elle veut sortir, que sa rage la dévore par morceau. Pourtant elle la retient, tapie dans l’ombre car elle sait que cela la détruirait, elle se refuse à se faire dévorer son âme pour un homme. Alors elle restait stoïque, droite comme elle sait si bien le faire, comme durant les enquêtes qu’elle menait. Elle qui était si impulsive. Le liquide ambré qu’elle fixe de son regard de biche est son compagnon du soir, parce que son cœur lui est absent, lassé de tous ses rabibochages. Ses souvenirs la martelaient, elle sourit en y repensant. Elle ne peut s’empêcher de frissonner lorsque leurs moments intimes des premières fois assaillent son esprit. Entendant un bruit de fond, elle sait qu’il est rentré, elle entendait son pas, lent et confiant comme à chaque fois qu’il passait le seuil de la porte de leur maison. Son regard était perdu, tandis que son corps était délicatement penché. Il arrive, sa peau se fait brûlante à son contact, car il sait que sa drogue est juste à ses côtés, qu’il serait en manque s’il n’avait pas son shot, et pourtant ce soir il en serait rien. Alors elle ferme les yeux pour profiter de cet instant, les lèvres de Roman s’emparent de son cou, partant à la découverte de la douceur de sa peau de pêche. Ses mains se baladent sur son corps de naïade, à la recherche d’un frisson, d’une réponse de son être qui le pousserait à continuer. Alors elle feint, comme le diable, pour mieux parvenir à ses fins. Elle se retourne et le scrute l’ombre d’un instant. Elle sent un autre parfum sur lui, elle se mordilla la lèvre inférieure nerveusement, tandis qu’une tornade menaçante se formait dans son for intérieur. « J’espère que Cora a apprécié la soirée que tu lui as accordée. » Un doux reproche maquillé, car elle savait que cette dite Cora était l’une de ses maîtresses, sauf que là, elle savait qui elle était. Posant son index sur le torse de son mari, un sourire narquois habilla ses lèvres rosées. Elle voyait son visage se décomposer tout en restant ferme, se créant une carapace pour échapper aux tourbillons d’émotions. Puis elle se défait de son étreinte, le laissant pantois. Elle avait été curieuse de voir sa réaction, elle connaissait bien le visage humain pour l’avoir assez étudié. La sirène s’éloigne de son rocher vers l’océan. Son esprit est embué tentant de trouver une porte de sortie dans ce tunnel sans fin..