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 you can run (cass)

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. ✦ ⊹ Sam 14 Oct - 19:25 ⊹ ✦ .
truth will come out someday. to wipe that smile right off your face. but you can run. you can run. i don't mind.


Poussières d’étoiles brisées, comètes qui ne brillaient plus une fois que la monstrueuse créature humaine osait d’un courage feint foutre sa trogne déformée perfidie hors du confort cocasse de l’atmosphère, désastre des astres, la réalité d’Andreas n’était plus qu’un tableau sans éclat et sans saveur, à la peinture plate. Nord, territoire riche des Capulets, sud, territoire pauvre des Crimson Pistols. Concept abstrait, qui n’était devenu réalité que parce que les ignorants de Night Vale avaient bien voulu lui donner de l’importance, auquel il s’était plié sans poser de questions trop perturbantes pour s’intégrer pleinement à ce monde hypocrite sculpté par les Capulets. Il était rentré dans les rangs, parce qu’il pensait que c’était ce qu’il y avait de plus intelligent à faire – certes, fermer sa gueuler, fermer les yeux, et s’ouvrir aux ordres. Et si aujourd’hui il se prenait la pauvreté du sud de plein fouet, baffe qu’il ressentait à peine à cause de sa carcasse vide de toute émotion, ce n’était plus parce qu’il se mêlait à la foule ignare – au contraire, il n’était plus qu’une ombre à part de ce troupeau fantôme –, mais bien parce qu’il ne pensait jamais côtoyer cette réalité de la ville d’aussi près. Âme errante dans un monde qui lui était subitement aussi familier qu’inconnu, il se rendait compte plus que jamais que la pensée commune était une idiotie sans nom. Nord riche des Capulets, sud pauvre des Crimson Pistols, l’air ambiant qu’ils respiraient tous était exactement pareil, et la poussière de planètes en péril leur fouettait le visage à chaque rafale en rage de la même manière. Vide abyssal de son être en désespoir, une pierre restait une pierre, et ses ossements se fondaient et se confondaient dans chaque ruine qui bordait sa route.

Les lumières de la ville néon ressortait dans la nuit noire de déception défilait à travers sa vitre, rendant un paysage flou presque poétique à cause de la vitesse de cette machine infernale qui était rentrée dans le quotidien qui le transportait jusqu’au lieu hasardeux de ses désirs abstraits momentanés. Ou alors était-ce lui qui conduisait ? Le cerveau ivre de fausse justice personnelle et vengeresse, les veines souillées par la drogue légale qu’était l’éthanol, ce n’était qu’une très mauvaise habitude de plus qu’à cette heure-ci de la soirée, pourtant pas si avancée, l’étranger ait inhibé ses sens au point de plus être capable de penser, de réfléchir.
La portière qui claqua derrière lui alors que l’air créé par le mouvement faisait piteusement voler son décrépis manteau long, il leva les yeux pour essayer de déchiffrer les lettres illuminées devant l’entrée qui indiquait l’identité du lieu. Fair Verona. Ah. Cela lui revenait maintenant. Un, deux, trois verres de whisky. Le visage de son défunt frère qui était passé devant son regard hagard. Un, deux, trois verres de whisky. L’obscurité qui prenait une nouvelle fois possession de son myocarde. Un, deux, trois verres de whisky. Le corps tremblant d’une rage malade et maladive, et il prit la décision de continuer ses recherches. Fair Verona, repère bien connu des Crimson Pistols. En tant qu’ancien Capulet, il pouvait se faire dépecer à tout moment, porté sans grand mal à cause de sa non sobriété évidente dans une ruelle arrière abandonnée du regard des autres. Traitre des Capulets, il pouvait tout aussi bien se faire accueillir en héros. Des deux solutions, il ne savait pas laquelle lui donnait le plus la nausée. Il poussa le battant, posant un pied dans sa tombe et s’enfonçant consciemment dans la gueule du loup.

Un, deux, trois coups dans sa trogne déjà blafarde, absente de toute vie depuis des mois, son nez explosa et vint colorer ces traits vampiriques par un jet ensanglanté. Tombant en arrière sous la puissance des poings furieux, il sentit un mec le retenir de chuter complètement et s’écraser au sol. Et alors qu’il l’empoignait par ses épaules et bloquait ainsi ses bras, comme si sans cela il avait été capable de riposter, il comprit que ce mec inconnu ne l’avait pas rattrapé de gaieté de cœur pour son propre confort. Connard provocateur, il sourit à ces mecs rouges de colère, et non de sang, comme pour les intimer de continuer et d’aller toujours plus fort. Un, deux, trois nouveaux coups, et il entendit une de ses côtes se briser. Il eut envie de hurler, plus pour la forme que parce qu’il ressentait la douleur qui était tue par l’adrénaline de l’alcool et de la situation. Respiration laborieuse qui appuyait sur sa côte fracturée, il fit rouler son accent sur sa langue. « Est-ce que t'aboies tout le temps, petit roquet ? Ou est-ce que tu mords ? » Il n’arrivait même pas à visualiser le visage de ses agresseurs, la vision ne cessant de sauter à cause de tous ces verres en plus qu’il avait eu la très bonne idée de commander dans ce bar bien connu, et loin d’être vide. S’il n’arrivait même pas à voir ces corps s’approcher toujours un peu plus de lui, il ne vit pas non plus arriver la pluie de coup. Un, deux, trois derniers coups bien sentis cette fois-ci, et c’est son arcade sourcilière ainsi que sa lèvre qui cédèrent et prouvèrent qu’il n’était pas encore complètement mort en rougissant sa vue déjà bien floue, et lui offrant un goût de rouille salé. Fou, mais pas encore totalement con, Andreas se sentait de plus en plus trembler, et non pas d’une certaine fureur qui l’aurait poussé à se battre contre ces énergumènes qu’il avait provoqués, mais plus parce qu’il savait que ses dernières forces, qu’il ne pensait pas encore avoir, étaient entrain de le quitter, et il menaçait très fortement de tomber dans les pommes. Pathétique.
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Cassandre Shelby
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Cassandre Shelby
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I AM HALF WAR, HALF PEACE

☾ pseudo : morrigan / maryne
☾ avatar : Gabriella Wilde
☾ querelles : 1499
☾ destiny : 28/09/2017
☾ territories : le sud, toujours le sud. Elle y vit dans un petit appartement qui mériterait quelques travaux.
☾ relationship : ace, silas, blaze, circe, jezabel, ronnie, laz

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. ✦ ⊹ Dim 15 Oct - 13:34 ⊹ ✦ .
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Les conversations se taisent doucement, et les regards se tournent dans la direction du nouvel arrivant. Il vient vers toi, assoiffé ou désespéré, tu te contentes de faire ton taff. Tu vas pas l’ignorer sous prétexte qu’il n’est pas franchement d’ici, ou qu’il se fait dévisage et que tu sens la merde arriver. Tout le monde sait qui est qui, parce que tout le monde parle dans cette ville. Tu connais pas son nom, et t’en as pas besoin. La seule chose qui t’intéresse, c’est de savoir où il se tient et s’il est un possible fouteur de merde pour ton bar. La réponse, tu la connais déjà. Mais tu restes un retrait. Parait que ça se fait pas d’agresser directement le client. Tu dois te contenter d’attendre.

T’aurais dû parier que ça allait pas durer longtemps. Y’avait qu’à voir les regards qu’il a récolté juste en posant le pied dans ton bar. De la suspicion, des envies de frapper, juste pour le plaisir, pour le sport. Et lui… Sa démarche peu assurée, des pas peu précis, qui se posaient seulement là ils le pouvaient et pas là où ils le voulaient. Un mec pas franchement maitre dans son corps. Il se laissait contrôler par l’éthanol et les effets provoqués. C’était à se demander s’il savait même où il avait mis les pieds, ou si la boisson lui avait fait avoir une quelconque hallucination. Qui sait, il a peut-être même eu accès à l’une des pilules colorées de ses anciens alliés. Les bruits de chaises qui grincent sur le sol s fait entendre, signe qu’elles sont dégagées violemment. Ca y est, ça dérape. Ils connaissent pourtant tous la règle. Les poings, ils les font parler ailleurs que dans ton bar. Sur le seuil de la porte, sur le parking, mais pas ici. A peine la main sur le fusil à pompe que les coups fusent dans tous les sens. Ca a l’air d’amuser toute la galerie. Ca fait longtemps qu’ils ont pas eu un spectacle, mais toi, tu vois rouge. Ils ont l’habitude de voir une Cassandre relativement calme, une beauté presque froide, qui observe derrière son bar, qui les laisse faire tant que les règles sont appliquées. Et lorsque ce n’est pas le cas, tu laisses apparaitre la véritable Cassandre, la fille sauvage qu’il faut pas emmerder au risque de s’en mordre les doigts. T’as jamais été la fille frêle que tout le monde pense voir. To physique les induit en erreur. Une jolie princesse, aux espoirs bousillés, égarée au milieu d’un désert qui la fera pourrir. Mais ce désert, tu l’as appréhendé, presque apprivoisé. Il t’a forgé, tout comme les conneries de cette ville. Alors lorsque tes phalanges s’enroulent autour du manche en bois de ton fusil, c’est avec assurance, pas avec hésitation. « Eh ! » Un rappel à l’ordre qui vient du plus profond de tes entrailles, accompagné du bruit particulier et unique d’un fusil qui vient d’être chargé. Les plus peureux, mais aussi les plus raisonnables, s’écartent sans broncher. Choix judicieux. Mais les principaux protagonistes restent enfermés dans leur folie, à faire parler leurs poings plutôt que leurs neurones, si tant est qu’ils en aient encore avec la dose d’alcool ingurgitée. D’un geste de tête, tu fais signe à l’un des Crimson Pistols, amis de ton père, de venir choper le mec, habitué des lieux, pour l’obliger à se calmer, alors que tu le vises de ton canon, le gratifiant par la même occasion d’un regard assassin. « T’as merdé. Tu te calmes et tu dégages. » ta voix contraste avec corps frêle du quel il sort. Elle est ferme, menaçante. Une gravité qui ne s’élève que rarement. Tu lui as retiré le choix e se calmer ici ou dehors. Quand les règles sont transgressées, tu prends les décisions pour eux. Et te contredire deviendrait mortellement dangereux. Et quelle âme paumée du sud oserait aller à l’encontre de la fille chérie de Mick Shelby. A moins d’être suicidaire ou ivre, personne. D’un geste du fusil tu désignes les autres mecs qui sont prêts à bondir sur le traitre. « Y pensez même pas. Sortez de là. Sortez tous de là. Et allez vous calmer ailleurs. » laches-tu le fusil calé dans le creux de l’épaule, l’œil concentré sur une possible victime. D’un geste de crosse, tu retiens celui qui a foutu la merde, et qui a l’air dans un état déplorable. A croire qu’il avait cherché à se retrouver dans cet état. « Toi tu restes. » Le silence se fait, tout le monde vous regarde. Ils doivent certainement se demander si c’était l’évènement de trop, si tu vas craquer et exécuter ce pauvre type. Tu pourrais. Est-ce qu’il manquerait à quelqu’un ? Pas la moindre idée. Les excités sortis, les autres clients reprennent leurs conversations, appellent tes serveuses pour plus de verre, alors que t’es encore là, fusil en main, à fixer l’amocher, en te demander s’il ne va pas s’écrouler. T’aimerais éviter. « Avance. » tu poses le canon sur son torse, le forçant à se retourner, pour rejoindre le fond du bar, à l’abris des regards. « T’es suicidaire ? Tu sais où t’as foutu les pieds ? » Tu relaches ta position, mais garde l’arme en main. « Et c’est quoi ton putain de problème ? T’es défoncé ? » Ca tu le savais déjà, restait à savoir à quoi. « Mais t’écroules pas, j’ai pas envie de devoir géré ta carcasse. »
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. ✦ ⊹ Lun 16 Oct - 10:02 ⊹ ✦ .
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Idiot. L’idée lui avait paru si brillante, si alléchante, et pourtant à présent qu’il se faisait marteler de coups à chaque fois plus puissants et tranchants que les précédents, sang pâteux rougeâtre s’alliant avec la beauté poétique rosée des néons, il n’arrivait plus à se souvenir ce qu’il avait voulu chercher en foutant les pieds dans un tel endroit. Andreas n’était pas fou – quoique –, il savait très bien qu’il n’était pas le mec le plus connu de Night Vale. Un patronyme qui ne puisait très clairement aucune origine dans la petite ville, aussi lointaine soit-elle, l’accent difficilement identifiable qui venait confirmer son étrangeté, son nom, loin des Capulet, Montaigu, Argentis ou autre protagoniste fortuné, n’avait aucun retenti. Et pourtant, vie en rose que sous les artifices des douces lumières, la ville était un coffre à secrets. L’immigré, sans peut-être réellement s’en apercevoir, était devenu quelqu’un dans cette guerre de gangs, et probablement que son histoire de trahison auprès des Capulets avait eu un impact plus général qu’il ne le pensait. Traitre des Capulets, acclamé par certains Crimson Pistols. Ancien Capulet, frappé par les autres Crimson Pistols. Loterie de la chance et du destin incertain. Peut-être qu’en poussant la porte du Fair Verona, il avait réellement voulu jouer à la roulette russe, et à l’évidence il avait perdu.
Et il souriait, le con. Plus le sang giclé de plaies béantes qu’ils créaient, artistes du chaos, au fur et à mesure que leurs poings s’abattaient, et plus ses lèvres s’étiraient dans un sourire difficilement cernable. Une petite voix dans le coin de sa tête, qui n’était pas tue par la douleur aigue qui résonnait dans ses tympans, lui murmurait que son heure était finalement peut-être venue, plus tôt que prévue, et il n’arrivait pas à s’en sentir attristé. Merde. Sa vie allait se finir comme elle avait commencé, dans un grand éclat de rire sardonique d’un destin satirique. Il crut que son cœur, ou alors cela aurait pu être son cerveau, avait définitivement lâché lorsque les coups s’arrêtèrent et que le silence se fit autour de lui. Il ferma les yeux, souriant toujours, mais cette fois d’une manière bien plus mélancolique, appréciant l’élévation de son âme jusqu’aux enfers. Jusqu’à qu’il réalise que la souffrance, tout aussi bien physique que psychologique, était encore bien trop réelle, et il rouvrit les paupières brusquement, stupide qu’il était, pour devenir spectateur de cet acte qu’il avait pourtant déclenché, en grand metteur en scène.

Il haussa un sourcil, simple petit geste qui fit exploser une autre vague de douleur en lui à cause de son arcade pétée en mille morceaux de cartilage, visiblement impressionné par la force de caractère de la jeune fille, poupée d’apparence, qui fit taire ces chiens en rage et repartirent la queue entre les jambes. S’il avait pu, il aurait sifflé entre ses dents, admiratif. Depuis quand était-il devenu un con nonchalant de la sorte ?
Ce ne fut que lorsqu’elle braqua son arme sur lui, contre son torse, et qu’il lui parla, demande qu’il réussit à déchiffrer au bout de quelques secondes d’intense effort, qu’il se rappela qu’il dégoulinait d’hémoglobine sur son parquet, déjà pas si propre que cela à la base.
Le trouble fête se fit docile, malgré son côté à l’évidence suicidaire il n’avait pas nécessairement envie de se prendre une balle de fusil dans l’estomac, de plus il était réellement légèrement enflammé par la force de la jeune blonde, et se retourna, faisant grincer ses os abimés, pour se diriger, titubant, boitant, dans la salle arrière du bar. Un bref instant, il s’imagina à s’agenouiller de ses genoux éclatés, alors qu’elle dirigeait son arme sur son crâne et appuyait finalement sur la détente. Exécution à l’ancienne, tradition qui ne se faisait plus, sauf à Night Vale, bien évidemment. Ville d’une époque passée dans un monde moderne qui la rejetait. L’image le fit sourire, n’y croyant pas une seule seconde, alors que cela aurait pu bien être possible. Après tout, sa seule présence avait foutu la merde.
Une fois qu’il ne sentit plus la pression du fusil contre son corps endolori, il autorisa ses pieds à se stopper, parallèle l’un à l’autre, et il fit un demi-tour sur lui-même, doucement, très doucement, lui faisant à présent face. De cette distance réduite, malgré le sang qui coulait dans ses yeux et le piquait de ce sel qui rendait tout flou, il avait l’occasion de la contempler plus précisément. « Peut-être bien, je ne me suis pas encore arrêté sur la question. » Connard. Évidemment qu’il était suicidaire, et qu’il avait cherché la merde rien que d’honorer le bar des Crimson Pistols de sa présence impie. Penchant la tête sur le côté, petite manie lorsqu’il observait les gens et réfléchissait à toute vitesse, il ne put retenir une grimace de douleur au mouvement, pourtant si habituel. Putain, maintenant que l’adrénaline retombait, et que son corps devenait à froid, il réalisait à quel point il avait pris cher. « J’ai des dossiers non classés qui m’ont conduit jusqu’ici. » Il ne répondait pas réellement à sa question. Oui, il était défoncé, alcoolisé au possible à tel point que son cerveau était noyé dans une dose forte d’éthanol, et pourtant il essayait de justifier encore ses décisions, ses actes. Sauf qu’Andreas ne pensait plus qu’à sa gueule, n’avait toujours pensé qu’à sa gueule, et c’était les autres qui devaient payer ses conneries. Sven, Nolan, et cette gamine qu’il ne connaissait pas et qui lui avait sauvé la mise, pour cette fois-ci. « Alors pourquoi m’avoir amené à l’arrière du bar ? T’aurais très bien pu m’foutre à la porte avec les autres. Ils m’auraient laissé pour mort derrière une benne, et t’aurais pas eu à te préoccuper plus de moi. » C’était étrange de voir à quel point la bagarre, ou le semblant de bagarre puisqu’il avait plus servi de punching-ball qu’autre chose, avait aidé à lui redonner des esprits quelque peu plus clairs. Bien que s’il avait soufflé dans un éthylotest présentement, il aurait éclaté le ballon. Il rit, à sa réflexion. Il rit parce qu’il se rendait compte que cela ne lui importait vraiment que très peu, comme s’il s’était fermé hermétiquement à toute émotion. Sauf que son rire d’idiot contracta ses abdos, et il se transforma instantanément en gémissement de douleur intense, ses côtes brisées le faisant atrocement souffrir, et il se retrouva à tousser violemment du sang, avant de défaillir légèrement et se retenir comme il pouvait grâce à un meuble qui se trouvait heureusement à porter de main. « Merde. Je vais aller traîner ma carcasse plus loin, je ne voudrais pas t’importuner plus. » Il lui fit un petit sourire douloureux avant de lui tourner le dos une fois de plus, commençant à se diriger vers la sortie, empoignant une bouteille à moitié vide de tequila qui se trouvait sur son chemin.
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Cassandre Shelby
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. ✦ ⊹ Lun 16 Oct - 16:36 ⊹ ✦ .
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« Peut-être bien, je ne me suis pas encore arrêté sur la question. » Tu les reconnais les comportements d’abrutis aveuglés par l’alcool, mais où on peut tout de même déceler quelques habitudes à l’autodestruction. Il est venu seul, dans un endroit peu chaleureux et accueillant pour les mecs comme lui. Tout ce que tu sais, c’est qu’il est un traitre aux Capulets. Ca pourrait te réjouir, t’as une rancœur personnelle avec eux, mais à tes yeux, un traitre reste un traitre. Et puis, ça veut pas dire que du jour au lendemain il s’est mis à avoir un amour inconditionnel pour les Crimson Pistols. Un mec qui se pointe comme il l’a fait, au Fair Verona, soit il est suicidaire, soit c’est un abruti fini en manque de sensations fortes, et l’un dans l’autre, ça revient un peu au même. « J’ai des dossiers non classés qui m’ont conduit jusqu’ici. » « Des dossiers non classés ? » répètes-tu avant de rire nerveusement. « Ici, tout le monde a des comptes à régler avec tout le monde. Et le dernier endroit où ça se fait, c’est dans mon bar. » le fusil baissé, désormais bosé sur ce qui s’apparente à un bureau, tu croises les bras en l’examinant à une distance respectable. « Si tu voulais en finir, y’a des moyens plus rapides que déclencher une bagarre avec des mecs imbibés. » Ouais, ça finit dans le sang, avec quelques dégâts matériels, des tronches à faire peur, mais pas de mort. Pas s’ils en restent à leurs poings, au milieu d’une foule prête à les séparer si ça commence à devenir trop sérieux. Mais seulement au dernier moment. Parce qu’ici, le désert n’est habité que d’âmes en quête de sang, de vengeance et d’un peu d’animation pour les divertir de leur vie minable. Alors ils profitent du spectacle, jusqu’à se retrouver avec un semblant de lucidité. Trente secondes tout au plus. Certains agissent, et d’autres attendent que ça passe. T’attends jamais avant d’arrêter le massacre. Pas que t’aies une considération énorme pour les âmes errantes, mais ce bar, t’y tiens réellement. C’est la seule chose encore un tant soit peu solide qu’il vous reste, alors tu t’y accroches. « Alors pourquoi m’avoir amené à l’arrière du bar ? T’aurais très bien pu m’foutre à la porte avec les autres. Ils m’auraient laissé pour mort derrière une benne, et t’aurais pas eu à te préoccuper plus de moi. » Bonne question. Il rit, et tu le regardes, aussi surprise qu’inquiète. Peut-être qu’il est cinglé. « J’aurais pu. Mais ça m’aurait fait un mort sur la conscience. Et de manière involontaire. Quitte à achever quelqu’un, je préfère encore que ça soit voulu. » tu sais pas si ça va le rassurer, et tu t’en fous un peu. Ce que tu dis, tu le penses, c’est ce que Night Vale a fait de toi. La mort, c’est un passage obligé, seulement ici, ça arrive plus prématurément qu’ailleurs, faut juste s’y faire. « Mais tu peux aussi m’appeler Mère Theresa. Des fois quand je m’emmerde et que j’ai rien à foutre de ma soirée, je m’occupe de mecs dans ton état. » laches-tu avec un sourire un peu trop appuyé pour qu’il soit authentique. Sarcastique, comme d’habitude. Et puis, c’est pas vraiment ça en réalité. Tu fais juste en sorte qu’ils se vident pas de leur sang sur ton plancher. Tu t’assures qu’ils soient juste amochés pour leur passer l’envie de recommencer, sans pour autant devoir appeler les flics et leur expliquer ce qu’il s’est passé. Les trois quarts du temps, tu pourrais même pas. Un rire trop prononcé, et des blessures qui se réveillent alors qu’il manque de tomber. Un soupir qui s’échappe de ta bouche alors que tu réalises qu’il va être là un petit moment. « Merde. Je vais aller traîner ma carcasse plus loin, je ne voudrais pas t’importuner plus. » Il affiche un léger sourire –bien que ça ressemble plus à une grimace de douleur- alors que tu lèves les yeux au ciel. « Putain les mecs. Tous les mêmes. » soupires-tu en accélérant le pas pour lui bloquer l’accès. « Ca vous arrive jamais de grandir ? » Tu ne parles pas que de son cas, mais de toutes tes expériences passées. A commencer par ton père, et sans doute aussi Silas, mais lui, tu le classes dans la catégorie des cas désespérés. Là, c’est ton père que t’as l’impression de voir. Ou plutôt l’ombre qu’il était, et qu’il est encore parfois. Celui qui s’est renfermé, qu’il se laissait, à presque oublier l’existence de gosse tant la colère et le chagrin l’aveuglait. C’est ça son histoire, à lui aussi ? Un deuil ingérable ? Une vengeance aveugle ? D’un geste assuré, tu lui arraches la bouteille des mains, comme tu l’as fait de nombreuses fois avec ton père, à la différence près que lui, se noyait dans le whisky. « T’as pas l’impression d’avoir assez bu ? » Question rhétorique. Il te dit le contraire, il prend le risque de se faire assommer. « C’est quoi ton nom ? » demandes-tu en ouvrant l’une des petites armoires en bois clouée au mur, où se trouve tout le matériel de soin. Une vraie pharmacie. T’as beau avoir tes règles dans ce bar, et un tempérament des plus affirmés pour les faire respecter, ça se passe pas toujours comme prévu. Ici, tout le monde a sang chaud. Tout le monde cherche une excuse bidon pour extérioriser sa rage, sa frustration d’être encore coincée ici, ou n’importe quel autre sentiment merdique. « C’est quoi l’histoire ? Une rupture ? un règlement de compte ? Un deuil ? Pas de gosses pour qui tu pourrais avoir un comportement plus respectable ? » laches-tu un peu amère en mettant de l’alcool sur l’une des compresses. Et qu’il compte pas sur toi pour se la jouer infirmière douce.
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. ✦ ⊹ Mar 17 Oct - 11:13 ⊹ ✦ .
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S’il n’était pas nécessairement un homme bon, le mal et le bien faisant sans cesse rage en lui, comme si l’un ne pouvait prendre le dessus sur l’autre alors que lui-même n’arrivait parfois pas à faire la différence entre les deux, ce n’était pas non plus un homme mauvais. Homme intelligent, rationnel et réfléchi, il était devenu un des hommes, petit con, qu’il aurait exécrés habituellement. S’il s’en foutait de s’autodétruire, faire du mal autour de soi était une toute autre question. Non, il ne pouvait l’accepter, alors belle ironie que de ne pas réaliser que c’était bel et bien ce qu’il faisait. Il l’observa doucement, ignorant aisément qu’il dégoulinait encore d’hémoglobine en abondance, et que tout son corps était affreusement meurtri, autorisant ses quelques paroles à pénétrer son âme. « Des comptes à régler peut-être, mais je suis loin d’être comme ces brutes. Je voulais juste des informations, je n’ai pas l’habitude d’user de mes poings. » Vu la raclée qu’il s’était prise, cet aveux n’était pas des plus étonnants. Peut-être qu’il avait changé ces derniers mois, mais Andreas n’avait jamais été une brute, et la seule violence qu’il pouvait utiliser était celle psychologique. Il n’avait pas à se justifier auprès d’une inconnue, même si elle lui avait sauvé la vie – tout en le braquant d’un fusil, drôle de paradoxe –, toutefois, il avait comme ce besoin de lui prouver qu’il était bien différent de ces barbares de Crimson Pistols. Bien que l’un ne valait pas forcément mieux que l’autre. Drôle de nuance. « Je suis désolé que la situation ait dégénéré. » Petit haussement d’épaule désinvolte, alors que son sourire similaire à une grimace était réellement peiné. Il s’excusait, mais le disait d’une telle manière qu’il impliquait que non ce n’était pas de sa faute. Alors que oui, bien sûr, il aurait dû prévoir un tel dénouement. Il était loin d’être un petit ange tombé du ciel, et cela il le savait pertinemment, alors pourquoi essayait-il de faire croire l’inverse ?

Est-ce qu’il voulait en finir ? Il ne savait pas trop. Probablement pas, alors qu’il voulait d’abord trouver l’assassin de son petit-frère. Cependant, l’idée n’était pas déplaisante. Elle ne lui faisait ni chaud ni froid, et envahissait son myocarde malade d’un certain sentiment de soulagement. Lâche, il était terriblement lâche. « Admettons que ce soit le cas, je n’ai peut-être pas le courage d’appuyer sur la détente moi. » Il n’avait jamais vraiment réfléchi à la question, mais alors qu’il prononçait ses quelques paroles, le plus naturellement du monde, il se rendait compte à quel point c’était vrai. S’il recherchait ainsi les problèmes, ce n’était pas anodin. Le chimiste ne faisait jamais rien sans raison, même si celle-ci était inconsciente. Peut-être que ce n’était pas Nolan qui allait réussir à le secouer, et à remettre son esprit sur pieds, mais une parfaite inconnue. Belle ironie poétique qu’il voyait en la situation plus probable qu’il ne le pensait.
S’il n’avait pas ri à s’en faire mal à ses côtes fissurées, il aurait remarqué le regard perplexe qu’elle lui lançait, se questionnant sur sa santé mentale. Oui, peut-être bien qu’il était fou. Il n’en était même presque certain. Calmant la douleur lancinant dans son estomac, il essaya d’inspirer et expirer fortement, atténuer les tremblements qui parcouraient tout son corps cadavérique. Il lui sourit, s’étonnant lui-même de sa douceur à son encontre. « C’est une logique qui se tient. » Oui, c’était peut-être assez morbide comme réflexion, mais celle-ci était plus raisonnable, et pas encore dénuée de toute émotion. Peut-être qu’il n’était pas aussi froid avec elle parce que, avoir une telle femme en face de lui, il réalisait que l’humanité n’était pas définitivement complètement perdu en ce bas monde crasseux. Quel petit bout de femme. « Ouais. J’ai jamais su si j’admirais Mère Theresa ou si je la méprisais. » Tristement, probablement un peu des deux. Une admiration masquée parce que si plus de personnes étaient ainsi, peut-être que le monde se porterait mieux. Abandonner la violence pour vivre de compassion. Mais Andreas n’était pas le plus empathique des hommes, et pour lui l’amour était un sentiment absurde, qui n’extirpait en lui que du dédain. Toujours le même problème, reconnaître la frontière entre le bien et le mal.

Cette fois-ci, il fut sincèrement étonné de la voir le bloquer le passage, lui barrer la route, pour prétendre vouloir s’occuper de lui. Pourquoi faisait-elle cela ? Il n’était qu’un fardeau de plus, et c’était presque honnête et généreux de sa part que de vouloir débarrasser le plancher de sa carcasse sanguinolente. Non, elle n’avait pas à faire cela, et il ne savait pas s’il avait envie de la remercier ou de l’envoyer chier pour chercher à le soigner. Il choisit un entre deux, et se laissa faire sans rien dire.
Il eut envie de lui dire que pour grandir il fallait d’abord avoir une enfance. Il eut envie de lui dire que grandir cela ne servait pas à grand chose, puisque la souffrance restait toujours la même. Il eut envie de lui dire que grandir était une autre absurdité de cette triste réalité. Mais il ne dit rien, il ferma sa gueule. Il avait presque peur qu’elle lui donne elle aussi un coup sur la tête, exaspérée par ses répliques de dépressif, ou qu’elle finisse par en avoir marre et appuyer sur la détente. Cependant, il râla quand elle vint lui prendre la bouteille des mains. Très clairement pas assez rapide pour éviter son mouvement, alors que l’alcool et les coups l’avaient bien évidemment fortement affaibli. « Hey ! » Oui, enfin une plainte encore plus pathétique que s’il n’avait rien dit. À ce stade, parfois il ferait mieux de la fermer tout court. On ne pouvait jamais trop boire, sauf si mort s’en suivait, et encore. Il soupira en haussant les épaules, grimaçant encore au mouvement et se traitant de con parce qu’il savait qu’il avait mal partout et qu’il ne devrait pas faire un tel geste, et alla s’écrouler sur un fauteuil un peu plus loin. Si elle voulait vraiment le retenir en otage, il n’allait pas rester planté comme un piquet au milieu de la salle arrière. « Andreas. » Comme s’il y avait un réel intérêt à apprendre son prénom. D’ailleurs, il ne lui demanda pas le sien. Une fille qu’il ne verrait probablement plus jamais, et qu’il allait oublier dans quelques jours. Ainsi était la triste vérité d’une vie toute aussi triste.
Elle posait beaucoup trop de questions, et il avait presque envie de l’envoyer paître dans un discours bien acide qui aurait plus d’impact que des piteuses insultes. Cependant, il se mettait réellement à avoir peur du fusil, pour le moment délaissé, alors il ne fit rien de tel, et préféra plutôt se fermer comme une huître. Décision peut-être un peu plus sage. « De l’amour et de la justice. » Probablement pas l’amour qu’elle s’imaginait, l’amour passionné partagé avec une autre personne lambda. Non, l’amour infini et tendre qu’il avait pour son petit frère, peut-être la seule chose non malsaine qu’il n’avait jamais eue dans sa vie, et qu’il avait détruite. Elle touchait juste, la gamine, mais c’était bien tout ce dont elle avait besoin de sa voir. De sa bouche, les mots deuil et règlement de compte sonnaient presque de manière dérisoire, et il détestait cela. « Et toi, c’est quoi ton histoire ? » Il avait appris avec le temps que chaque individu dans cette satanée ville avait un passif particulier, souvent bien triste. Chez certaines personnes, cela se voyait bien plus, et chez la barmaid, cela sonnait presque comme évidence. Il la regarda, en haussant un sourcil. « Vu comment tu réagis à mon contact, j’suis pas la seule carcasse vide que tu connais. J’dirais même que c’est un proche. » Parce qu’on ne devenait pas Mère Theresa sans raison, il était évident qu’elle avait vécu quelque chose de particulier pour qu’elle veuille s’occuper ainsi de lui.
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Cassandre Shelby
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Cassandre Shelby
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☾ territories : le sud, toujours le sud. Elle y vit dans un petit appartement qui mériterait quelques travaux.
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. ✦ ⊹ Sam 21 Oct - 20:06 ⊹ ✦ .
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« Des comptes à régler peut-être, mais je suis loin d’être comme ces brutes. Je voulais juste des informations, je n’ai pas l’habitude d’user de mes poings. » Tu arques un sourcil en te retenant de ne pas rire. S’il n’est pas habitué à utiliser ces poings, il na pas non plus l’air habitué à réfléchir avant de parler. « J’te conseille quand même de faire gaffe à ce que tu dis… Et où tu les dis. Ces brutes… elles le sont pas devenues par hasard. » Et c’est tellement réducteur de les qualifier ainsi. Ces brutes, elles auraient pu le laisser au sol, et s’assurer qu’il ne se relève plus. Ces brutes, ta famille –au sens large, tu les as temporairement remis dans le rang. Et ces brutes, elles ont toutes les raisons du monde d’agir comme elles le font. T’es pas toujours d’accord, mais tu comprends. Et on finit par s’y faire, par accepter le fait que ça fait partie de votre réalité. T’habites pas n’importe, t’habites à Night Vale. Là où deux familles font leurs lois, où une troisième de traitre tente de s’immiscer, tout ça sous un soleil de plomb qui n’attend que de vous voir crever. « Je suis désolé que la situation ait dégénéré. » Un léger rire nerveux s’échappe de ta bouche. « Ca n’a pas dégénéré tout seul. Tu voulais que ça arrive. » Sinon, il n’aurait jamais débarqué aussi saoul dans ton bar, ou n’importe quel endroit où pouvait se trouver autant de Crimson. Peut-être qu’il est juste désolé de se rendre compte que ça soit tombé sur toi, sur ton bar, sur une fille qui au-delà de toutes probabilités ne l’achève pas. Pourtant, t’étais bien partie. T’avais le fusil en main, il tenait à peine debout. Il aurait pas fallu grand-chose. Les circonstances auraient fait que le dessus, tu l’aurais eu rapidement malgré ta carrure plus que frêle.

Tu restes persuadée que son comportement, c’était du suicide. Ou de la stupidité exacerbée.  « Admettons que ce soit le cas, je n’ai peut-être pas le courage d’appuyer sur la détente moi. » « Continue comme ça…. T’auras même pas besoin de leur demander de t’aider, ils s’en feront une joie. Et je serai pas toujours là pour sauver ton cul. » Tu sais pas si c’est une sorte d’appel à l’aide de son inconscient… comme se faire frapper pour se réveiller. Un coup de pied au cul, au sens littéral. Ou s’il tient réellement à en finir. Ce serait sans doute ça le plus triste. Même pour un mec que tu connais pas. Ce serait triste de réaliser que le désert a anéanti une âme de plus. « Tu vas recommencer ? » Tu devrais t’en foutre. Tu le connais pas. tu lui as sauvé a vie une fois –sans franchement en avoir l’intention- tu comptes pas lui coller au cul pour l’empêcher de provoquer tous les impulsifs de la ville. Le fusil baissé, t’avais clairement baissé ta garde. Non pas que tu lui faisais désormais confiance, mais vu son état, un fort coup sur la tête et il serait assommé pour quelques heures. Puis le fusil, c’est pour les effrayer. Tu comptais pas le tuer. Sauf s’il ne t’en avait pas laissé le choix.  « C’est une logique qui se tient. » malgré oi, un sourire fier, presque amusé se dessine sur tes lèvres. T’es pas franchement insensible. Peut-être que parfois, tu l’as trop. A chercher de la compassion là où y’a que le néant, comme chez ton ex. Mais prendre une vie n’est pas une idée complètement inimaginable non plus. Pas à Night Vale. Suffit juste de l’accepter. Mais tu prendras pas une vie par inadvertance ou par erreur. Les vies que tu prendras, ça sera voulu. Peut-être pas réfléchi, mais ça sera justifié. Par les raisons du cœur, par la passion, les blessures. Pas parce que t’auras laissé un mec se vider de son sang parce qu’il était trop ivre pour s’occuper de lui-même. Cette ville t’a pas encore complètement contaminé. « Ouais. J’ai jamais su si j’admirais Mère Theresa ou si je la méprisais. » Sa réflexion te fait sourire. C’est peut-être un peu présomptueux de te comparer à mère Theresa, mais heureusement pour toi, t’es loin de prendre ça au sérieux, ou de le penser réellement. T’as juste un foutu faible pour les chiens errants, les âmes torturés. Que tu le veuilles ou non, tu finis toujours par t’en occuper.

Voilà qu’il veut se barrer. Tu vas réellement finir par croire qu’il est plus stupide que suicidaire. En plus d’être complètement ivre. Alors il t’est aisé d’être plus rapide et de lui barrer le chemin. Et tu fus presque surprise qu’il se laisse faire. Mais qu’il reste là ne signifiait pas que t’allais le laissait continuer à s’imbiber. « Hey ! » Bouteille de tequila arrachée des mains, tu lèves les yeux au ciel face à sa plainte quelque peu pathétique. Il ressemblait à un môme à qui on retirait son jouet.  « Andreas. » un léger signe de tête en guise d’acquiescement, comme pour lui faire comprendre que t’enregistrais l’information. C’était mieux que le  nommer ‘l’inconscient amoché’. Matériel d’infirmière éphémère récupéré, et de nouvelles questions déjà lancée.  T’aimes pas être dans le flou, c’est toujours mieux d’avoir une plus grande image de l’histoire. Ca t’aiderait peut-être à avoir plus de compassion et à moins le prendre pour un dingue.  « De l’amour et de la justice. » sujet éternel, sujet immortel. Ca en a déclenché des guerres, ça en a perdu des hommes. C’est l’histoire de l’humanité. C’est ce qui fait se lever les peuples et les fait chuter. « Crois moi, mauvais cocktail lorsqu’il s’agit de Night Vale. » Impossible d’avoir les deux. Peut-être même impossible d’avoir l’un des deux. Pas vraiment, pas sur la durée. « ca se saurait s’il y avait de la justice à Night Vale. La vengeance oui, la justice, non. » Et bon nombre de personnes ont tendance à prendre la vengeance pour de la justice. La différence, c’est que le premier est foutrement égoïste, aveugle. Et compréhensible. Le désir de vengeance est l’un des sentiments les plus humains qui soit, et toi, comme beaucoup d’autres n’y échappe pas. Venger ta mère, faire payer ton ex. Faire payer tout le monde pour des choses sur lesquels t’as aucun contrôle. On se berce d’illusions comme on peut, à croire que blesser l’autre rétablira l’autre, atténuera la peine. Jusqu’à se rendre compte que la douleur laisse place au vide, et y’a rien de poétique à être vide. C’est pire. Pire qu’une douleur sourde qui vous quitte jamais. La douleur, ça s’extériorise, le vide, ça vous ronge.  « Et toi, c’est quoi ton histoire ? » Tu redresses subitement la tête. Alors c’est ça, t’es un putain de livre ouvert maintenant. T’as jamais aimé ça. L’alcool sur la compresse, tu la passes sans ménagement sur les quelques blessures de son visage, en évitant pour le moment l’arcade. T’espères presque que la douleur de l’alcool lui fasse oublier ton manque de réponse. Tu peux toujours rêver. « Vu comment tu réagis à mon contact, j’suis pas la seule carcasse vide que tu connais. J’dirais même que c’est un proche. » « Mon père. Il… » il quoi ? tu saurais même pas par où commencer. « Ma mère s’est fait tuer. Par cette ville, ses histoires…  Et même quand on sait dans quoi on s’embarque, ça enlève rien à la douleur que ça provoque. J’ai dû gérer mon père, pour pas le perdre aussi. Pour pas perdre ce bar. Il nous reste que ce bar et notre famille. » Et ton père, il est toute ta vie. Mais il est clairement aussi borné que toi, et s’il veut gérer le deuil à sa manière, tu peux pas l’en empêcher. T’es juste contente qu’il commence à ouvrir les yeux. Ne serait-ce qu’un peu. « Ca va faire huit ans que c’est arrivé… Et il commence seulement à sortir la tête de l’eau. » Cette ville rend tout le monde complètement dingue. Elle arrache des vies, et conduit les vivants à la folie en les poussant à se venger. Un putain de cercle vicieux qui vous décimera tous. « Imagine ce que ça donne quand l’une des fortes tête d’un gang perd pied… alors quand ça s’étend à plusieurs personnes… Ca devient un bain de sang. Faut apprendre à gérer tout ça. A menacer pour retrouver un peu d’ordre. Jusqu’au prochain débordement. »

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. ✦ ⊹ Mer 25 Oct - 16:17 ⊹ ✦ .
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Peut-être avait-il vraiment parlé sans réfléchir. L’homme qui était encore mesuré et rationnel, il y avait quelques mois, tournant sa langue sept fois dans sa bouche réfléchissant à s’il pouvait regretter les paroles qui allaient sortir de d’entre ses lèvres, n’était véritablement plus que l’ombre de lui-même. Si Cassandre s’était retenu de dire suite à sa remarque, qui était pourtant plus sarcastique, emprunte d’une morosité quelque peu haineuse, que réellement comique, lui, à contrario, ne lui fit pas ce loisir de politesse, bien superflue dans un tel monde, il s’en rendait absolument compte aujourd’hui. Triste réalité. Si rire lui tordait les entrailles dans une douleur fulgurante et aigue qui appuyait sur ses côtes endommagées, si elles n’étaient pas toutes simplement fracturées, en réalité c’était une souffrance pour un mal. Bien que cela ne soit pas dans la plus belle des situations, c’était très probablement la première fois que ses cordes vocales vibraient pour laisser passer un autre son qu’un grognement à peine primaire. Oui, cela faisait bien longtemps qu’il avait de nouveau l’espoir, fine et fragile espoir qui ressemblait plus à une source de lumière lointaine qu’il ne pouvait même pas voir et dont la flamme vacillait et menaçait sans cesse de s’éteindre au premier coup de vent, que son âme n’était en fait pas complètement vide. Normalement, il n’aurait pas dû réagir. Il aurait dû laisser la jolie blonde le soigner, sans rien dire, sans broncher, sans même remuer le petit doigt ou cligner des yeux, et repartir dans un silence encore plus total. Non, et bien même si c’était pour la chercher, ne pas être la personne la plus agréable à ses côtés, c’était peut-être mieux qu’être une carcasse déjà morte, dont seul le myocarde sans sentiment palpitait encore, sans même rien ressentir. « Oh, excuse-moi. Je n’avais pas réalisé que ces brutes étaient tes amis, et que tu faisais partie des Crimson Pistols. » Non, il ne s’excuserait pas. Tout cela, il le pensait. C’était peut-être réducteur de les voir que sous cet angle exclusif, il ne le niait pas, mais il ne se cachait pas non plus. Son sourire sarcastique et son regard qui brillait d’une nouvelle petite lueur non identifiable montraient bien qu’il les jugeait, ces brutes. Et pour quelles raisons devrait-il arrêter ou culpabiliser de penser ainsi ? Ils étaient les premiers à l’avoir fait, alors qu’il avait posé les pieds dans ce putain de bar et qu’ils l’avaient agressé. Il les jugeait peut-être maintenant, cependant il était celui qui était venu sans pensée clichée, pensant qu’ils seraient au dessus de toute cette guerre miteuse, au moins pour quelques heures. Évidemment que non. Un inconnu, qui avait un passé à la réputation de Capulet, se pointait, et de suite il était l’homme à abattre. Si auparavant il avait les Crimson Pistols en rancœur à cause de son allégeance aux Capulets, il s’apercevait aujourd’hui qu’ils méritaient véritablement son mépris.

Il soupira, détournant la tête et le regard. S’il son corps n’avait pas été aussi endolori, probablement qu’il aurait également haussé les épaules. Allaient-ils encore tourner aussi longtemps autour du pot, du sujet ? Avait-il réellement essayé d’attenter à sa vie ? Probablement pas. Il avait encore plein d’affaires à régler, et il s’en voudrait éternellement, même dans la mort, s’il n’arrivait pas à classer ses dossiers avant d’expirer son dernier souffle. Avait-il voulu se faire casser la trogne ? Plus probablement. Peut-être qu’il n’était pas si désolé que cela que la situation ait dégénéré, certes. Toutefois, il était sincèrement désolé de l’avoir mêlée à cela. S’il n’avait aucun compte à rendre à ces brutes, néanmoins il tenait en estime la jeune femme. Pas seulement parce qu’elle lui avait sauvé, mais surtout parce que, malgré son évidente résignation à une certaine triste réalité, elle continuait à essayer de vivre, et non survivre. Jouer les mères Theresa. Il rit de nouveau, cependant cette fois-ci son rire est moins franc, la fatigue s’abattant soudainement sur ses épaules, les paupières menaçant de se faire pour que son cerveau trop demandé et malmené puisse se reposer pour un temps indéterminé. Plutôt dangereux, bien que tentant. Il ne lui avait pas demandé de le sauver. Il aurait même eu le droit de l’envoyer chier pour tant de charité, tant de pitié. Et en d’autres circonstances, plausiblement qu’une telle attitude, surtout à son égard, lui aurait donné la nausée, toutefois cette fois-ci il était trop ivre, trop exténué, le petit enfant en lui qui n’avait jamais existé suppliant pour être materné, même ne serait-ce que quelques minutes. Instant éphémère mais appréciable momentanément, qui réchaufferait peut-être son palpitant aux plaies béantes. « J’ai dit : admettons que ce soit le cas » Allait-il recommencer ? Très certainement, pour ne pas dire assurément. Toutefois, au fil de la conversation, il se rendait compte que non, il n’avait pas envie d’en finir. Il ne tenait pas réellement à la vie, certes, toutefois il ne tenait pas non plus à mourir. Et pour le moment, c’était une nuance assez importante pour qu’il ne laisse pas la grande faucheuse le rattraper. Alors il ne pouvait pas lui répondre. Il ne pouvait pas lui dire, œil pour œil, qu’il n’allait pas recommencer, parce qu’à l’évidence il répéterait l’acte assez rapidement. Cependant, non, il ne comptait pas appuyer sur la détente, il ne comptait pas non plus laisser quelqu’un le faire pour lui. Pas pour le moment.

Pendant un instant, son expression s’adoucit, l’oxygène se coupant dans sa trachée, sans qu’il ne puisse inspirer ou même expirer, alors qu’elle sourit doucement. Visiblement, elle était dans ses pensées, et il lui était impossible de savoir ce qu’il passait dans son esprit, néanmoins il devait bien reconnaître, avouer, qu’elle était bien plus jolie lorsqu’elle souriait, que lorsqu’elle braquait un fusil armé sur sa gueule. Peut-être que sa pitié en valait le coup, finalement. Toutefois, l’instant fut rapidement brisé, et il empoigna une bouteille dans l’espoir de se casser de ce trou à rat, et d’aller se vider de son sang au détour d’une benne à ordures, jusqu’à ce qu’il se réveille, par tout hasard chanceux, dans un lit d’hôpital plus confortable que le matelas miteux rongé par les termites, ou autres bêtes dégoûtantes qui ne devraient pas exister, sur lequel il dormait en ce moment. Malheureusement, sa nouvelle amie n’entendait pas cela de la même oreille. Avait-il loupé une fausse note ? Il vit la bouteille s’échapper de ses mains, pas assez réactif, pas assez lucide pour y faire vraiment quelque chose, à part émettre une petite protestation plaintive ridicule. Et peut-être que ses yeux se seraient tout aussi ridiculement embués de larmes à l’idée que ses veines, qui ne pissaient pas le sang, allaient être purgées d’éthanol, si elle n’avait pas levé les yeux désespérément au ciel, lui provoquant bien malgré lui un petit sourire amusé. Bon, pour le moment, il la laisserait gagner cette bataille. Il se fit docile et alla s’asseoir sur une chaise, tout en donnant sagement son prénom. Des questions posées à la pelle, et l’envie de l’envoyer chier sarcastiquement, ou tout simplement l’ignorer en attrapant de nouveau la bouteille de tequila et en s’allumant une cigarette, lui reprit. Ce fut à son tour de lever les yeux au ciel. Ses bonnes manières de faux gentleman lui imposaient de rester courtois vis-à-vis de cette mère Theresa, du moins bien plus jolie et plus désabusée. « D’accord, d’accord, mère Theresa. Cite-moi un cocktail qui soit bon, à Night Vale. » Haussement de sourcils alors que ses opales tombèrent sur la barmaid entrain de s’improviser infirmière. Sa question semblait rhétorique, et pourtant, une part de lui, bien qu’infime et tue, attendait réellement qu’elle lui balance une sorte de solutions. Putain de ville, qui avait été au début si attirante avec ses beaux néons qui avaient embaumé et envoûté son cœur en péril. Cœur d’artichaut, oui, il s’était laissé avoir. « La vengeance n’est-elle pas une forme de justice détournée, plus personnelle ? » Dieu, qu’est-ce qu’il avait envie de se griller une cigarette. La soirée n’avait pas du tout tourné comme il le pensait. Enfin, en réalité, il ne savait pas trop à ce qu’il s’attendait. Il avait descendu quelques verres de whisky, et tout s’était précipité, choix faits par lui-même, et pourtant il n’avait pas réellement eu le temps de comprendre tout ce qu’il s’était passé. Il avait débarqué à la recherche de réponses à des questions, questions qu’il ne connaissait même plus avec le temps qui rendait tout flou, et il se retrouvait à faire un débat semi philosophique de la ville poussière avec une gamine qui s’empressait de mettre en atèle sa patte blessée.

Le majeur problème, avec ces deux distinctions, était que la justice n’était plus qu’un concept abstrait, un mot qui représentait un principe qui n’existait plus. Les lois, la justice – celle mise en place par le pouvoir actuel –, étaient profondément injustes. Les hommes avaient commencé à perdre foi, et toujours à la recherche d’une chose qu’ils n’obtiendraient jamais, demandaient justice par eux-mêmes, sans pointer que chacun avait une idée de justice différente. La vengeance. Et les gens se perdaient tellement dans ce désir, qu’ils ne remarquaient même pas que la justice n’était pas incompatible avec le mal. Bordel. Tout cela, Andreas était censé le savoir. Mais amour infini qui avait provoqué une souffrance indescriptible à la perte de l’être cher, il s’était fermé délibérément à toute cette raison. Et il lui apparaissait que la blondinette n’était pas inculte quant à toute cette situation bancale. Les histoires, tout en étant différentes, se rejoignaient de manière indescriptible. Les gens à Night Vale bannissaient les uns et les autres, alors qu’ils se ressemblaient plus qu’ils ne le pensaient. Il fit de son mieux pour ne pas bouger, et ne pas grogner de douleur, se montrant encore plus fragile qu’il ne le faisait déjà, serrant les poings et la mâchoire alors que la compresse imbibée d’alcool lui brûlait chaque pore de son visage. Cela ne l’empêcha pas d’insister sur sa question. Si elle voulait en savoir plus sur sa vie, il pensait en avoir tout autant le droit, même s’il ne lui avait pas sauvé la vie. De plus, c’était une bonne manière d’essayer d’ignorer la douleur.
Ah. C’était donc cela. Il n’était qu’à moitié surpris. Non, en fait, il ne l’était pas du tout. Il n’aurait jamais pu se douter de son histoire, point par point, mais le passif douloureux pouvait se lire dans ses yeux et ses actions. Ce n’était pas pour rien qu’elle essayait tant bien que mal de sauver un chien errant boiteux, plus proche de la mort que de la vie. Il l’écouta parler, attentivement, ses paroles résonnant entre les parois de son crâne qui réfléchissait à ce qu’elle lui confiait, la douleur momentanément oubliée, alors que la compresse cramait toujours ses plaies encore bien béantes. Il allait avoir de vilaines cicatrices. Par réflexe, il attrapa doucement mais fermement soin poignet, la forçant d’arrêter alors qu’il la tirait légèrement vers elle. Il fronça les sourcils, ses opales se plongeant dans les siennes, réfléchissant à ce qu’il pouvait lui dire. « Je suis désolé. » Et il l’était sincèrement. Ce n’était même pas de la compassion de sa part, puisque l’empathie, il n’en avait jamais vraiment eu, et lorsqu’il avait retrouvé le corps de son frère, blâme et vide de toute vie, il avait décidé de définitivement la laisser à la porte. Non, ce n’était pas du sentimental, c’était de la raison. Il n’y avait pas grand chose à dire, et autant il comprenait son père, autant il s’avérait qu’il admirait encore plus la gamine pour sa force de caractère et de volonté. « Tu t’en sors bien. Toi, le bar, ta famille. Tu t’en sors mieux que la grande majorité des gens. » Il ne cherchait pas forcément à la réconforter, il n’était pas l’épaule sur laquelle elle pouvait s’apitoyer, pas qu’elle en ait envie, il ne savait pas, mais il n’allait pas le lui proposer. Non, tout ce qu’il disait, c’était parce qu’il le pensait sincèrement. Déjà lorsqu’elle avait fait taire ces grandes brutes sans cervelle aussi simplement, elle avait gagné son respect, mais alors qu’il connaissait un peu plus son histoire, et sa manière de réagir, peut-être qu’elle commençait aussi à gagner une certaine forme d’admiration. Puis il lâcha sa main, pour se rasseoir au fond du fauteuil, son dos contre le dosser. « Je suis bien d’accord. Même lorsque tu te rends compte de ce qu’est réellement la ville, même lorsque tu t’attends au pire, lorsque ça arrive, il n’existe rien pour alléger la douleur. » À part peut-être noyer sa raison, s’empêcher de réfléchir, jusqu’à ce qu’on ne soit plus qu’émotion, à tel point qu’on ne puisse plus définir ce que l’on ressent réellement. Sur ses pensées presque sages, ou pas du tout, il s’étira, geignant à cause de ses côtes qu’il avait oublié l’espace de quelques secondes, la souffrance physique revenant faire vriller son corps, et attrapa de nouveau la bouteille de tequila. Avant qu’elle n’ait le temps de la lui enlever de nouveau des mains, il fit péter le bouchon, et la lui tendit. « Tiens. Disons que ta récompense à un courage plus qu’exemplaire. » Ouais, bordel, elle l’impressionnait. Il avait au moins vingt ans de plus qu’elle, et pourtant elle semblait bien plus mature que lui, soudainement. Était-il si désenchanté que cela ? C’en était presque triste, et pourtant il ne voulait pas changer. Pas encore. Peut-être qu’un jour il redeviendrait l’homme plus calme et rationnel qu’il était avant, même si ce genre d’événements changeait une personne à tout jamais. « Je n’arrive pas à me décider : huit ans, c’est beaucoup ou pas ? » Il rit, un peu plus pour lui-même revenant à son ton sarcastique, qui n’était peut-être pas des plus agréables, mais encore une fois, c’était une preuve qu’il ressentait encore quelque chose. Qu’il n’était pas totalement devenu comme son père. Huit ans… Était-on censé tourner la page au bout de quelques mois, ou alors cela devait-il prendre des décennies ? Il ne se rendait pas compte, et n’y tenant plus, il sortir une cigarette de son paquet, amoché et ensanglanté à cause de la bataille précédente, la foutant entre ses lèvres.
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