Le compte en banque de Bruce Wayne, la vie de Peter Parker. ○ Emile

part one.
Son sang, ses origines, sa famille ; les seules choses d’une vie qu’on ne peut choisir. Loin de vouloir m’en plaindre, j’en suis plutôt un servant protecteur. L’enfance, un état d’esprit qui nous empêche d’en voir toutes les couleurs. Dînés de famille, fêtes de Noël et d’anniversaires, réunions joviales à première vue pleines de sourires et de cadeaux. Un voile enfantin devant les pupilles, un flou cachant l’existence même de l’hypocrisie, de l’ironie et du sarcasme, l’essence même d’une vie d’adulte. La maturité précoce, au cœur de parents fatigués de cacher leurs jeux et leurs secrets, te font finalement grandir presque trop vite. Mais pas seulement. Ils te font comprendre plus vite encore. Un oncle qu’on voyait comme une icône parfaite, se transforme soudainement en l’enfoiré le plus déplorable jamais confronté. Simplement ouvrir les yeux de temps en temps, et voir le véritable sens critique de sa famille. Le décès d’un merveilleux grand-père riche à souhait, un père qui en hérite l’ensemble. Mon oncle, laissé derrière, pas un seul centime supplémentaire en poche. Des conflits, des reproches, une haine volante à travers mots et coups bas. Quelques années à peine s’écoulent, et c’est un tout autre homme d’amour et de respect qui s’éteint. Mon propre père, parti trop tôt. J’ai tout hérité, tout ce que mon grand-père avait érigé. De père en fils, d’homme à homme dans une confiance lucide. Quand on pensait avoir tout vu, on peut finalement s’avérer surpris de voir jusqu’où la connerie humaine peut s’étendre. Ma mère, déjà perturbé par le décès soudain de son aimable mari, se retrouve heurtée de coups verbaux. Mon Oncle, scandalisé face à des montagnes d’or filants devant ses yeux, passe son temps libre, depuis plusieurs années, à crier à l’injustice. Il se sent trahit, escroqué, manipulé. Comment dire à cet homme que son comportement, ses mots, et sa simple gueule de rapace ne souhaiteraient être aimé par personne d’autre que sa sorcière de Femme ? Mais vous savez quoi ? On reviendra là dessus plus tard, car aujourd’hui même, rien de tout ça n’est terminé. Ça ne fera que continuer.

part two.
A 21 ans, j’étais déjà l’un des hommes les plus riches de la ville. Mais surtout, j’étais un homme comblé. Amoureux d’une femme que je n’aurais jamais pensé être en mesure de séduire, je vivais dans un ornement idéal. Bien loin d’être aussi avare que le reste de ma famille, je lui payais tout ce qu’elle désirait en deux ans de vie commune dans un manoir terriblement classe. Et sérieusement, lorsqu’on dit que l’amour rend aveugle, sachez qu’il n’y a rien au monde qui soit plus vrai que ses mots clichés, pas même les lèvres d’Angelina Jolie. Je n’ai rien vu venir. La seule chose qu’elle voulait vraiment de moi, c’était mon argent. On pense que ça ne peut exister en vérité, quelqu’un qui puisse simuler si longtemps pour de simples billets verts. Naïf, il m’aura fallut des mois avant de comprendre qu’elle avait déjà quelqu’un, quelqu’un qu’elle aimait, quelqu’un avec qui elle partageait les richesses de ma générosité. Coeur brisé, ça a chamboulé ma vie. Entre un oncle avare et de jolis yeux profiteurs, ma fortune ne m'apportait plus aucun plaisir. Apeuré de n'être aimé que pour la taille de mon porte monnaie, j'ai tout simplement décidé d'être pauvre.

Enfin, pauvre est un grand mot. Disons que je suis descendu à la normal. Vous pensez quoi, que j'ai dépensé sans compter ? J'aurais pu en faire don, mais soyons honnête, si jamais je suis dans la merde un jour, j'aimerais beaucoup avoir quelques millions à sortir. Je suis du clan des survivants, et c'est bien pour ça que j'ai pris cette fâcheuse décision. Mentir à tout le monde, chaque jour. Faire croire que je suis ruiné, un message passé dans toutes les oreilles, même jusqu'à celles de mon Oncle. Je me suis abaissé au niveau sablé de cette ville de dingues. Heurtée par l'humiliation et les menaces, j'ai laissé ma mère vivre secrètement dans mon manoir. Elle est trop précieuse à mes yeux, je ne laisserais personne l'atteindre. Quant à moi, j'ai déménagé dans un petit studio en ville, jute au dessus de mon salon de tatouage. Eh oui, j'ai même enfin décidé d'exploiter ma passion et mon talent pour le dessin. Au sujet du manoir, comment un homme ruiné pourrait garder une telle propriété me dîtes-vous ? Mon père était un homme aimé et admiré. Il avait de nombreux contacts, parfois hauts placés. Alors j’ai demandé à l’un de ses plus vieux amis de me rendre un service. Je voulais seulement qu’il achète les parts de la maison. Et c’est ce qu’il a fait. Je veux qu’il l’a garde jusqu’à ce que je sois prêt à l’a reprendre. Mais pas seulement. Je lui ai tout donné, toute ma fortune. Je ne dois laisser aucune trace de cette argent en ma possession. Elle est conservée dans un compte à part, un compte auquel j'ai accès. Connaître le banquier et la confidentialité professionelle, ça aide je vous jure. Pourquoi faire si compliqué ? Je ne me mets pas seulement à l'abris des michto. Je nous mets, ma mère et moi, à l'abris de mon psychopate de tonton.

part three.
Et sinon, qu’est ce que je viens foutre dans cette ville ? Je n’ai pas choisis mon lieu de naissance, certes, mais j’aurais pu partir. Pourtant je suis resté là, à vaciller entre les pays de temps en temps, voir même souvent. Je n’avais jamais eu à me plaindre de ma petite vie parfaite, pendant que d’autres bouffaient le sable à même le sol. A l’abri de la misère, c’est à peine si je voyais les aléas du monde extérieur. Puis à un certain âge j’ai rencontré les gens qu’il fallait, j’ai rencontré le danger et j’ai adoré l’adrénaline terrifiante qu’il m’a procurée. Je suis un sorte de Capulet qui se fiche totalement d’en être un ou non. Je suis de ceux qui veulent survivre. Je suis pour les entreprises des capulets, tout comme je suis pour les battants acharné. Me voilà au centre de perplexités, à première vue adepte des Crimon Pistols, secrètement en relation avec les billets verts qui ornent le territoire des Capulets. A moitié silver chapel, aussi l'occasion parfaite pour confronter mon Oncle avare. Je suis tout ça à la fois. En fait ce qui m'importe finalement, c'est ma survie et celle de ceux que j'aime. Je ne suis pas complètement honnête, mais qu’est-ce qui compte le plus au final. La situation, ou les actions face à celle-ci ?

Conscient mais imprudent, je cherche juste à voir jusqu’où le monde peut aller, et pourquoi pas le préserver. Tu en fais partie de ce monde de merde, alors regarde-le, analyse-le, puis agit intelligemment.