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 ( corps déchu) - léla.

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bang bang
. ✦ ⊹ Lun 30 Oct - 10:50 ⊹ ✦ .
i n s o m n i e –
douce insomnie qui accompagne ses nuits.
(douce) insomnie. l’ennemie qui rit.
le soupire qui s’échappe de ses lèvres, le regard qui s’éteint lorsque les paupières se ferment. c’est la tête qui bascule vers l’avant, qui vient se nicher dans le creux de ses bras. la tête lourde, lourde de choses. lourde d’idées. l’esprit brouillon, pensées désordonnées depuis. depuis léon.
léon. léon qui. toujours léon, jamais assez de léon.
elle a le souvenir de ses lèvres contre les siennes lola. le souvenir qui lui brûle la bouche à chaque pensées. elle a le souvenir de ses mains sur son corps lola. le souvenir qui lui arrache des frissons quand elle y pense. elle a le souvenir de sa voix lola. le timbre qui résonne, les mots dis qui la font saigner. les mots qui écorchent, les mots qui. les mots qui foutent le bordel. et elle ne cesse d’y pensé lola. elle ne cesse de penser à ses mots, à sa bouche, à son regard, à son toucher, à son corps.
elle ne cesse de penser à lui.

l é o n -
la mâchoire qui se contracte, le grognement qui s’fait entendre et la tête qui se relève aussitôt. la sensation d’oppression qui l’enveloppe, le cœur qui se serre dans la poitrine, la tête en pagaille. lola, qui serre la mâchoire, qui se pince les lèvres, les mains qui se perdent dans la chevelure chocolat. le regard qui se lève vers ce ciel. nuit sombre, nuit froide. un frisson désagréable la fait sursauter. ce soir, il n’y a pas d’étoiles. elles se sont cachées derrière cette couette de nuage. la lune ne se montre pas. les mains qui s’agrippent à la nuque, les jambes qui se collent un peu plus entre elles, qui se collent un peu plus au torse.
assise à même le sol, contre un mur. elle est paumée lola. elle pouvait pas dormir lola, les démons du passés ricanaient trop aux oreilles, les pensées du présent chatouillaient trop son inconscient. alors lola, elle fait ce qu’elle fait de mieux. fuir, fuir dans la nuit noire, fuir, se perdre dans la fraîcheur.
elle ne sait pas quelle heure il est, lola, elle a perdu la notion du temps, mais elle est curieuse alors elle sort son portable. l’écran qui s’allume, la fait plisser des yeux. 4h02 du matin. 30 octobre. le soupire exténué qui s’échappe de ses lèvres, elle déverrouille l’écran. et elle fait toujours la même chose.
sans cesse, boucle sans fin. le journal d’appel, les derniers appels.
léon. toujours lui. parce que lola, elle a essayé de l’appeler, d’entendre sa voix, mais elle n’a jamais eu le courage d’attendre la première sonnerie, alors elle a toujours raccroché. elle a essayé de lui envoyer des messages, mais jamais ils n’ont été envoyés. et elle refait la même chose ce soir. elle appuie, les secondes s’échappent et elle raccroche. les yeux qui se ferment, le cœur qui fait mal.
et après avoir fait son manège au moins cinq fois, lola, elle abandonne. pour l’instant.
jusqu’à ce qu’elle recommence, jusqu’à ce qu’elle repense à lui.
elle porte son portable près de son cœur, son regard qui se perd sur l’horizon.

et ça explose, ça implose. pire qu’une bombe nucléaire.
quand le regard s’accroche à une silhouette. à cette silhouette. de l’autre côté de la rue, qui la regarde, qui la scrute. et lola, elle n’est pas du genre à avoir peur, sauf lorsqu’il est quatre heure passé du matin et que cette silhouette lui rappelle des mauvais souvenirs. alors elle attend. quelques secondes, avant de se lever et faire mine d’appeler quelqu’un.
le regard en biais, la silhouette la suit. doucement.
elle déglutit lola. personne de son entourage n’habite dans le quartier, il n’y a personne dans les rues.
sauf elle.
et lui.
elle inspire profondément. jette un regard en biais. mais il n’est plus là. elle ne le voit plus. et la panique commence à monter, comme une vague. elle cherche lola. mais elle ne voit rien. le portable toujours activé, le doigt qui dérape et c’est l’appel de trop.
léon. léon. léon.
et elle se mord les lèvres, elle a l’impression d’être folle, d’imaginer des choses. peut-être que ce n’était pas vrai, que ce n’était qu’un effet du manque de sommeil ?
elle se rattache à cette idée.
comme une bouée de sauvetage. mais la peur reste là, vive dans ses veines.
et lorsqu’elle se retourne.
….

c’est le cri de douleur qui se fait silencieux. c’est la peur, le choc, la souffrance qui se lit dans ses yeux. ses yeux noisettes qui rencontrent les yeux ténèbres. le regard qui descend vers la souffrance.
couteau dans la chair. lame qui se plante, lame qui déchire les tissus, qui déchire le vêtement. la lame qui fait couler le sang.
rouge. rouge souffrance, rouge ténèbres.
loin du rouge carmin qu’elle s’amuse à laisser. le rouge qui coule, qu’elle sent couler, brûlant contre sa peau. alors que la lame est retirée. le hoquet de surprise, le ricanement qui éclate. et c’est le coup de coude dans la tête.
c’est le corps qui s’écroule. mollement, la main qui se pose sur la blessure.

– ah. ma douce lola. la voix qui chantonne, alors que la silhouette s’accroupit juste en face d’elle. – j’suis ravi de te revoir, après tout ce temps. tu nous en as donné, du fil à retordre tu le sais ? le ton qui s’assombrit, la main qui se pose sur la joue, qui tapote doucement. lola qui, lola qui grogne, qui regarde mal. le nez qui pisse le sang. toujours plus de sang. – ne me touche pas. et ça rit. le diable rit. – oh, mais c’est déjà fait … lola qui appuie, lola qui retient. – tu vas … mais elle n’arrive pas à finir sa phrase. la claque part, s’attarde sur sa joue dans un bruit net. – tu vas rien faire du tout, puisque tu vas crevé ici, comme tes vieux.

et ça fait boum. boum. boum. dans la poitrine.
non. non. non. qu’elle se répète. impossible, qu’elle se dit.
c’est pas possible. qu’elle prit.
lola, elle ne le croit pas, elle ne veut pas le croire. – menteur. et il sourit le diable, il hausse les épaules. l’air de crois-moi si tu veux. – ça, c’est toi qui le dit. et la main qui tapote la joue, qui accentue la douleur. – t’as les salutations de la vielle. ah. et elle m’a dit de te dire que … quoi déjà ? ah, oui. qu’elle espère que t’as pas touché à la thunes. et il ricane à nouveau, se redresse et s’étire. - j’ai bien envie d’un milkshake pas toi ? c’est pas très loin d’ici ? allez quoi, deux minutes c’est ça ? et lola, elle sait.
elle sait que c’est pas la fin. que c’est le début de tout.
elle serre les dents lola. elle ferme les yeux. prie pour que ce ne soit qu’un cauchemars, que ce ne soit qu’un mauvais rêve.

et la silhouette qui s’éloigne dans la nuit noire.
corps déchu sur le bitume.
ça recommence.
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bang bang
. ✦ ⊹ Mer 1 Nov - 19:38 ⊹ ✦ .


les mâchoires crispées, la tête bazardée. lola partout, lola tout le temps. et léon qui refuse de s’attacher, et léon qui pressent qu’il est déjà trop tard pour renoncer.
mais léon, c’est le danger. léon, il peut pas lui offrir sa vie… et il refuse d’en changer. contradictions qui s’additionnent, le voyou qui se laisse happer par une fureur aveugle. il serait tellement simple de la supprimer… entourer son cou gracile de ses doigts agiles, laisser son dernier soupir s’élever avant de le piéger derrière les barreaux chatoyants d’un paradis apaisant. ainsi, lola ne serait plus un souci. ainsi, son palpitant cessera de lui échapper.
et pourtant, léon n’est pas assez fort pour s’approcher sans sentir son cœur s’emballer. impuissance qui l’enrage, léon le fuyard qui recommence à s’échapper de ses doigts tendus vers lui. il connaît l’existence de l’unique solution : son cœur, l’arracher. ce n’est pas elle qui doit soupirer pour la dernière fois, c’est son palpitant-trahison qui doit trépasser. mais comment faire pour subsister ?
oh, il se souvient avec amertume léon, des paroles assassines de papa.
« tu dois t’endurcir, léon. »
c’est pour ça que tu me frappes papa ? il se demandait tout le temps, muet, roué par les coups déchirés. le myocarde en branle d’être tabassé pour satisfaire le plaisir sadique d’un papa qui a oublié d’aimer, le myocarde défaillant de pomper trop de sang.
et les coups qui continuaient. les coups qui pleuvaient comme un ouragan contre les vitres qu’on a oublié de doubler.
il pensait que son cœur n’appartenait qu’à lui, léon, pendant des années. caïd des bacs à sable qui crachait sur le monde, la vie, chaos-anarchie comme seul credo, léon ne craignait rien ni personne. les poings déchiquetés à force de trop s’écraser sur la chair de sa victime, agneau devenu bourreau, il ricanait bien fort de la souffrance qu’il infligeait. exutoire de la douleur qu’il avait enduré, le paradoxe dans lequel il s’enroulait.
et puis lola est arrivée. son monde a changé. il a découvert qu’il avait juste emmuré son palpitant et qu’elle était parvenue à faire fondre la glace qui l’entourait. avec quelques sourires, quelques palabres, beaucoup de baisers échauffés et quelques tracés insignifiants pour créer d’autres symboles sur sa peau abîmée, elle s’est insinué dans ses pensées, dans son sang, dans son cœur.
lola poison violent.
c’est pourquoi, quand son téléphone sonne à peine et qu’il voit le nom de lola s’afficher quelques miettes de secondes, léon est incapable de décrocher. léon ne veut pas… et de toute façon, léon n’aurait pas le temps. il se targue pourtant souvent de comprendre les femmes !
mais celle-ci demeure un mystère. pourquoi l’appeler plusieurs fois si ce n’est que pour rester de maigres secondes ? ne veut-elle pas lui parler ?
de toute façon, léon s’en fout. léon refuse d’entendre sa voix gracile, d’avoir envie de la sentir contre son torse pour lui caresser le dos affectueusement. il laisse le téléphoner sonner avec dédain, jusqu’à la fois de trop.
il décroche, se retient à grand peine de grogner un « qu’est-ce qu’il y a ? t’es lourde ! » avant de tendre l’oreille. rien. non mais elle se fout de moi ?, il enrage. les secondes s’égratignent, meurent dans le sablier de la vie. soudain, une voix masculine qui résonne.
premier réflexe primitif, possessivité qui manque de le faire rugir contre le combiné. elle essaie de me rendre jaloux ou quoi ? il pense. si c’est le cas, elle a réussi. et puis les paroles commencent à faire sens.
– ne me touche pas.
la voix de lola, coupée, hachée, le souffle court. et le bruit qui suit : une gifle, il en est certain.
ce qu’il y a de « bien » quand on a été molesté toute son enfance, c’est que les sons de violence n’ont plus aucun secret. léon est capable de faire la différence entre le bruit des chairs lorsqu’un coup de poing est envoyé, quand il s’agit d’une gifle, et il identifie même parfois (plus difficilement) l’endroit qui est frappé. là, il mettrait sa main à couper que c’est sa joue qui rougit.
l’inquiétude lui tord les boyaux. autant pour le fait de ne pas s’attacher…
– tu vas rien faire du tout, puisque tu vas crevé ici, comme tes vieux.
crever ici ? léon n’entend pas très bien : le téléphone doit être tombé sur le sol quand elle s’est pris un coup, ou il doit être étouffé par ses vêtements si elle le laisse serré contre elle pour le dissimuler à son agresseur.
dans tous les cas, il ne rêve pas : il la menace. pire encore : elle doit déjà être blessée, sinon il ne parlerait pas en ces termes. lola ne peut pas mourir. pas sa lola. et soudain, léon est frappé d’effroi. l’égocentrisme qui le caractérise fait un lien totalement débile : et si c’était de sa faute ? les crimson pistols sont ciblés pour le meurtre d’une capulet. si on cherchait à l’atteindre en s’en prenant à lola ?!
la bonne réaction serait de ne pas s’en préoccuper. qu’elle se vide de son sang sur le trottoir, les yeux vitreux et les organes répandus sur l’asphalte. mais léon ne peut s’y résoudre… comme il ne peut se résoudre à l’idée d’appeler des renforts. il n’a aucune idée de ce qu’il va trouver là-bas (ni où est ce « là-bas ») mais léon va s’y rendre. complexe du héros qu’il ne pensait jamais ressentir.
il raccroche le téléphone en priant tous les dieux de sa connaissance qu’elle reste vivante. pendant ce temps-là, il s’empresse de tapoter un nouveau numéro.
« oui, c’est léon. […] tu te souviens, la faveur que tu me dois ? […] trouve-moi où se situe ce numéro. […] on sera quittes, ouais. »
il raccroche, envoie le numéro par sms. l’attente (de quelques secondes, quelques minutes maximum) est intenable… et s’il ne trouvait pas l’emplacement de lola ? oh putain, j’peux pas la perdre, il se dit. au diable ces sentiments qui l’étranglent, au diable sa crainte d’être blessé ou utilisé. il veut sauver lola…
et ne plus jamais la revoir.
pour qu’elle soit protégée, plus jamais touchée dans le seul but de l’égratigner lui (son palpitant décadent).
une adresse ne tarde pas à être envoyée sur le téléphone du blues. le myocarde vibrant d’adrénaline, léon quitte son appartement en trombe (sans prévenir jean) et démarre au quart de tour dans sa berline toute neuve pour rejoindre le babe’s.
« lola ? lola ?! »
il beugle plusieurs fois, sans réponses. il avance dans les ruelles adjacentes au bar à milkshake, jusqu’à tomber sur son adorée.
« oh putain lola… »
il accourt jusqu’à elle, passe une main sur son visage.
« t’as vraiment une sale gueule… »
il baragouine, incapable de sortir des phrases gentilles ou cohérentes. le choc, sûrement. il passe une main dans son dos et une autre dans le creux de ses genoux pour la soulever dans ses bras. (et putain, elle pèse plus lourd que prévu. v’là le héros…) il manque de retomber mais fait appel à toutes ses forces pour la maintenir contre lui.
« faut qu’on aille à l’hôpital… ou… non, c’est pas sûr… je sais pas… on va aller chez moi. »
il déclare, déterminé. léon n’a aucune connaissance pour soigner les gens, mais il s’est suffisamment occupé de ses propres cicatrices pour pouvoir maintenir lola en vie. jusqu’à ce que… ce ne sera pas suffisant, mais il n’est pas prêt à la laisser aux mains de quelqu’un d’autre pour l’instant. il rejoint la voiture garée à la va-vite dans un coin et la dépose sur la banquette.
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bang bang
. ✦ ⊹ Mer 8 Nov - 17:56 ⊹ ✦ .

les mots qui résonnent comme une vieille ritournelle, comme un disque rayé. les mots qui cognent contre les parois de cet esprit brouillon. qui lui donnent envie de vomir. la peur au ventre, la mort au cœur. lola, elle ferme les yeux. lola, elle prie pour que ce ne soit qu’un cauchemar, que ce ne soit qu’une illusion, qu’un mauvais rêve.
mais non. ce n’est rien de tout ça.
la douleur qui s’anime. la réalité qui la réveille, les yeux qui s’ouvrent sur cette silhouette qui s’éloigne.
sur cette silhouette qui rejoint les ténèbres.
et elle ne sait pas lola. ce qu’elle doit prendre en compte en premier.
qu’elle soit blessée ? qu’il l’a retrouvé ? où la possibilité que ses parents ne sont plus ?
la gorge qui se serre, le cœur qui se contracte, qui pompe l’adrénaline, qui pompe la peur. la peur qui se répand comme un poison dans les veines. le corps qui se recroqueville, le visage qui se cache.
ça recommence. non. ça ne s’est jamais arrêté. c’est juste elle, qui s’était bien cachée. c’est juste elle, qui a oublié le danger. mais ça y est, la partie de cache-cache est terminée. ils ont gagné. et lola, elle grogne, un râle de douleur qui s’échappe de sa bouche lorsqu’elle se tord un peu. elle ne sait pas si c’est grave, si c’est profond, elle sait juste que ça fait un mal de chien.
les yeux qui se ferment à nouveau, juste le temps de quelques secondes, qui se transforment en minutes. et lola, elle reste là. le corps déchu sur le bitume. le sang qui rend l’asphalte usé un peu plus coloré. et elle sombre. (…)

c’est noir. c’est froid.
ça ressemble à rien.
c’est juste. du vide. (…)
lola. lola. lola. lola.
le prénom qu’on répète. le prénom qu’on appelle. et lola, elle ne sait pas si c’est réel ou si ce n’est que son inconscient qui hurle le prénom pour la réveiller. les oreilles qui bourdonnent, le froid qui enveloppe le corps, la respiration qui se fait bruyante. elle tente d’ouvrir les yeux, de retrouver, de se rattraper à la réalité. la bouche pâteuse, le goût de sang qui stagne dans la bouche. l’odeur de sang séché dans le nez, il ne l’a pas raté. jamais, il ne la rate.
et lola, elle gémit un peu. et cette voix qui retentit encore, plus proche.
c’est le cœur qui manque un battement, c’est le regard vide qui se pose sur lui.
« – léon ? » elle a du mal à croire lola, qu’il est là. qu’il est juste là. comment ? pourquoi ? mais les questions s’évanouissent. remarque peu sympathique à son égard soulevée. la jeune femme grogne un peu, tente de se redresser, mais retomber au sol. « – alors on est deux. » la voix qui cingle l’air.
parce que même blessée, lola, elle prend toujours le temps de le regarder. de son regard amouraché, de son cœur blessé. léon, il était pas comme ça quand elle l’a quitté. il avait moins de barbes, il n’était pas autant fatigué, il n’était pas si noire. il était plus éclatant, plus vif. poupée manipulée, elle capte la dureté du geste, mais lola, elle ne montre pas qu’elle a mal. il ne semble pas avoir vu la blessure principale. « – léon, repose-moi si c’est trop dur, laisse-moi me vider de quelques litres si je suis trop lourde. » qu’elle raille, priant tout de même pour qu’il n’ait pas l’audace de le faire. mais lola qui s’accroche, qui passe son bras autour de ses épaules. qui n’a plus de force. la tête qui se pose contre le torse.
faible.
fort.
son cœur bat si faiblement comparé à celui de léon. léon qui parle. qui parle d’hôpital, qui se ravise. lola qui se laisse transporter jusque dans la voiture. « – pas l’hôpital. chez toi, ou chez moi. » qu’elle murmure, qu’elle tranche, alors qu’elle se traîne un peu mieux sur la banquette. « – de toute façon, ce n’est pas si grave. »
lola qui sert les dents, lola qui se redresse un peu, qui retire le gilet de son ventre, qui relève le tee-shirt blanc devenu rouge moche. le ventre rouge. si rouge. elle ferme les yeux, sert la mâchoire pour ne rien laisser s’échapper. les doigts qui frôlent légèrement l’entaille. à première vue, pas assez profonde pour atteindre les organes. mais assez pour laisser une trace, assez pour faire couler le sang en abondance. assez pour marquer.
assez pour ne pas oublier.
« – je vais le tuer. » qu’elle murmure en se rallongeant sur le dos. la respiration bruyante, éprouvante. elle ferme les yeux, ses mains qui cachent son visage. elle s’empêche de pleurer. elle ne pleure pas lola. elle ne pleure jamais lola.
alors elle coince tout, tout dans la gorge. elle s’étrangle, mais c’est pas grave. mais c’est plus fort qu’elle, elle est faible lola. alors il y a les perles salées qui coulent, qui roulent sur ses joues. « – léon ... » prénom murmuré, prénom supplicié.
léon.
léon, sauve-moi. léon aide-moi. léon, emmène-moi loin d’ici.
léon. léon.



(…)

lola qui résiste, lola qui regarde le plafond de l’habitacle à l’arrière de la voiture. voiture en mouvement, bercée par le ronronnement du moteur qui hurle dans la nuit noire, les oreilles qui filtrent les sons. lola qui n’entend pas grand-chose de ce qu’il se passe, lola qui est sonnée. la voiture qui s’arrête enfin – ce n’est pas si grave qu’elle se dit, elle peut bouger qu’elle se dit. alors lola, elle n'attend pas, elle se redresse, sert les dents quand la douleur se fait lancinante. « – on est où ? » qu’elle demande, assise, la tête qui tourne.
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bang bang
. ✦ ⊹ Lun 20 Nov - 22:04 ⊹ ✦ .
la peur.
la peur glacée qui enserre le palpitant, plante ses crocs saillants dans l’organe au sang abondant. il fait froid partout. à l’extérieur, à l’intérieur.
léon, il pensait ne plus jamais ressentir ça de toute sa vie. la peur.
goût âcre sur le bout de la langue ; les doigts tremblent. les lèvres ne sont pas en reste. le teint est livide. la nausée n’est jamais bien loin. c’est pour ça qu’il ne voulait pas s’attacher léon.
putain. seule pensée à tourner en boucle dans la caboche. il est bien con, léon, de lui avoir laissé une place (même toute petite) dans son cœur de marbre. maintenant, léon, il est terrorisé. il a peur de la perdre et son cerveau s’englue dans le froid de l’hiver, peine à trouver deux neurones pour les connecter et en faire des pensées cohérentes.
léon, à l’intérieur, il est recroquevillé contre un coin sombre de la pièce mentale qu’il s’est créé pour échapper à la dure réalité. il s’attend presque à voir débarquer papa depuis les ombres pour finir de l’achever, pour l’attaquer, pour le laisser loin de lola. mais léon il peut pas. léon il doit être fort, se relever, affronter la dure réalité. s’il le fait pas…
il doit l’aider, léon.
elle peut pas mourir, lola.
la savoir si loin de lui, lutter contre cette attraction qui les relie, qui les pousse sans cesse à enchevêtrer leur vie et leur corps, c’est déjà assez dur comme ça. envisager que lola ne soit plus de ce monde…
putain, ça règlerait bien des problèmes. mais il est quand même pas prêt à l’envisager. y’a son cœur qui est déjà un peu trop corrompu par ses jolis sourires, par ses courbes affriolantes, par son rire.
« – léon ? »
il s’en était pas rendu compte, le blues, mais il retenait sa respiration. en l’entendant prononcer ces quelques lettres qui forment son prénom, il se remet à respirer correctement.
léon qui baragouine ce qui lui passe par la tête, qui ne peut s’empêcher de sourire (avouons-le, comme un con) en entendant la réponse cinglante de son adorée.
« – alors on est deux. »
il hausse les épaules mais y’a toujours ce sourire qui habille ses lèvres.
« j’me suis toujours demandé si, à l’article de la mort, tu serais toujours aussi piquante. j’ai ma réponse. »
il lâche en riant légèrement, doucement, de peur de la casser s’il venait à s’esclaffer. et puis faut dire aussi que la situation ne se prête pas vraiment aux éclats de rire… lola reste en danger. alors léon, il l’attrape comme dans un disney, prince charmant soulevant la princesse éthérée dans ses bras musclés. mais léon, c’est le genre de gars discret, le genre de gars qui se bat souvent mais qui n’a pas forcément énormément de force… surtout beaucoup de ruse. alors le poids mort de lola, c’est un peu lourd pour ses bras.
« – léon, repose-moi si c’est trop dur, laisse-moi me vider de quelques litres si je suis trop lourde. »
il tourne la tête de droite à gauche, les mâchoires crispées.
« c’est pas toi le problème… c’est moi. je fais le beau mais j’ai pas des muscles hyper travaillés. »
il soupire. aveu qui entaille salement son égo, qui lui coûte plus que ça ne devrait. première preuve d’une gentillesse cachée qu’il témoigne à lola depuis qu’ils se sont quittés. il avance jusqu’à la voiture, léon, non sans jeter des œillades apeurées à la jolie blonde. même avec un fin filet de sueur lui recouvrant le minois (synonyme de sa lutte contre la douleur), elle est belle.
elle a cette force, de caractère enflammé, qui a su lui plaire. mélange de sauvagerie et de douceur qui a su lui plaire. vulnérabilité qui s’évade par tous ses pores en même temps que les globules rouges quittent son corps.
« – pas l’hôpital. chez toi, ou chez moi. »
quand il avait envisagé la ramener chez lui y’a quelques semaines quand ils s’étaient recroisés à la soirée mondaine, ce n’était absolument pas pour la soigner. un grognement sourd, signe de son agacement, éclate dans sa poitrine. il la voudrait saine et sauve, à ses côtés, à l’embrasser et à l’embraser. il voudrait l’aimer jusqu’à ce que le monde croule sous le chaos, dans un lit chaud.
« – de toute façon, ce n’est pas si grave. »
« pas si grave, pas si grave… »
il grommelle. il devrait essayer d’être rassurant léon… mais c’est quelque chose qu’il ne sait pas faire. maman ne lui a jamais appris.
« ne ferme pas les yeux ! »
il ordonne avec un peu trop de véhémence quand ses paupières entament le mouvement de recouvrir ses iris sombres. la panique perce néanmoins les tremolos de sa voix.
« j’ai vu ça dans un film. si tu fermes les yeux, tu vas mourir. »
sa voix se brise. il est un peu naïf, un peu candide sur le coup léon. mais léon il oublie tout, toutes les pensées cohérentes et rationnelles, toute l’intelligence qu’il a développé, en s’inquiétant pour lola. dans ses mots, y’a une supplique agonisante qui hurle sa peine. « ne me laisse pas ».
« – je vais le tuer. »
il la dépose délicatement sur la banquette arrière, veille à ce qu’elle soit placée le plus confortablement possible étant donné sa situation. les opales de léon ne sont plus que deux trous sans fonds alors qu’il marmonne, froidement, implacablement :
« seulement si je ne le tue pas le premier. »
chuchotis à peine audibles qui n’atteindront peut-être jamais les oreilles de sa douce. il a la rage qui perfore ses poumons, la haine viscéral qui l’oppresse. il retrouvera le connard qui a osé la blesser, qui a osé la menacer. il l’a peut-être décrété tout seul, mais léon est le seul à avoir le droit de l’emmerder. de lui faire du mal.
lola est sienne.
« – léon ... »
il lui caresse la joue du bout des doigts, avec tendresse.
« je suis là lola. je ne te quitte pas. »
je serai toujours là, il finit mentalement.
il ferme la porte en essayant de ne pas faire trop de bruit : elle doit se reposer. peu importe qu’il ressente une peur glacée à l’idée que son dernier souffle lui échappe alors qu’il avale la route dans sa berline toute neuve. il roule trop vite, se fout des feux rouges quand les boulevards sont déserts. la survie de lola (même si la blessure n’est pas très profonde) est sa seule préoccupation.
ils ne tardent pas à arriver dans le nord, dans l’appartement luxueux que léon partage avec jean.
« – on est où ? »
il quitte la voiture pour ouvrir la portiere de derrière et l’attraper le plus délicatement possible dans ses bras.
« on est chez moi, princesse. je vais prendre soin de toi… je te le promets. »
l’émotion contenue d’entendre sa voix éraillée transperce ses cordes vocales. léon n’a jamais été aussi faible que ce soir, avec l’incertitude de pouvoir revoir lola demain… et le reste de sa vie. ses sentiments l’étouffent, ce besoin de la garder à distance le paralyse. il a peur pour elle…
surtout que ça ne peut qu’être un coup des capulets, après ce qu’il s’est passé.
il rejoint l’immeuble en faisant attention à la porter correctement (peu importe le poids et ses muscles atrophiés de n’être que trop peu utilisés depuis quelques années) et rejoint l’appartement plongé dans la pénombre. jean n’est pas là, ça tombe bien.
il l’amène dans la chambre à coucher et l’allonge lentement dans ses draps satinés.
« retire ton t-shirt, j’arrive. »
il ordonne, un peu bourru. l’idée de la dénuder alors qu’elle est blessée lui est désagréable. il rejoint la salle de bain en quelques enjambées pour prendre une trousse de secours qu’il n’a jamais utilisé. il en sorte un flacon d’alcool pour désinfecter.
« ça me rappelle… avant. »
ce n’est certainement pas le moment d’évoquer leur rupture encore trop récente (mais hmm… de quelle rupture parle-t-on ? ils n’étaient pas ensemble), mais léon est pris dans la spirale de ces souvenirs agréables partagés avec lola. et il se déteste, en ce moment-même, d’avoir mis un terme à tout ça.
lola, depuis des années, ça a été le premier petit bout de bonheur qu’il a accepté.
et lui, il l’a rejetée.
parce qu’il a peur qu’elle finisse par en souffrir, par être ciblée…
parce qu’il a peur de s’attacher. d’être vulnérable, d’accueillir une douleur nouvelle entre les poumons.
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. ✦ ⊹ Sam 25 Nov - 20:42 ⊹ ✦ .

les mots qui s’échappent de sa bouche, pourtant le sourire se dessine timidement sur le bout de ses lèvres. léon. léon qui arrive à lui arracher un sourire dans la tourmente, léon qui arrive à lui arracher un rire dans la souffrance. mais lola, elle ne dit rien d’autre. elle n’y arrive pas. la mâchoire serrée tant c’est inconfortable. pourtant, le corps répond, elle qui glisse un bras autour de ses épaules, le visage qui se fourre dans le creux de son cou. son parfum qui chatouille ses narines.
et elle inspire lola, comme si c’était la dernière fois.
et lola, elle a l’impression que le temps s’est arrêté ;
et la sensation n’a rien à voir avec ce qu’elle a ressenti lorsqu’elle fut abandonnée sur le bitume.
non, ça n’a rien à voir.
c’est presque bon, presque doux.
et lola, parmi ses pensées noircis par la peur et la colère, y a le sentiment d’apaisement qu’elle arrive à éprouver dans ses bras. léon qui protège, léon qui apaise. cette facette de léon qu’elle ne connaissait pas, mais qu’elle embrasse avec douceur.
et elle se laisse presque bercée par les vrombissements de son torse, de sa respiration trop haletante. a-t-il peur léon ? et les mots qui s’échappent – et lola, elle sourit doucement lorsqu’il parle. son autre main qui s’évertue à cacher son ventre, attrape discrètement le tissu de son pull. « t’es très bien comme t’es. » qu’elle murmure lola, aussi faiblement que le son d’une brise d’été. parole soufflée contre la peau de son cou. la chaleur qui commence à stagner sur ses joues, avant de changer, avant de réfuter la proposition de l’hôpital.
non, elle ne doit pas. elle fuit l’hôpital, depuis qu’elle a fui sa terre.
et lola, elle soupire, ferme un peu les yeux, se laisse bercer par l’étreinte retrouvée – peut-être pas dans de bonnes circonstances, mais retrouvées tout de même.
de toute façon, ce n’est pas si grave.
mots lâchés, mots soupirés, des mots qu’elle se répète dans la tête, des mots qu’elle essaye de graver en elle, tant elle a besoin d’y croire, tant elle a besoin de s’y rattacher. elle a besoin de se dire que ce n’est pas si grave – de toute façon, ça sera pire plus tard.
mais il réfute, il anéantit ses espoirs par ce ton. et ses traits forment une grimace alors qu’il lui ordonne de ne pas fermer les yeux. alors elle les ouvre, un peu choquée avant de lâcher un rire. un rire qui résonne face à ses explications. le rire qui lui arrache une nouvelle grimace. elle se redresse un peu. ne peut s’empêcher d’afficher une moue presque attendrie. « et les licornes existent aussi ? » pique lancée dans un sourire presque vrai, elle repose sa tête contre sa clavicule. « je ne vais pas mourir léon. » il m’en faut plus pour ça pensée gardée secrète. lola, elle est loin de se penser éternelle, mais elle a cette force, cet orgueil de penser qu’elle sera difficile à tuer.
vie sauvage, vie indomptable.
le corps qui rencontre la banquette arrière avec douceur, les paroles pleines de poisons s’échappent de ses lèvres. lola. lola, hors de son étreinte. elle est pleine de rage, elle est pleine de haine. poison véhément qui coule dans ses veines. poison qui ne cesse d’alimenter la colère en son sein.
plaie à moitié découverte, elle fait basculer sa tête en arrière, perles salées qui coulent lentement alors que le prénom de léon s’échappe de ses lèvres.
et lola, elle est surprise qu’il l’ait entendu. elle est surprise de ses doigts qui caressent sa joue.
le cœur qui cogne contre la cage dorée, le regard qui se plante sur sa silhouette, les mots qui se gravent au fils d’or dans son esprit.
promesse à laquelle, elle se raccroche de toutes ses forces. tandis que la voiture s’échappe dans la nuit sombre. (…)

lola curieuse, lola qui demande le lieu d’arrivée. la portière qui s’ouvre sur lui, l’étreinte qu’elle retrouve avec un peu trop d’engouement tandis qu’elle cache l’inconfort en serrant les dents. lola qui ne regarde pas les alentours, lola qui ne regarde que lui.
lui. l’âme en détresse qui s’est fracassée il y a peu contre la sienne. son aimant ; léon qui a été lâché, elle présume, dans ce monde détritus sans repères comme elle. et lola, de nombreuses fois, elle s’est demandé ce qu’était sa vie. avant elle. léon. seule personne qui réussit à ouvrir chez elle, son envie d’apprendre, de connaître le passé. passé qu’elle s’efforce de fuir de toutes ses forces.
les paupières qui se font de plus en plus lourdes, elle lutte pour rester éveillée.
lola, elle baisse le visage, se laisse emmener sans broncher. le cœur à la dérive de ce surnom encore prononcé par sa voix.
sans plus attendre, le soupire d’épuisement se détache de ses lèvres lorsque son corps rencontre le matelas. demande ordonnée alors qu’il s’enfuît, lola elle se hisse un peu plus dans le lit, les dents toujours aussi serrées.
avec difficulté, elle s’exécute, ce n’est que lorsque le tee-shirt est enlevé qu’elle grogne. elle et sa manie d’oublier ; poitrine dénudée, elle pose une de ses mains sur son visage, se maudissant presque. non pas qu’elle soit pudique pour un sous, mais la situation ne s’y prête pas. rapidement, elle couvre cette poitrine de son tee-shirt, juste avant qu’il n’arrive avec une trousse de toilette.
le visage détourné, elle attend la remarque de sa part.
remarque qui ne vient pas, puisque c’en est une autre.
une autre qui pèse lourd, qui alourdit le palpitant, qui gonfle les poumons sans qu’ils n’explosent. lentement, elle se tourne vers lui, le regard qui remonte le long de sa silhouette ;
les questions qui tournent, qui s’amassent dans son esprit. avant. regrette-t-il ?
les paupières qui papillonnent, la bouche qui s’ouvre avant de se refermer, sans avoir les mots justes. elle se pince les lèvres lola. l’air qui bloque dans la gorge. « ça te rappelle quoi ? »
les moments passés dans les draps, les moments où les corps n’ont fait qu’un, les moments où les rires se sont rencontrés, les baisers qui se sont échauffés, ou ce moment où il l'a largué ?
comme si elle n’était qu’une tâche d’encre sur son chemin, une tâche dégueulasse.
elle renifle un peu, repose son regard sur lui. « comment t’as su que j’étais là ? » demande-t-elle, emplie de curiosité alors que son regard se pose sur la bouteille qu’il tient entre ses mains.
elle déglutit bruyamment. « est-ce que ça va faire mal ? »
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