lola. l o l a -- l’enfant sa(uva)ge ; lola l’enfant (presque) dompté, l’enfant (presque) calme.
lola, heureuse. l’enfant satisfaite du moment passé, lola, comblée.
comblée au cœur, comblée au corps. l’âme vide presque comblée, juste quelques instants et ça, grâce à nana.
nana plus intime que patron, nana enchanteresse. nana modèle. nana aux deux visages. et lola, elle aime bien nana. plus que bien ;
c’est sa bouche qui rencontre la sienne, juste encore une fois. baiser intime qu'elle lui donne. la main qui caresse sa joue, le gloussement qui frémit contre ses lèvres.
y a le corps complètement dénudé qui bascule sur le côté, qui se fond dans les draps blancs. la peau qui frissonne, qui pleure le contact ; le corps qui réclame encore le sien. y a le cœur qui explose un peu dans la cage dorée, les dernières traces d’une respiration haletante qui fait ballet avec la poitrine. elle passe sa main sur son visage, finit sa course paresseuse dans ses cheveux blonds. le regard qui s’ouvre sur le plafond de la chambre et le sourire enfantin qui prend place sur le bout de ses lèvres.
l’enfant récompensée ; récompensée de quoi ? elle en sait rien lola, mais elle a l’sentiment d’avoir été récompensée ce soir. les idées qui se font moins brouillonnes derrière le voile de ses yeux, la respiration qui se pose enfin et le corps qui bascule vers nana.
elle dit rien lola, la lèvre inférieure qui se coince entre ses dents, le sourire mutin, les yeux qui brillent. et lola, elle sait que le silence peut exprimer tout un tas de choses, que le regard suffit à répondre aux questions les plus compliquées.
et elle regarde lola, elle observe, elle imprime.
nana c'est la beauté.
les beaux traits de nana. tantôt femme, tantôt homme, baignés par la clarté de la lune. vision fantastique. hypnotique. lune, complice du moment intime. elle se perd, les secondes qui s'accumulent, qui filent, les minutes qui s'enchaînent et elle s’éloigne lola. elle sort du lit, le corps encore un peu lourd de ces sensations encore gravées.
nue, complètement nue lola ; il n’y a que son sourire qui l’habille, sa crinière blonde qui tombe en cascade sur ses épaules, dans son dos. et lola, elle s’arrête devant le miroir. son regard qui se perd sur son reflet. et elle penche la tête sur le côté, chaton insolent qui se regarde. elle se tourne, dos cambré, chute de reins envoûtante et y a la question qui vient, lola elle se tourne vers nana.
nana qui a réponse à tout. les pas légers, elle revient à ses côtés, allongée sur le ventre, appuyée sur les avant-bras. le visage tourné vers le sien. – nana. dis nana, c’est quoi être une femme ? mots claqués, question posée. parce que lola, elle sait pas vraiment ce que c’est. elle sait pas ce qu’elle est non plus, dans sa tête, elle est juste elle. mais nana, il doit savoir non ?
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