feeling scared to breathe | Rosalie

feeling scared to breathe

rosalie + fidelio

On se pousse.
On s’exclame.
On hurle au drame.

- C’est qu’une passade pas une histoire d’amour. On pourrait le menacer, le torturer, mais pas le tuer. Et on ordonnerait à Rosa de plus le revoir.

Sa voix résonne sans écho dans l’immense salle trop dorée. Fidelio n’en pense pas moins, il déteste Alex et tout ce qui s’apparente de près ou de loin à un Montaigu. As I hate hell, all Montagues. Mais Rosa, il lui a fait la promesse qu’il essaierait. Mais c’est peine perdue. Il souffle la fumée trop forte de son cigare et touche son arme clinquante du bout des doigts. Sous son bras, toujours là, son amoureuse fidèle. Les pères et les mères brassent les insultes et craquent leurs phalanges vieillies. Fidelio tâche sa veste de costume bleu marine avec de la cendre.

Merde.

Alors, il écrase son cigare dans l’un des grands cendriers en marbre. Il n’en a rien à foutre de la mort d’Alex, il pourrait le tuer lui-même, ça ne lui fait ni chaud, ni froid.Comme la plupart des choses qui coulent ce monde. Une façade d'émotions mais du vide abyssal dans les entrailles. Mais le doute est trop fort pour qu’il honore son serment. Il ne fait pas encore assez le poids, bien qu’ainé, bien qu’ayant fait de grandes preuves, les patriarches et matriarches bouffent tout l’espace. Aussi immense est-il.

- Il est tard. Nous reprendrons les discussions demain matin.

Et son père lui assène une tape dans le cou. Et il serre la main des oncles. Une évidence pour des personnes habituées à se côtoyer poliment durant des heures. A chaque fois, on revêt ses beaux atours, on embrasse ses cousines, serre la main de nos oncles le plus fort possible. Un rapport de force nécessaire, apparemment, dans les grandes familles.
Tissu de mensonges, Fidelio baigne dedans. Il sait très bien, que lors du brandy de ce soir, une décision sera prise, à comité restreint. Droit et rigide dans l’un des fauteuils de velours près de la fenêtre, il observe le dehors tandis que le monde quitte. L’odeur du whisky écœure son sens mais il s’y est déjà trop habitué. Il en boit des litres. Et des litres. Trouvant la sensation d'être sobre trop étrange.
Enfin, il se leve. Nicotine à la bouche qu’il allume en marchant dans leur galerie des glaces personnelle. La villa Capulet a cet aspect un peu pervers de les contenir au sommet, dans la solitude de leur prestige. Bâtisse si grande que l’on peut y résider sans se croiser parfois. Alors, quand il arrive près de la porte de Rosalie, sa cigarette est presque consumée. Il la garde pourtant. Porte entrouverte, il vpit qu’elle est assise. Il observe cette pauvre Rosalie, harassée de toutes parts, par les tantes et les oncles. Pauvre poupée au milieu des vautours. Beauté fragile qu’on veut lacérer. C’est pas la vie de se faire traiter comme cela. Mais c’estt la leur.
Il toque.
Un.
Deux.

- Rosa. La réunion est finie.

Complice de la déviance de sa cousine, il n’est plus qu’un oiseau de malheur paré de nouvelles morbides.

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