TOPIC COMMUN .☾. smoke & mirrors

Les tenues de soirées éblouissant les passants, les verres s'entrechoquant au rythme de la musique qui berçait l'immense réfectoire transformé en salle de réception pour l'occasion. Elle se sent pas à sa place Leoh, serrée dans une robe bleue nuit, alors qu'elle sait que se retrouveront ce soir des visages de tous les clans, dont ceux qu'elle ne connaît que trop bien. Ces serpents qui se baladeront, le sourire aux lèvres, bavardant et la regardant tout en sachant très bien qu'elle a été abandonné, piquée par les scorpions alors qu'elle ne valait pas tant que ça pour les reptiles. Elle aimerait pouvoir dire qu'elle passerait cette soirée le visage fermée, à ne parler qu'à son clan et son frère discrètement, peut-être ses amis qui n'ont pas pris la peine de s'investir dans cette guerre. Mais non, elle sait bien que l'hypocrisie est à l'honneur ce soir, puis de toutes façons, elle doit se réjouir : ce foyer pour enfants, c'est les Argentis qui l'ont financé, c'est une victoire pour eux, pour tout le gang. Chaque petit être qui passera par ces portes sera automatiquement mis à l'épreuve, observé, testé pour savoir s'il pourra les rejoindre, enfiler le blouson des Silver Chapels. Elle culpabilise la brune, parce qu'elle sait ce que c'est d'être enfermé dans ce style de vie depuis son enfance. Elle ne le souhaite à personne. Et aujourd'hui, elle se retrouve ici, prête à soutenir chaque enrôlement qui aura lieu suite à l'ouverture de ce foyer. Elle se déteste au fond, mais elle a pas le choix, c'est marche ou crève à Night Vale. La récente mort de l'adjoint du shérif peut en témoigner.
Un verre à la main, elle aperçoit Simonia, toute en jambes, drapée d'une magnifique robe bleue également. Elle pouvait lui faire la conversation à elle, la connaissant assez pour ne pas être totalement méfiante. « Simonia ? Qu'est-ce que tu fais là ? » pour interpeller son amie, un demi-sourire aux lèvres.

Je suis vraiment obligé de m'habiller comme ça ?
Visage dépité, visage découragé. Dans le miroir se dresse un homme qui ne me ressemble pas. Je ne le reconnais pas, en tous les cas. Et pourtant ... Il faut bien, parfois, conformer à ces normes que je tiens tant en horreur. Drakan rit. Enfin, il ne rit pas. Ses yeux se rient de moi. Je crois bien que c'est la première fois qu'il me voit ainsi accoutré, et évidemment, plutôt que de me rassurer dans mon inconfort, il préfère se jouer de moi. Évidemment. Je ne suis pas à l'aise, dans ce pantalon trop grand, avec cette chemise plus morne qu'un cadavre et ce noeud papillon on-ne-peut-plus étouffant. Ça gratte, il fait chaud, et en même temps froid, l'envie que la soirée se termine avant même qu'elle n'ait commencée se manifestant avec une intensité alarmante. Pourtant, j'avais bien donné parole que je m'y rendrais, à cette soirée. Bénévole. C'est comme ça qu'ils les appellent, les gens qui se proposent pour aider sans rien demander en retour. Je trouve ça bizarre. Ce ne sont que des bonnes manières, après tout.

smoke & mirrors

Silver n'avait jamais particulièrement aimé la politique. Il s'en tendait loin. il préférait ne pas se décevoir trop souvent. En l'occurrence, Silver avait été déçu par sa famille, par son éducation et pas la police. Il n'avait même pas essayé d'avoir une once d'espoir envers les politiciens comme le maire ou les quelques figures importantes de Night Vale. Il ne s'impliquait pas et se contentait de lire le résultat des élections et des votes dans le journal sans jamais se prononcer. Comme si, à la fin, il n'avait aucun pouvoir et que le monde évoluait comme un train dont la mécanique ne pouvait être stoppée : s’il se mettait devant, il finirait juste écraser et le train continuerait son voyage.

Mais quand il avait entendu parler de l'ouverture d'un centre pour enfants, il avait senti, tout au fond de lui, quelque chose se réveiller et se réchauffer. Bien sûr, entant que flic, il savait que ce nouveau bâtiment avait certainement été financé avec de l'argent sale. Mais après tout, la ville entière ne vivait qu'avec ce genre d'argent dans ses veines. S’il tournait le dos à ce genre de chose, il n'aurait qu'à déménager autre part.

Il s'y était rendu entant que policier en civil. Bien entendu, avec son rang d'inspecteur, il ne portait plus l'uniforme. Mais sa fonction ne l'empêchait pas de faire de simples rôles d'encadrement à ce genre d'évènement. A ce moment-là, Silver se trouvait dans la foule, tout au fond, sa grande taille lui permettant d'avoir une bonne vue d'ensemble. Il avait pris un verre de jus d'orange un peu plus tôt histoire de se fondre dans la foule mais il avait bien vite délaissé son verre sur le bord d'une table. Il entreprit de faire le tour de l'endroit, juste au cas ou. Alors qu'il observait le maire couper le ruban tout en avançant droit devant, il finit par bousculer quelqu'un. Silver se redresse et lâche « Oh... Désolé ! Je ne vous avais pas vu... Je ne vous ai pas fait mal j'espère ? » dit-il en aidant la jeune femme qu'il avait percuté à se relever (@Yulia Bloed)

ombre discrète parmi les silhouettes, crash, il observe toute cette mise en scène d'un oeil détaché. ça le ferait presque éclater de rire de voir tout le mal que se sont donné les argentis pour que cette soirée ait l'amère saveur de perfection. éphémère esquisse qui vient étirer ses lèvres, la bouche de crash se tort en un sourire amusé quand monsieur le maire se décide à couper le ruban d'inauguration. ils ont réussi leur coup ces chiens. ils sont forts les argentis. monstrueusement malins. le carmin s'échauffe dans ses veines à crash, mais il a toujours son sourire nonchalant. masque qu'il portera sans doute tout au long de la soirée. il faudrait pas qu'il fasse de vagues crash, petite fourmi sur le sol ennemi. il n'y avait guère de vipères à cette soirée, et le gamin s'en réjouissait. les pistols brillaient par leur absence. délicieuse ironie du sort. cependant crash, il ne portait pas fières et hautes ses couleurs non plus faut dire. le rejeton avait enfilé une chemise blanche et gelé ses cheveux en arrière. ainsi, il semblait sortir d'une autre époque. celle où les gamins vivaient en paix. devant le bar, coupe d'alcool à la main il soupire. parce que lui, aujourd'hui, la paix est tout ce qu'il n'aura jamais.