hungry dogs are never loyal (cosimo)

father

Il parait que la ressemblance est frappante. Physiquement, mais aussi mentalement. L'impulsivité coule dans les veines des deux Montaigu, l'amour de la violence, le désir de puissance.
Ils le savent: qu'un jour l'un finira par détrôner l'autre.
C'est comme ça que ça se passe, on ne prend pas la tête d'un gang juste parce qu'on est le fils de.
On le devient par la force.
Il y a cette méfiance froide entre le père et le rejeton. Et même s'ils ne sont pas proches, il y a cette étrange notion de respect entre eux.
Ils sont égaux.
Mais ça, c'est juste parce que le père l'a bien voulu, parce qu'il a accepté la position de son fils, qu'il a bien voulu lui donner toutes les cartes pour pouvoir jouer, et gagner.
Ils s'aiment, d'un amour naturel et sans doute destructeur, ils se respectent, et c'est ça le plus important.
Il y a cette osmose entre les deux hommes, cette onde qu'ils entendent toujours de la même manière.
Pas besoin de mots, ils sont souvent silencieux, mais Cosimo a fini par savoir anticiper ce que le patriarche veut. Il n'en a pas fallu plus pour qu'il devienne son émissaire officiel, seul digne de représenter les crimson pistols et servir les intérêts directs des Montaigu.
(...) Paul? Mort hochement de tête appréciateur.
(...) Louisa? Suicidée de deux balles dans la tête hochement de tête.
(...) Alexis? Au fond de la rivière sourire en coin.
Le père a fait de son fils un monstre, un tueur.
Mais il n'oublie pas non plus que son petit soldat a un cerveau, et une ambition sans failles.
Il n'oublie pas qu'il a été élevé dans la rue, que si quelqu'un connait la loi du quartier, c'est bien Cosimo.
Son tableau de chasse est presque aussi impressionnant que celui de son paternel.
Un jour, au sommet de la pile des cadavres qui se multiplient sur son passage, on trouvera celui de l'ancien roi de ces rues insalubres.
Le roi est mort
Vive le roi.

cora

Il en jamais vraiment eu quelque chose à carrer de l'amour. C'est un concept inconnu pour lui. Ca l'a jamais vraiment intéressé.
Son truc c'est plutôt les coups d'un soir dans un motel à moitié abandonné, les coups payés, les coups presque forcés.
Alors quand on lui a dit qu'il allait devoir se marier pour essayer de calmer la fille de l'un des plus riches des CP, il a juste rigolé. Sauf qu'ils étaient sérieux.
La blague.
C'est le genre de trucs qu'on fait que dans les familles de bourges, pourtant.
Enfin c'était ce qu'il pensait,  parce que visiblement, même dans les bas fonds de la société, on crée des alliances par le mariage.
Cora qu'elle s'appelle. Plutôt jolie, vraiment, alors il accepte, pas qu'il ait vraiment le choix.
Il apprend vite qu'en plus de vouloir les marier pour s'assurer une loyauté toute douteuse, ils ont été choisis parce qu'il semble être le seul capable de gérer le tempérament de feu de la jeune femme.
Je le veux, qu'il murmure, le regard amusé alors qu'elle fuit ses prunelles en fixant le sol.
Ca lui fait bizarre, mais ça le dérange pas plus que ça. Après tout, marié ou non, il continuera de passer de couche en couche, elle ne l'ignore pas, et elle ne semble pas lui en tenir rigueur. Leur mariage se passe sans trop d'encombres, c'est paisible, c'est froid mais calme.
Jusqu'au jour fatidique où toute sa famille est retrouvée exécutée.
Oeuvre de l'artiste Montaigu.
Trahison insupportable qui aura coûté la vie à cinq personnes. Cora n'est graciée que parce que Cosimo accepte de s'opposer à sa mort.
Mais le divorce est signé dans la foulée.
Elle les déteste. Tous. Les Montaigu, elle veut les voir morts désormais.
Et Cosimo le sait.
Mais Cosimo c'est plus compliqué, parce qu'elle lui doit la vie, parce qu'elle l'a aimé, malgré tout. Et peut-être, seulement peut-être, qu'il l'a aimée, lui aussi.
Respect, haine, rancoeur, mélancolie, amour, passion.
Ils ont tout été et ne sont désormais plus rien.
Et même s'ils ne sont plus rien, il continue de la protéger. Et même s'il essaye d'ignorer le fait que protéger quelqu'un qui n'importe pas à ses yeux prouve juste tout le contraire de cette affirmation, il ne peut plus se voiler la face plus longtemps.
Il continue d'assurer ses arrières malgré l'exil partiel dont elle est victime.
Tel père, telle fille
Il aurait dû le savoir.
Lorsqu'Alex s'est fait descendre pour son idylle avec une Capulet, il a tout de suite su que ce n'était pas l'oeuvre du hasard.
Alex, membre des CP,
Alex, assassin de la famille de Cora
Ca saute aux yeux. Sauf que personne ne semble la connaître aussi bien que lui et elle s'en tire sans qu'on ne lui pose la moindre question.
Pourtant, sa vendetta a commencé, et il est le seul à pouvoir l'arrêter.
- mais quelque chose le retient.
quelque chose, qui bat au creux de sa poitrine et le retient
quelque chose l'empêche de la livrer à ses bourreaux -
Puis il rencontre Rosalie, et peut-être, peut-être qu'il arrive à faire taire cette chose le temps d'un instant, suffisamment longtemps pour que le doute germe dans son être
Et si la livrer aux CP pour trahison était la plus juste des choses à faire ?
Il le sait, au fond de lui, qu'elle mérite la mort.
Dent pour dent.
Cora pour Alex.
Mais ce quelque chose continue de le retenir, comme des liens invisibles, des menottes dont il a jeté la clef le jour où il a prononcé ces fameux mots pour la première fois.
Il ne t'arrivera rien, promis.

maria

La traitresse. Il était pas là quand Adamo a planté son couteau empoisonné dans le dos des Montaigu, des crimson pistols. Mais il leur en veut comme n'importe quel membre de ce si respectable gang leur en voudrait.
Pourtant, il se rappelle vaguement de Maria,
Son accent chantant
Sa peau bronzée
Ses cheveux d'ébène
Il s'en souvient comme si c'était hier, de leurs rires, de leurs confidences.
Oh bien sûr, ils n'avaient même pas dix ans, et ça devrait rien lui faire. Pourtant, quand on l'appelle la traitresse, quand on crache sur sa famille, ça le fait grimacer intérieurement.
Il déteste les Capulet mais en ce qui concerne les Argentis, c'est une autre histoire.
Peut-être parce qu'il se retrouve dans la trahison du patriarche. Il aurait fait de même à sa place.
Alors il se tait. Pour le moment. Mais il sait qu'un jour, leurs chemins se recroiseront. Il ose espérer qu'elle aussi se souvienne de lui, de leurs fous-rires, de leur amitié enfantine, seul vestige de son innocence depuis bien longtemps envolée.
Maria, souvenir sûrement embelli par le temps, Maria, Maria, fantasme qu'il est censé détester mais qu'il ne peut s'empêcher d'envier.
Un jour, oui, un jour, il fera comme Adamo et il retournera sa veste pour fonder son propre royaume.
Mais pour l'instant, il préfère cracher sur le nom du traître.
C'est plus simple comme ça.