Cassandre + the girl has always been half goddess, half hell

NOT EVERY PAIN COULD DAMAGE A PERSON THE WAY SHE APPEARED TO BE DAMAGED. IT WASN’T OBVIOUS, BUT SHE WAS BROKEN, IN SOUL, NOT IN BODY. AND ONE COULD TELL, THAT EVEN THOUGH SHE WASN’T MOVING, DIDN’T MEAN THERE WAS NO FIGHT LEFT IN HER
.
Six mois qu’elle est partie, six mois qu’elle a rejoint les cieux ou qu’est de nouveau poussière. Peu importe, la finalité reste la même. Et pour Cassandre aussi. Elle a les yeux qui se perdent dans le vague, le cœur en morceaux, l’âme brisée. Une princesse qui n’est plus que l’ombre d’elle-même. Une enveloppe de chair dans ce désert de malheur. Un corps de plus que le soleil de plomb aura fini par user. Ca ou le poison qui se répond toujours plus dans la ville. Cass, elle reste là, assise en tailleur sur l’une des tables du Fair Verona, havre de paix pour les âmes en peine, possession de son père. Et lui aussi, il est là, assis, dépité, le regard fixé au sol. Elle est belle la famille Shelby. Elle sait pas quoi lui dire. Est-ce qu’il y a même quelque chose à dire ? Un adultère révélé, un mari et un père désillusionné. Cass, elle sait pas trop ce qu’il lui a pris à sa mère. L’amour du danger, la lassitude, des idées suicidaires, un véritable coup de foudre pour les vermines du nord. Aucune idée. Et elle le saura peut-être jamais. Mais ces choses-là, ça reste jamais impuni. Le ton monte, les insultes, les égos se défient et les fiertés parlent avant que les balles fusent. « Va en cours, Cassie. » Sa voix la sort de ses pensées. « Non. » Elle le laissera pas. Pas comme ça. C’est plus le père qui veille sur la fille, c’est la fille qui veille sur le père. Ou quelque chose comme ça. Parce que son frère, il est trop occupé à se foutre dans la merde. Et sa sœur ? Bordel, faudrait lui mettre une laisse à cette gamine.



Pas vraiment un meilleur ami. Pas un frère. Encore moins un amant, et pourtant. Mais il reste son bébé. A elle. Seulement à elle. Chris et Cassandre, une histoire qui remonte à loin. Des parents qui se connaissent, des gosses qui grandissent ensemble. Et qui grandissent plutôt bien. Des ados. Des adultes. Un jeu de séduction entamé, un baiser échangé, et des actes manqués. Une histoire avortée avant même qu’elle est commencée, et pourtant, une possessivité inégalée. Le blocage, il est peut-être juste dans sa tête. Il est peut-être là le problème, il est peut-être un peu trop son bébé pour qu’elle puisse réellement le toucher. Mais Chris, ça l’a jamais empêcher de venir se glisser dans son lit. Non, rien de sexuel. Ca n’a jamais été à propos de ça. Toujours au-delà de ce besoin si primaire. C’est pas pour autant que c’est sain. En même temps, qu’est-ce qui l’est dans cette ville ? Une possessivité qui fait rage dans les deux sens. Chris, il aime l’avoir dans ses bras quand il s’endort. Et Cass, elle a rien à en redire. Parce que lorsqu’il est là, elle sait au moins qu’il est pas avec une autre. Encore moins avec la Capulet qui lui colle toujours au cul, parce qu’elle, aucun doute qu’elle en fera son affaire.



Des verres qui cognent sur le comptoir du bar, une odeur de cigarette froide, des néons qui crépitent, et l’atmosphère bien particulière du Fair Verona. Repère des âmes en perdition, phare au milieu de ce désert, repère des Crimson Pistols, et seul véritable héritage de la famille Shelby. Hérité de génération en génération, et définitivement la seule chose qu’il leur reste. La seule chose à laquelle Mick Shelby s’accroche encore. Pourtant, c’est Cas qui le gère. Sa Cassie, sa fierté, qui le dirige avec une main de fer. Comme ce soir. Des clients encore bourrés. Une habitude. Les esprits s’échauffent, le whisky parle et Cassandre qui soupire. Tous les mêmes. « Les gars, on se calme. Et si vos poings vous démangent, c’est dehors. » Le ton est calme, mais ferme. Ils sont prévenus. Mais faut croire que l’alcool les rend sourds. Un premier coup qui part, la patience de la jeune Shelby. Elle sait y faire avec ce genre de situation, quitte à y aller un peu fort. Mais y’a que ça qui comprenne. Avant qu’elle ait eu le temps de bouger, y’a l’autre qui réplique, et elle finit par attraper son fusil. Chargé. Tant bien que mal, elle en pousse un, avant de foutre son fusil entre les deux. « J’crois que j’ai dit quelque chose. Vous vous calmez ou vous dégagez. J’le dirai pas une troisième fois. » Ils reculent par réflexe, et l’un d’eux lève les bras en guise de rémission. « Mon bar, mes règles. » « Désolé, Cass. » Il récupère sa bière avec un léger sourire sur les lèvres, sincèrement désolé de s’être emporté. Ils connaissent tous les règles. Pas de bagarre ici s’ils veulent pas finir avec un trou dans une partie hasardeuse de leurs corps. Ce bar, c’est plus qu’un bâtiment miteux perdu à la lisière du désert. Ce bar, c’est leur âme, à eux, les Shelby.



Y’a ses mains sur la perfection qu’est son corps, ses phalanges qui s’agrippent encore à ses hanches. Les peaux moites qui collent, les respirations haletantes, ses jambes qu’elle délie alors qu’il est toujours au dessus d’elle, à la fixer comme si elle était la huitième merveille du monde. Ses lèvres qui s’écrasent passionnément sur les siennes avant qu’elle ne lâche un rire. Pourtant, ça l’amuse pas à chaque fois. Ca l’amuse pas souvent d’être l’autre femme. Celle à qui on promet monts et merveilles. Celle qui attend que des promesses dans le vent deviennent plus que ça. Mais Drake, elle lui cède à chaque fois. Depuis plusieurs mois. Alors quand il roule finalement sur le côté, elle retient un soupir. Dès qu’il aura posé le pied au sol, il n’y aura plus rien. Tout sera parti. Son parfum sur sa peau de porcelaine, son odeur entre ses draps. Même les rougeurs causées par ses doigts sur sa taille de guêpe vont s’envoler. « Qu’est-ce qu’il y a ? » Un léger sourire qui se dessine, un mensonge de plus. A lui, à elle-même. « Rien. » Il se penche une nouvelle fois pour venir l’embrasser, lui retirer tout cet oxygène superflu, parce que maintenant, c’est lui sa bouffée d’air. « Ca sera pas toujours comme ça. » Qu’ils sont doux ses mensonges à ses oreilles. Au fond, elle sait qu’en effet, ça restera pas comme ça. Soit elle se met un coup de pied au cul, elle ouvre les yeux, et elle met fin à tout ça en se persuadant qu’elle vaut mieux qu’une histoire pareille. Ou alors elle y plonge à corps perdu. Quitte à en crever.