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 bad blood (atticus)

Scar Salinger
https://shotatthenight.forumsrpg.com/t135-witchcraft-and-wolf-sc
night vale


Scar Salinger
bad blood (atticus) ZcMZprvW_o
☾ avatar : suki
☾ querelles : 704
☾ destiny : 28/09/2017
☾ territories : le sud après avoir grandi à l'ouest
☾ dustland dreams : gravir la tour d'opale de l'échelle sociale et jouer au sale môme qui bousille la fourmilière rien que pour le plaisir de noyer le désert sous les rivières pourpres

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bang bang
. ✦ ⊹ Mer 31 Jan - 23:20 ⊹ ✦ .
Dans le gris cendre de son taudis, Scarlett se grime, parée des atours qu'on ne trouve plus au-delà la rivière. Pourtant, elle ne ne paradera au bras de personne ce soir, hormis de vieux clients libidineux et de potentiels prospects. Et non, pas ceux auxquels son rang pourrait la contraindre, on parle travail ici. Elle a été dépêchée par son supérieur, l'assistante, pour remuer joliment du cul, battre des cils, flatter les futurs partenaires qui leur confient leurs capitaux et en flairer de nouveaux. Elle déteste ce rôle, Scar. C'est une performance à laquelle elle s'adonne régulièrement, mais de son propre chef et là est toute la différence. Alors que ces imbéciles élitistes, du haut de leur tour d'ivoire, ne se gênent pas pour lui rappeler sa condition de femme de la plus gerbante des façons : elle est là pour séduire. Pour faire joli et aguicher ces connards qui pensent que tout s'achète, qui manient des milliards et des fusions-acquisitions comme des sommes anecdotiques pour mieux les transformer en pilules à faire crever. Cet abruti apparenté Capulet qui trône gaiement au-dessus d'elle dans l'organigramme, elle pourrait lui frire le cerveau rien qu'en parlant chiffres mieux que lui. Elle le sait Scar, et il le sait aussi sans doute, derrière ses blagues graveleuses déplorables et sa façon de l'exhiber comme un trophée alors qu'elle possède davantage de diplômes que cet attardé télescopé grâce à papa.
Scar déteste ce milieu. Elle déteste la finance qui asservit toujours plus les pauvres pour offrir aux puissants, méprise cette ambiance sexiste et délétère, qui pense que tout s'achète et se consomme. Que rien ne compte. Si elle ne visait pas plus haut, l'Empire tout entier plutôt que la tête de l'Empereur, Scarlett aurait déjà cédé aux chants des sirènes et commis un impair pour ruiner leurs petits profits, pour assassiner leurs carrières qui ne reposent sur rien, du vent, des chiffres fantoches sur des écrans pixels. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, elle va se plier joliment à l'exercice, onduler des hanches dans une robe seyante qui tranche avec sa peau dorée pour prouver une loyauté qu'elle est bien loin d'accorder.
Devant son miroir terne, Scarlett rétracte les griffes et cache les canines, ne laissant apercevoir de la noirceur qui consume son âme que l'agressivité voilée qui luit toujours dans son regard, féroce. Juchée sur ses escarpins hors de prix, elle embrasse son reflet de son regard conquérant et s'apprête à quitter sa piaule décrépie pour rejoindre le chauffeur supposé la conduire en terres ennemies. Il ne fait pas bon battre le pavé richement vêtue, d'où elle vient. Surtout lorsque, comme elle, la richesse n'est qu'un leurre accessoire. Mais avant qu'elle ne franchisse le seuil, sa voiture disparaît dans la nuit, intimidée par la silhouette fantôme qui grimpe à sa rencontre. Putain de merde, à quel point faut-il souffrir d'un complexe d'infériorité conséquent pour aller jusqu'à jouer le caïd auprès des tacots poussiéreux. Et puis ... la silhouette grimpe les escaliers quatre à quatre et bien avant elle, son épiderme a une conscience accrue de sa présence. Atticus. Le venin s'infiltre dans ses veines à fleur de peau, au rythme des pas qui le séparent d'elle. Elle serre les poings, Scar, et la mâchoire dans une violence contenue, tente de maintenir bien en place le masque étroit des apparences, celui qui voudrait qu'elle soit devenue une autre, avec les années. Une autre loin de lui, une autre trop bien pour lui. Mais c'est dur et le moindre de ses atomes meurt d'envie de lâcher les armes, juste un instant.
Jusqu'à ce qu'elle se souvienne de la raison de sa présence ici : L'escorter dieu sait où baiser dieu sait qui et revenir au bercail remuer la queue devant ses maîtres crimson pistols. La rage estompe la nostalgie, la haine gomme le manque et lorsque ses opales attentives entrent enfin en collision avec sa silhouette, Scar se glace, refuse d'écouter ce qui hurle à l'intérieur, toute cette mémoire sensorielle pleine de lui. Lui et elle, bravant les années et les férocités, elle et lui contre le reste du monde. L'odeur de sa peau, le goût de ses baisers musqués, ses promesses au goût de miel capables de transformer l'enragée en chaton ... Atticus l'enchanteur, le Petit prince d'un renard farouche. Cet homme-là est mort. Et celui qui lui fait face, qui l'aimante et l'appelle, lui donne envie de fondre sur lui, pour le dévorer ou le tuer, elle l'ignore, elle ne le connaît plus.
C'est ce que clament ses prunelles enflammées, son fier menton relevé de princesse des glaces, et sa robe précieuse qui tranche avec sa propre tenue de voyou. "J'irai nulle part avec toi. Je suis attendue." glisse-t-elle sans ne rien perdre de son assurance impérieuse, galvanisée en agitant le spectre des Capulet sous son nez. Elle joue, Scar. Elle joue pour déstabiliser, elle joue pour gagner, pour oublier le bordel à l'intérieur et ce myocarde aveugle et sourd qui ne ressent pas grand chose mais éprouve la morsure de la trahison. "Au cas où ça t'échapperait, j'ai d'autres ambitions qu'avaler les queues de tes petits copains dégénérés." Elle se moque, l'excessive qui a toujours aimé jouer avec le feu, les prunelles brillantes, malveillantes, dardées sur Atticus, pour se nourrir du plus léger tressautement sur ses traits. Scar, elle est dopée à la violence, dernier sentiment capable d'émouvoir sa silhouette chaque jour plus électrique. Plus froide.
Elle s'emploie à assassiner la gamine à l'intérieur, la môme qui se mangeait des murs sans jamais comprendre, quitte à devenir cette automate semi-vivante, capable d'éteindre en elle tout ce qui comptait. Tous ceux qui comptaient. Mais c'est lui, qui a provoqué l'étincelle de ce grand brasier. C'est lui qui a failli à leur promesse, lui qui a cessé de répondre, lui qu'elle a retrouvé abîmé, englué jusqu'au cou chez ces veaux consanguins qu'ils ont toujours méprisé. C'est encore lui, qui s'assure que sa dette soit remboursée, lui qui tient le compte de ses reins qu'on esquinte. C'est lui, putain. Lui qui la rend malade à se pointer devant chez elle comme s'il en avait le droit, comme le gosse de quinze ans aux prémices d'un rencard. Et ça la rend dingue, Scarlett. Au point où ses sens aiguisés, prédateurs, meurent d'envie de briser la maigre distance qui les sépare pour s'emparer de ses lèvres juste sous ses yeux. Scar ignore si elle rêve de les mordre jusqu'à les déchiqueter copieusement, bousiller ce qui savait si bien faire gémir les siennes, ou juste les unir à sa bouche désireuse, qui se mord la lèvre inférieure dans une posture de fausse ingénue, tentatrice. Non, c'est la violence qui domine. Définitivement la violence. "Tu sais ce qui me dégoûte le plus ? C'est que moi, en dépit de tout, je les aurais jamais laissé t'atteindre." Sa voix feutrée laisse retentir des intonations sifflantes, alors que la distance entre eux s'amenuise. Scar l'insondable est incapable de rester de marbre alors que tout ce qu'elle veut lui crier, c'est combien elle le hait. Elle aimerait l'indolence de l'indifférence, les distances polies et les colères froides. Elle aimerait rester parée de cette dignité d'allumeuse trop bien pour toi.
Mais face à lui, c'est trop dur. Parce qu'il est à des années d'elle tout en se tenant à quelque pas, armé de ce visage dur, fermé, qui ressemble si mal au sien. "Barre-toi. Sérieusement, barre-toi. Tu peux pas me forcer à te suivre, même toi t'as pas pu tomber aussi bas." Provocation acide, regard noir et muscles bandés. Essaye de me toucher, pour voir. C'est ce que murmurent les rétines qui éructent et les flammes qui dansent juste sous la peau d'albâtre, loin, bien loin de l'indécente élégance de sa toilette.
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Atticus Wagdi
https://shotatthenight.forumsrpg.com/t955-atticus-arrogant-boy-l
crimson pistols


Atticus Wagdi
cruelty is older than the bible. savagery beat its chest in the first human summer and has kept beating it every day since. the worst in men is commonplace. the best is a far rarer thing.
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SCARLAZ

☾ pseudo : vespertine (nawal)
☾ avatar : zayn
☾ querelles : 91
☾ destiny : 27/01/2018
☾ relationship :
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scarc’est mes coups d’jus, c’est mes coups d’foudre, c’est mes coups d’blues.
laz
silas

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bang bang
. ✦ ⊹ Sam 3 Fév - 11:30 ⊹ ✦ .
Pour une liasse de billets, on l'envoie cueillir la belle de nuit. La jeter dans les bras grands ouverts d'une énième âme vide, qu'elle aille vendre sa chair, son sourire, un peu de sa folie aussi. Autant de choses qui, autrefois, revenaient de droit à nul autre qu'Atticus. A présent, il la partage - non, la donne, tout simplement, au plus offrant. Et il dit rien, il bronche pas, tandis que l'ancienne amour est rabaissée au rang de bien de consommation. Il peut rien dire, de toutes manières, il peut rien faire, elle avait qu'à pas merder. Elle aurait jamais dû le lâcher, lui arracher la vie qu'il avait tant peiné à trouver, construite autour d'elle. Son univers en fuite, il était condamné à chercher une planète autour de laquelle graviter, plutôt qu'une étoile filante comme elle l'avait été. Il apprécie pas ce qu'il fait, il avait jamais touché à la prostitution avant ça. Il voulait pas de ce genre de tâche, se tenait à l'écart, préférant dealer, trafiquer çà et là, mais pas des êtres humains. Et puis, c'est un homme d'action, de terrain, pas le simple chauffeur d'une pute récalcitrante. Il s'imaginait pas la considérer un jour comme ça, sa chère Scarlett, jamais tout à fait tendre mais définitivement chérie. Il aurait jamais pu la laisser là, la forcer à quoi que ce soit, l'utiliser au profit de quiconque. Il aurait tué pour elle et, paradoxalement, menace aujourd'hui de la tuer elle. Alors non, il aime pas ce qu'il fait, ne se plie à l'exercice que pour contenter son clan. Et puis, peut-être, car c'est une façon détournée d'être avec elle. Une façon malsaine, tordue - à son image, donc. Il s'en sortirait bien mieux si elle n'avait jamais remis les pieds à Night Vale, mais ne peut cependant s'empêcher de trouver en sa présence un plaisir absurde. Irrationnel Atticus.
Il remonte le col de son blouson en descendant de sa bécane grondante, son appartenance aux Crimson se remarquant en cet instant plus que jamais. Il suffit de peu de choses pour faire fuir le chauffeur qui, de toute évidence, était chargé de la même mission que lui, emmener la jeune femme, et ce dans un but somme toute pas si différent. Elle le méprise, dénigre ses choix, le regarde de haut, pourtant elle a eu beau viser plus haut, elle a dégringolé tout aussi bas, profondément bas. Elle vaut pas mieux qu'un gangster, pas mieux que lui. C'est ce qu'il a cru, à une époque, qu'elle était trop bien pour lui, qu'elle méritait mieux, mais ils sont là, ils traînent dans la poussière, avec leurs lambeaux d'âmes autrefois jumelles. Sa foulée avale les marches quatre par quatre, il peut presque la sentir fulminer en arrivant sur le palier. Son regard accroche la silhouette étincelante, en trace les contours, détaille sa tenue qui détonne avec le sud tout entier, à commencer par ce taudis. Lui, demeure intentionnellement dans l'ombre, son domaine, son royaume. Y'a tout un monde, entre eux, pas seulement parce qu'elle bosse pour les Capulet, ou parce qu'il est vêtu de cuir poussiéreux. Faut qu'il se l'imprime dans les méninges, une fois de plus, pour parvenir à en détacher ses pupilles éclatées.
Il sait pertinemment, le voyou, qu'il ne fait pas que le sale boulot: il prouve sa loyauté. Entre haine et amour, il n'y a qu'un pas, c'est ce qu'on répète sans cesse, et les Crimson l'ont bien compris. Il est moins con qu'il en a l'air, il sait que la confiance durement gagnée s'est étiolée dès le retour de la belle. Alors lui, la bête, fait ses preuves comme au premier jour. Il peut pas se permettre de la laisser l'envoûter, l'ébranler. Il peut pas abandonner ce qu'il a trouvé, et construit, pour un vieux rêve volatile. Elle lui a déjà assez pris. « Alors annule, tu viens avec moi », qu'il articule, détaché. Il a le pouls qui s'emballe, la peau qui s'embrase, les pensées en vrac, mais affiche le plus grand calme. Comme s'il avait bien trop l'habitude de ses rebuffades, et attendait que celle-ci passe. C'est à celui qui cédera le premier, se trahira par une quelconque remarque ou autre mouvement compulsif. Elle est douée pour cela, car déjà il serre les dents, l'image qu'elle décrit s'affichant malgré lui devant ses yeux avec une déconcertante netteté. Il devrait s'en foutre, mais c'est pas le cas, c'est bien pour cette raison qu'il est celui que l'on envoie. « Fallait y penser avant de faire la conne. J'ai d'autres ambitions que de te surveiller, on a pas toujours c'qu'on veut. » A nouveau, il feint l'indifférence, décidé à ne pas la laisser gagner, et se délecter de sa défaite. La fille, la femme, qu'il a aimée n'est plus qu'une souvenir, il lui faut l'intégrer. Tout ce qu'elle lui inspire, aussi bien la haine que la mélancolie ou le désir, doit disparaître -en sa présence, toute émotion n'est que faiblesse, une faille qu'elle peut exploiter.
La toute confiance qu'il plaçait en elle, il a dû la transposer sur autre chose. Il s'est perdu, un peu, en chemin, il a dérivé et radicalement changé de voie. Parce qu'il les haïssait, ces gangs, leur violence, leurs trafics. Puis il a découvert qu'en plus de les exécrer, il les enviait. Quand elle est partie, Scar, emportant sa haine communicative avec elle, il s'est trouvé submergé par l'envie. Péché capital, ajouté à sa violence, la colère, et auquel ne tardèrent pas à s'additionner la luxure et l'orgueil. Atticus, il regrette pas. Peut-être qu'il devrait la remercier, au fond, de s'être tirée, ça lui a permis de retrouver une famille. Pourtant, il était prêt à la suivre au bout du monde, au bout de ses idées anarchiques de gamine désillusionnée trop tôt. Elle lui suffisait amplement, comme famille. Comme vie. C'est pas de sa faute à lui, si tout s'est effondré, et s'ils ont respectivement atterri là où ils ne se seraient jamais imaginés. C'est Scar, qui s'est barrée. Scar, qui a volé le fric des Crimson. Elle l'a mené jusqu'aux serpents; elle s'est jetée dans leur gueule et condamnée au trottoir. « Tu t'es tirée, Scar, je vois pas la différence. Tu crois pas que si t'étais restée ça aurait évolué autrement ? T'as voulu être égoïste, assume-le, et laisse-moi l'être pour une fois. » Elle peut pas lui reprocher son sort, alors qu'elle s'est foutue dans la merde toute seule, comme une grande. Il l'aurait protégée, si elle était restée. Il aurait fait le coup avec elle, et ils se seraient tirés. Elle a voulu tout faire cramer toute seule, avec pour seule arme sa détermination et, peut-être, ses charmes. Elle avait aucune chance, même elle aurait dû le voir. Et puis, il lui doit rien, plus rien, il lui a déjà tout donné, et elle lui a rejeté à la gueule en lui filant entre les doigts. Elle croyait qu'elle valait mieux que ça, qu'eux deux, elle a récolté exactement ce qu'elle méritait.
Elle est désormais toute proche, pleine d'une rage à peine contenue. Atticus, il se redresse pour lui faire face, ses iris assombries soutenant le regard assassin qu'elle lui jette. Piqué au vif, il passe une main dans ses cheveux, comme pour se donner un semblant de contenance face à cette nouvelle marque de mépris. « C'est moi qui suis tombé bas ? Tu t'es regardée ? Tout juste bonne à faire la pute au nord comme au sud, une vraie réussite, j'te félicite. » Il gronde, inspirant profondément histoire qu'elle n'ait pas le plaisir de le voir s'emporter. « T'as conscience de la putain de chance que t'as ? Tu sais où t'en serais si t'étais pas baisable ? Et ça pourrait être une pire brute que moi, là, tout de suite, et il prendrait pas le temps de discuter. » Il siffle à travers ses dents serrées, mâchoires endolories à force de grincer. Alors qu'il se décoiffe, rageur, sa main se fige, les doigts encore attachés à ses mèches sombres. Il a changé, peut-être qu'il est méconnaissable, mais ses tics, elle les connaît tous. Ses mains tirant sur ses cheveux lorsqu'il se fait nerveux, sa lèvre malmenée par le désir, ses poings serrés de rage. Elle connaît tout de son langage corporel, inchangé malgré les années. Alors il laisse retomber ses bras le long de son corps, fourre ses mains dans ses poches l'air de rien, recouvrant un calme artificiel. « Amène-toi, ne m'oblige pas à me répéter comme avec une gosse. » Il est à deux doigts d'exploser, Atticus, mais il joue l'assurance et l'exaspération. Il ment, c'est ce qu'ils font désormais le mieux, entre eux.
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Scar Salinger
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Scar Salinger
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bang bang
. ✦ ⊹ Dim 4 Fév - 15:32 ⊹ ✦ .
L'acide qui crame ses veines, la tension qui comprime ses épaules et le palpitant en vrac, Scarlett darde sur Atticus ses rétines les plus glaciales, les plus électriques, lui livrant une guerre silencieuse censée l'intimider assez pour cacher le bordel à l'intérieur. Parce que Scar, malgré ses airs de petite conne impétueuse, malgré son envie de lui clouer le bec et d'écraser sa gueule d'amour contre le macadam, avec les sentiments polluants dont elle ne sait que faire, elle est mal armée contre lui. Elle ne (se) l'avouera jamais Scar, fierté personnifiée, mais il a trop d'influence sur elle, le moindre de ses gestes est capable de l'entraîner d'un bout à l'autre du cercle limité des émotions qu'elle est en mesure de ressentir. Haine. Colère. Frustration. Envie. Désir. Manque. Vengeance. L'indifférence qui est son ultime balance et arrête toujours son aiguille interne à son niveau ne fonctionne jamais à ses côtés. Il n y a pas de place pour elle, entre eux. Ne reste que son contraire le plus puissant et Scarlett, elle n'a pas de digue suffisamment élevée pour se prémunir de l'effet qu'il lui fait. Partout. Parce qu'elle n'a connu que lui qui ait compté vraiment, la gamine. Atticus a été son tout. Le frère qui embrassait ses plaies quand elle le suivait partout et finissait immanquablement par s'écorcher les genoux, la figure paternelle, masculine, qui lui manquait et qu'elle adula avant de se mettre à le haïr avec la même force prodigieuse, un ami, le seul, l'unique, plus absolu qu'un jumeau. Mais dans ce lien fusionnel, trop imbriqué pour ne pas sombrer, il a aussi été amant, amour, dans des souvenirs si brumeux, si intenses, qu'elle peut encore ressentir les effluves de son corps entre ses draps rien qu'en se concentrant sur les traits froids comme la pierre qui lui font face. Qu'elle connaît par coeur sans les reconnaître tout à fait. Il use et abuse d'un calme de façade, polit ses propres armes pour les faire siennes. Il n'a jamais été glace, Atticus et le voir ainsi prétendre presque aussi bien qu'elle embrase la poupée vengeresse. L'angle est mauvais : c'est ce que soufflent ses prunelles railleuses qui moquent ses mots pas assez affûtés pour l'atteindre en plein coeur, pour écorcher son armure satinée. "Non." C'est un non profond, grave et irrévocable. Non, elle ne viendra pas de son plein gré, ni maintenant, ni jamais et elle a toute la nuit devant elle pour forcer Atticus à céder. "Contrairement à toi et à ta bande de minables déficients, j'ai un vrai travail, avec un vrai salaire et de réels enjeux. C'est non-négociable, reporte à demain." Ou à jamais. Scarlett propose de reporter avec un détachement total, provocateur, comme si elle discutait de son agenda professionnel avec un assistant un rien dur de la feuille. Comme si ce n'était pas de cul dont il s'agissait, et encore plus du sien. "Alors ne me surveille pas, tu n'auras qu'à dire que j'étais déjà partie." Derrière la provocation facile, gratuite, la rhétorique qui sous-entend que ses neurones défaillants n'ont pas songé à une conclusion aussi logique, il y a de l'aigreur dans les mots qu'elle lui jette au visage, un soupçon de reproche, comme si c'était sa faute. Celle d'Atticus qui se la joue ange noir des Crimson, homme de main menaçant et non la sienne, convaincue de pouvoir les baiser sans se faire prendre en retour. Parce que de toutes les déceptions, de toutes les déconvenues qu'ont toujours jalonné son existence, celle-ci est la plus cuisante. Lui, son tout, métamorphosé en croque-mitaine, grimé en tout ce qu'elle déteste. La violence des gangs, la froide indifférence qu'elle est la seule à pouvoir maîtriser. Les mots qui blessent, elle que rien n'atteint jamais. Rien sauf lui, qui flotte au-delà des codes.
Ses paroles la percutent violemment, Scarlett, qui feint l'inverse en perfectionnant ses allures de princesse un peu salope. Bras croisés et moue hautaine, elle encaisse douloureusement sa confession voilée : Atticus, il ne compte pas bouger le petit doigt pour elle. Il ne compte pas tous les buter, tous les détruire, se battre pour elle. Même s'il la déteste, putain, il devrait. Par nostalgie. Par loyauté, lui pour qui ça semble vouloir dire quelque chose lorsqu'il s'agit des abrutis en blouson de cuir qui lui ont lavé le cerveau. Il veut agir en égoïste, comme si c'était nouveau. Elle ricane, la belle, ses prunelles embrasés douloureusement vissées dans les siennes, comme si elle avait le pouvoir de les incendier à son tour. D'y faire naître les affres de la douleur qu'elle est infoutue de ressentir et qui la mine depuis toujours. "T'as toujours été égoïste, Atticus, il est peut-être temps de le réaliser. Je ne suis pas partie contre toi, je suis partie pour moi, certes, mais aussi pour nous, pour nous offrir mieux que ça parce que j'en avais l'opportunité. Et ça tu l'as pas supporté parce que ça te faisait trop mal que je réussisse là où tu en étais incapable." Elle est mauvaise, Scar, drapée dans sa haine incandescente pour ne pas flancher. Pour ne pas lui céder une once de terrain, ici chez elle, elle le rabaisse violemment. Elle se remémore tout ce qu'on lui reproche et l'applique à la lettre. Trop extrême, trop déviante, trop cinglée, pas assez tendre, pas assez douce, pas assez empathique, gentille et toutes ces qualités qui ne l'effleureront jamais parce qu'elle s'est construite seule, en recollant des morceaux épars sans notice d'utilisation. Alors bien sûr, qu'il manque des éclats d'elle-même. Evidemment, qu'elle est dysfonctionnelle. Mais Atticus aussi, et ça ne l'a jamais empêchée de l'aimer démesurément car il cristallisait l'entièreté du spectre de ses rares sentiments. C'est cette dévotion qui la rend inflammable en sa présence, détestable parce que désastreusement impliquée. Scarlett, elle ignore comment composer avec des sentiments aux allures de troisième guerre mondiale, elle si habituée à l'exact inverse, à la tiède indifférence et au mépris constant pour ses pairs. Alors elle mord. Elle mord la main qu'elle rêve de baiser comme un animal sauvage à l'agonie, farouche, agressif. Qui ne se laissera pas euthanasier sans un dernier combat. Et le pire, ce que prouve tout son langage corporel farouchement planté devant lui, c'est qu'elle pense sincèrement chaque mot qu'elle lui envoie au visage. Il est égoïste Atticus. Elle est partie, mais il n'a pas su attendre, il n'a pas cherché à comprendre, préférant l'auto-apitoiement, la colère. Il s'est focalisé sur son petit nombril pendant qu'elle trimait à être meilleure que tous ceux qui la regardaient de haut, la gosse mutique du désert.
Et il continue, Atticus, dans une lutte à mort pour préparer son prochain coup en comparant son rôle au nord et son rôle au sud, dans une mise au lumière bien trop réaliste pour ne pas la piquer au vif. C'est pas son cul, qui lui a offert une position enviée, un salaire sans doute plus élevé que les trois quarts de ses petits copains crasseux. C'est sa matière grise, le seul putain de truc qui n'appartient qu'à elle et que personne, elle entend bien personne ne saurait lui arracher. Alors il peut continuer, il peut tenter de la blesser avec le sexe, elle qui porte sa sensualité en étendard, qui en joue, qui en aiguise constamment les lames pour les rendre plus dangereuses ... mais ça marche, parce qu'il a raison. Elle se donne au nord comme au sud mais contrairement aux bas fonds de Night Vale, dans la lumière elle choisit soigneusement ses proies. Scar devrait se taire, mordre sa lèvre inférieure, serrer les dents encore davantage, dévorer sa langue plutôt que de poursuivre une pente dangereuse qui ne mène jamais à rien. Elle devrait se contenter de respecter son rôle de jolie plante nordique, camper sur ses positions, dire non sans plus de provocations, sans chercher à répandre du venin dans ses veines. Mais ... Scarlett ne sait pas pardonner, elle ne sait qu'attaquer et puis se battre sans jamais rendre les armes, elle ne connaît pas les drapeaux blancs et les accalmies et Atticus le sait. Il le sait et il en joue, avec son air d'indifférent sur papier glacé qui lui donne littéralement envie de le détruire. Ou envie tout court. Il sait à quoi il s'expose, il connaît la radioactivité de Scarlett et sa faculté à embraser tout ce qui l'entoure dans un grand trou noir qui la noie elle aussi, sans discernement. Et il est là, dans l'oeil du cyclone, à la fixer durement de ses prunelles enflammées, à la pousser à bout, nimbé de la prétention altière de celui qui sait qu'il aura gain de cause. Parce que lui, il n'est plus seul. Elle est peut-être seule, elle, elle est peut-être en tort, mais derrière la beauté élégante de sa toilette, ses airs de midinette, c'est une kamikaze en culotte courte, alors elle continue de son timbre qui cherche à irriter comme des ongles sur un tableau noir. Elle s'enfonce dans une caricature pénible et inopérante, elle se moque, elle ricane, elle expire des mots couteaux, vifs, tranchants, sans appel. "Au moins, moi je me suis élevée avant de tomber. Tu ne peux pas en dire autant." Sourire incendiaire, elle se moque la belle, raille ce qui l'a tant blessée, maintient la gueule d'amour d'Atticus dans le pétrole en espérant l'y engluer. Depuis son arrivée, elle joue avec le feu comme un saltimbanque, elle souffle sur les braises ardentes puis s'amuse à les éteindre, elle gifle et caresse de ses opales troublées par le mélange de haine et de désir qui l'accable, elle cherche à le pousser dans ses derniers retranchements, à déclencher quelque chose chez lui qui fasse mal. Qui lui fasse payer son audace. Celle de la confondre avec les propriétés des Crimson qu'elle hait avec une vivacité sans cesse renouvelée.
Il ose évoquer sa chance, l'air de rien et les mains dans les cheveux, comme si elle devrait louer la bonté du seigneur qui l'a dotée d'une enveloppe fonctionnelle et désirable au détriment du reste en friche, comme s'il lui fallait remercier éternellement Atticus et sa bienveillance ... Ca la rend dingue. Prête à se battre de plus belle, elle persiste à broyer son ego, à étrangler le dominant. Elle susurre, Scarlett, gomme la distance entre eux pour venir frôler Atticus. Concentrée à sa tâche, attirée par l'odeur du sang qu'elle espère voir couler, la belle occulte la chaleur de ses reins, la nostalgie qui explose comme une bombe atomique à l'intérieur, dotée des mêmes effets ravageurs. "Pourquoi, tu te sens pas à la hauteur ? Vas-y, sois une brute chaton, rends les fiers, la dernière fois que j'ai vérifié, t'avais encore des couilles." Ça tombe comme un couperet, de son timbre sucré, de miel, qui a pourtant le tranchant chirurgical d'une lame derrière un sourire doucereux. De la chance ... putain, elle va lui en donner de la chance. Ses rétines rouge sang lancent des éclairs alors qu'elle doit se contenir pour ne pas le frapper. Pour ne pas marquer ses traits de ses griffes, de ses dents, de ses poings ... Atticus prétend ne pas comprendre la cruauté de la punition : sa seule famille, l'unique phare qu'elle n'ait jamais connu dans la tempête ... la contraint à vendre ses charmes, lui offre de nouvelles raisons de le haïr, d'arracher en elle tout ce qui reste d'eux. " Toi ou eux, qu'est-ce que ça changerait au juste ? La finalité est la même." Elle le raille, ironise, encore et toujours. Ils peuvent venir, la brutaliser jusqu'à la laisser sur le carreau, ça ne l'empêchera pas de provoquer, de les insulter, de les atomiser à maintes reprises dans des fantasmes élaborés, déviants. La douleur ne l'a jamais arrêtée, elle incapable de l'éprouver, Atticus devrait s'en souvenir.  Et puis soudain, la harpie se dégonfle pour un instant, elle vacille et trébuche, s'écorche les genoux sur le fil d'une sincérité désarmante qu'elle n'envisageait pas de lui offrir. Il a perdu le droit de regard sur son âme en lambeaux. "J'aurais préféré que ça ne soit pas toi." Son timbre bas, toujours équivoque est dénudé jusqu'à l'os dans un souffle qui n'assume pas ses propos. Mais c'est vrai, Scarlett aurait aimé que ça ne soit pas lui. Elle aurait préféré l'ignorer dans sa bande de demeurés notoires plutôt qu'être confrontée à la colère noire qu'il diffuse et entretient en elle, à ce coup de sort qui l'oblige à le haïr plus farouchement encore pour ce qu'il l'oblige à subir.
Et comme s'il lui fallait gommer cette sincérité brutale, Scarlett attaque à nouveau. Elle sent le moment idéal, celui où les gestes d'Atticus perdent de leur maîtrise et qu'elle parvient à en déchiffrer les codes qui n'ont pas changé. La rage, le désir, oui, mais également son inconfort, ses phalanges nerveuses qui triturent ses cheveux et son regard moins dur pour une seconde au goût d'éternité. C'est suffisant pour lui permettre de bondir en avant, toutes griffes dehors et sous l'effet de surprise, forcer Atticus à reculer, à défaut de capituler. Elle se presse contre lui sans douceur et vient attraper durement son entrejambe à travers son jean. Main farouchement accrochée à ses burnes, elle serre, Scar, pour s'assurer de sa totale attention alors que ses yeux s'aimantent aux siens. La tension est écrasante, absolue, les relents du désir total qu'elle éprouvait pour lui se mêlent d'essence dans un mélange hautement instable, qui peut exploser à tout instant. Qui est prêt à le faire. Parce que Scarlett est à vif lorsqu'il s'agit de Lui, parce que chacun de ses mots l'ébranle nettement plus les coups qui marquent sa chair. Elle ne relâche pas la pression la belle, prête à réduire ce qu'il a de plus précieux en bouillie si jamais il avait le malheur de ne pas l'écouter. Elle le cherche, le provoque, empoigne violemment son t-shirt de sa main libre pour forcer son visage fermé à se plonger dans ses traits à elle, conquérants, vengeurs, nimbés du besoin viscéral de le blesser jusqu'à l’hémorragie. "Allez, entre toi et moi ... avoue. Ça te fait bander au fond hein, de me savoir à nouveau dans la merde, comme toi, après t'avoir abandonné pour en sortir ? Ça ne te plaît pas un peu, juste un peu, de m'imaginer me faire sauter par ces décérébrés que j'ai toujours méprisés ? Tu ne dis pas qu'au fond, c'est bien fait pour ma gueule ?" Scar se fait acide alors que ses prunelles vengeresses sont aimantées aux siennes. Le ton est retombé comme un soufflé mais les mots sont encore durs comme de la pierre, la pierre avec laquelle elle pourrait lui fracasser le crâne à cet instant, tellement  Atticus, son putain de phare, son seul repère, l'unique constante dans un existence vouée aux ténèbres et à la solitude, lui semble inatteignable. Perdu, définitivement perdu, bon à enterrer avec les chiens. A nouveau sur le ring, à nouveau alerte, elle enchaîne, ne lui laisse aucun répit. Ses opales félines, immenses, semblent rétrécies alors qu'elle tente de ficher dans son palpitant corrodé par la rue des épines empoisonnées. Et Scar, elle flaire les failles, c'est l'un de ses talents. Elle l'entend, sa détermination qui flanche. Le lâche dans toute sa splendeur, qui la supplie de lui faciliter la tâche. De se laisser conduire où bon lui semble, d'écarter les cuisses pour son bon plaisir. Ça la révolte, Scarlett, elle sent le courant alternatif, glacé, naître au creux de sa colonne vertébrale et remonter comme une flèche jusqu'à son cerveau, insufflant une tension électrique qui la réveille. La révèle. La furie relâche soudainement la pression qu'elle exerçait sur lui, pour asséner le coup de grâce. "Au lieu de répéter comme un môme, imagine le bel abruti si pressé de me rencontrer. Réfléchis bien à sa sale gueule de con, à la somme qu'il a déboursée et traduis-la en actes. Assume pour une fois, au lieu de fermer les yeux." Vas-y, chantent ses prunelles furibondes, décris-le moi, imagine-moi avec lui et essaye de me faire croire que ça ne te fait rien, pour voir. Pense à tout le fric qu'il a dépensé et réfléchit bien aux fantasmes dégueulasses que ça dissimule. Tout contre Atticus qu'elle cherche à faire définitivement ployer, son souffle court mêlé au sien et la haine qui transite par tous ses pores, Scar et son audace malveillante, inconsciente compte les coups et lèche ses plaies, à nouveau drapée dans ses allures de charmeuse de serpents. Seulement, pas les bons.
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Atticus Wagdi
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Atticus Wagdi
cruelty is older than the bible. savagery beat its chest in the first human summer and has kept beating it every day since. the worst in men is commonplace. the best is a far rarer thing.
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scarc’est mes coups d’jus, c’est mes coups d’foudre, c’est mes coups d’blues.
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bang bang
. ✦ ⊹ Lun 19 Fév - 19:13 ⊹ ✦ .
Atticus est une bête sauvage, il s'est démené pour cela, il s'est saigné et a fait saigner, histoire de ne plus être l'opprimé, mais le tyran. Il est extrême et il le sait, mais la bonne conscience est une chose abandonnée il y a de cela bien des années. Écrasant, pour ne pas être écrasé, il est animé d'une incurable soif de destruction, des autres tout autant que de lui-même. Alors l'animosité de Scarlett, il s'en nourrit, elle ne fait que gonfler la sienne. Et, tout à la fois, elle le blesse, il saurait pas l'expliquer, et encore moins en venir à bout. Ce sont moins les mots tranchants, qui le blessent, que ses regards lançant des flèches. C'est qu'il l'a trop aimée, trop bien, trop longtemps, et que leur fin n'était ni prévue ni voulue - il lui a même pas dit au revoir. Il était pas préparé à la quitter, et encore moins à la retrouver, surtout pas dans les circonstances qui les ont réunis. Elle a pas changé, si ce n'est vis-à-vis de lui, lui qu'elle déteste et méprise, tenu pour responsable de choses sur lesquelles il n'a aucune emprise. Quant à lui, il est transformé, déformé, pourtant il encaisse toujours aussi difficilement la vue de la belle, sa belle, malmenée. « L'enjeu ici, c'est ta vie. C'est assez réel pour toi ? » Menace pas le moins du monde dissimulée, lâchée avec le plus grand calme. Et une pointe d'impatience, peut-être. C'est con, parce qu'il a aucune idée de s'il serait capable de la descendre, là, maintenant, si elle tentait quelque chose. Peut-être bien que oui, après tout Atticus est un survivant, un combattant, il ferait tout, et n'importe quoi, pour s'en sortir. Il en serait pas à son coup d'essai, et probablement qu'il réfléchirait même pas avant de tirer, soit une balle, soit sa lame de son fourreau. Un véritable animal, tout en instinct de survie et réflexes bestiaux, aucune réflexion une fois en situation. Peut-être qu'il la tuerait, et peut-être que ça le soulagerait même un peu. Du poids de ce nouveau job, cette foutue culpabilité fournie avec. Du poids des injures, et de sa seule présence. Il serait mieux sans elle, il était mieux avant qu'elle se repointe, ses idées à la con comme du plomb dans le crâne, et sa haine amère désormais dirigée contre lui. Mais ça ferait pas que le soulager, il le sait, il le déplore. Scar c'était toute sa vie, un monde à part entière, elle représente l'amour, le seul qu'il ait connu après sa mère, le seul dont il se souvienne avec netteté. Elle symbolise l'infime part de son passé qui n'ait pas été douleur, mais même celle-là s'est vue entachée d'abandon. On dira qu'il dramatise, même môme paumé qu'il y a vingt ans, mais l'abandon est sa pierre angulaire, le fondement de l'homme qu'il est devenu. D'abord son père, haï, ensuite la mère adorée, et finalement son monde tout entier. Il a toujours, toujours tout perdu. « Même si je pouvais, j'le ferais pas. » Il insinue n'en avoir rien à faire de son sort, l'envoyer à l'abattoir sans le moindre état d'âme, et il sait pas lequel d'entre eux il tente véritablement de convaincre. Quoi qu'il fasse, il trahira quelqu'un, quelque chose de bien plus grand que sa pauvre petite personne. Soit l'amour, le premier, le seul, le sacré, soit le clan, les frères, les sauveurs. Le passé, ou le présent et ce qui sera vraisemblablement son avenir aussi - à moins qu'il ne cède au premier. La décision est vite prise, de toutes manières il réfléchit plus lorsqu'il est question des Crimson, il se veut, se doit, loyal, quelles que soient les circonstances.
La lutte, incessante, prend subitement des airs de mise au point, et Atticus il ricane à son tour, tout aussi persuadé de ses torts qu'elle l'est de sa raison. Bien sûr, qu'il est égoïste, il est même bien pire que cela et, sur la liste de ses défauts, c'est l'un des moins graves. Il est loin, très loin, dans son monde de violence, son océan de désolation. Il est profondément égoïste, car profondément isolé, et ce depuis son plus jeune âge. Ce qu'il retient, jusqu'ici, de la vie, de sa vie, est que personne n'a jamais rien fait gratuitement pour lui, de son adoption motivée par les allocations à ce gang, des frères qui, il n'est pas naïf, ont besoin de lui car gonfler les rangs ne peut s'avérer que bénéfique. Les liens sont venus après, ce n'est pas lui que l'on a souhaité aider, jamais. Même Scar, qui l'a aimé, qu'il a aimée, s'est en premier lieu liée à lui pour être plus forte, moins vulnérable. Son existence, il allait pas la passer au service d'êtres aux yeux desquels il ne signifie rien, il l'a assez fait comme ça. Il existait une seule et unique personne pour laquelle il se serait plié à l'exercice de l’altruisme, mais elle a perdu ce dévouement en partant. « J'ai jamais été égoïste avec toi. Tout ce que j'ai fait, j'l'ai fait pour toi, toujours, et tu m'as laissé ici. Tu m'as foutu des idées plein de crâne, des foutus rêves, et tu t'es tirée, me fais pas croire que tu pensais à moi. J'étais peut-être là, dans un coin de ta tête, mais tu l'as fait pour toi, t'as jamais pu penser à personne d'autre que toi. » L'inavouable vérité, c'est qu'il ne connaissait rien d'autre qu'elle, eux, il aurait jamais pu tenir seul dans la jungle de Night Vale. Sa vie entière se résumait à la douleur, la violence, et à nouveau la solitude. Il avait tout construit autour d'elle, une fois seul il n'était plus qu'une moitié d'âme, errante. Il le lui dira pas, évidemment, mais s'il n'a pas supporté son départ c'est qu'il l'aimait trop, qu'elle était tout pour lui, et que lui n'était pas assez, pas adapté, déstructuré. Aujourd'hui, il peut décemment pas le lui avouer, ce serait lui tendre les armes pour l'achever. Et puis, c'est du passé, il est au dessus de ça, du moins il aime à le prétendre. Il est solide, désormais, débrouillard, il a plus besoin d'elle, il en aura plus jamais besoin.
Sans surprise, les mots atteignent leur cible, pareils à des flèches acérées, Scarlett se vexe, Atticus se prépare aux représailles. L'art de la guerre, ils semblent vouloir le perfectionner. Sans trêve, sans armistice, seulement des conflits répétés, des blessures par centaines, jusqu'à ce que mort s'en suive et que le désert reprenne ses droits. Même dans leur folie guerrière, ils se trahissent, laissent paraître la nostalgie d'un passé commun. Car c'est l'indifférence, et l'indifférence seule, qui régnerait s'ils n'étaient plus rien l'un pour l'autre. Ils sont liés, jusque dans leur mépris mutuel. Et il a beau blesser, Atticus, mordre et cracher son venin, il sait parfaitement pourquoi, pourquoi il peut pas s'empêcher de l'attaquer sans relâche plutôt que de laisser couler. L'influence qu'elle a sur lui, cette façon dont elle seule est capable de le faire réagir et sortir de ses gonds, c'est lui-même qui la lui confère, parce qu'il n'est pas indifférent, loin de là, contrairement à ce qu'il tente maladroitement de lui faire croire. C'est à peine s'il se bat contre ces sentiments, indésirables, qu'elle lui inspire. Ce n'est que lorsqu'il se trouve submergé qu'il cesse d'en jouer, combat les émotions traîtres dont elle pourrait se servir contre lui. Autrement, il en profite, après tout ce sont les seuls vestiges d'une ancienne vie, d'un ancien lui. Le désir brûlant qu'elle lui inspire encore parfois, surtout lorsqu'elle sort les griffes. La nostalgie, émotion que rien ni personne d'autre ne parvient à lui faire ressentir. Cela a beau être Scar, dont le spectre des émotions est atrophié, il n'est pas en reste. Il est aussi fucked up, aussi bancal et mal adapté qu'elle. Elle est addictive, tout du moins pour lui, et la seule manière qu'il ait trouvé pour assouvir son besoin d'être avec elle, c'est une guerre sans fin. S'il faiblit, s'il refuse de batailler, elle ne portera plus ce regard de feu sur lui, et c'est précisément celui-là qu'il aime. Et puis, faut pas se mentir, il aime réellement cela. Il se venge, en quelques sortes, de l'abandon et des années passées sans elle, à se reconstruire lentement, tout seul, et à plonger dans une noirceur qui ne lui ressemblait nullement. Il s'y plait, désormais, mais il préfère de loin l'accabler que la remercier. « C'est ma place. Je suis exactement là où je dois être, et j'en suis fier. Quant à toi... C'est surement ta place, mais y'a pas de quoi être fière. » Il est fier, sincèrement fier, de ce qu'il est devenu. Il aime sa place dans les rangs des Crimson Pistols, il se complaît dans la violence qui fut toujours la sienne, et la force de la meute qu'il n'avait encore jamais goûtée. Alors il s'en moque, complètement, de s'élever, de chuter, d'être à la hauteur des attentes de la blonde. Pour la première fois de son existence, il est à la hauteur des siennes. La façon dont il la rabaisse, ça, il ne s'en ventera pas, mais il rend coup pour coup, c'est tout ce qu'il sait faire.
C'est le point de rupture, il le sent, bien avant qu'elle ne le montre. A trop pousser, il a obtenu exactement ce qu'il attendait: une furie. Cependant, il n'est pas sûr de comprendre, car à ses yeux la chance du sort qu'on lui a réservé est réelle. Oui, elle pourrait être bien plus chanceuse, pardonnée et oubliée des Crimson, mais elle s'est foutue dans la merde et, tout comme elle, ils sont rancuniers. Elle pourrait aussi avoir beaucoup moins de pot, parce que cette position lui offre une liberté relative, parce que si elle s'apparente à une esclave moderne, elle se trouve être beaucoup mieux traitée que certains. Atticus, il approuve pas toujours les méthodes, ni les châtiments, mais il fait ce qu'il a à faire, considérant à jamais avoir une dette envers ceux qui l'ont arraché à l'isolement. Contrairement à Scar, elle qui l'y a replongé, elle qui ne peut plus prétendre à la moindre faveur de sa part, ou espérer qu'il lui vienne en aide. Il a changé d'allégeance. « T'en vaux pas la peine », qu'il crache, plus pour lui-même que pour véritablement l'insulter elle. Elle vaut pas la peine qu'il s'emporte, se mette dans tous ses états, flanche. Elle joue, elle arrête pas, et son unique chance de gagner la partie est de ne pas se laisser emporter par les mêmes travers. La même haine teintée de trop nombreux regrets. La même déception face à ce qu'ils sont devenus, l'un comme l'autre, et l'un pour l'autre. Le tout, incendié, réduit à rien. Alors il dit rien, c'est la décision la plus sage, et sans doute la plus lâche. Il se mure dans le silence, pour ne rien laisser paraître et que, dans cet instant de faiblesse, elle ne décèle pas ses failles. Sa vengeance, il la voyait pas comme ça et, honnêtement, il a aucune envie d'être celui qui la traîne de client en client, vendre ce qu'il avait orgueilleusement fait sien. Sa vengeance, il était pas censé en pâtir aussi, et savoir vers quoi il l'entraîne à chaque fois, ça lui déchire les tripes, il pourrait à peu de choses près en gerber. Mais il se tait, il continue d'obéir, car tant qu'elle souffre, tant qu'il lui rend la monnaie de sa pièce, il demeure gagnant. Et gagner, c'est le plus important.
La réalisation ne le frappe pas tout de suite, pas avant qu'il ne soit trop tard. Il a eu beau les cacher, ses faiblesses, elles l'ont tout de même trahi et Scar, elle en profite, comme elle seule en est capable. S'il ne pouvait se targuer de la connaître par cœur, il croirait à un stratagème tordu, mais elle était sincère, il l'a bien vu, elle a tout simplement changé d'humeur en trois secondes, repoussé l'abattement puisque la partie est loin d'avoir pris fin. Faut croire qu'il est encore trop peu réactif, facilement ébranlé. Il a voulu croire à une trêve, même infime, à un peu de sincérité sans arrière pensée. Et elle, elle en profite, elle est plus que douée pour cela, et il doit bien le lui concéder. Quant à lui, il est soudain comme éveillé de transe, et il fulmine. Il a un mouvement de recul douloureux, avant de se figer, ses prunelles enflammées rivées aux siennes. Il les lève au ciel, avec une exagération marquée, moqueur. « Bien sûr, ouais, t'es le centre du monde Scar Salinger, et j'me suis jamais remis de ton départ », qu'il ironise, glacial, masquant l'inconfort suscité par sa position derrière un masque, à nouveau, impassible. « Tout ce que ça me fait, c'est chier, t'aurais jamais dû revenir, j'aurais pas à m'abaisser au rôle de chauffeur. Alors ouais, c'est bien fait pour ta gueule, parce que t'as volé notre putain de fric. Mais ça a strictement rien à voir avec nous. C'est le passé, tu devrais penser à grandir un peu. » Il ment comme il respire, mais il le fait avec une profonde conviction. Comme dans tout bon mensonge, il y a une part de vérité, mais prétendre que rien de tout cela n'a de lien avec leur histoire est particulièrement osé.
Lorsqu'elle le relâche enfin, Atticus se sent comme à nouveau capable de respirer. Sa cage thoracique se soulève à un rythme proche du frénétique, avant de se calmer. A son tour, il saisit l'occasion, la plaquant contre le mur avec plus de force que nécessaire. Un instant, l'espace de quelques secondes d'éternité, il demeure plaqué tout contre elle, sa chaleur se mêlant à sa fièvre. « Je m'en contrefous. Tu crois que j't'attends, depuis que tu t'es tirée ? Tu crois que la pute des Capulet m'intéresse ? Ces mecs-là, ou ton boss qui te passe sans aucun doute dessus, c'est pareil pour moi, ça m'fait rien. Fais pas passer tes inquiétudes pour les miennes, ce qu'il te fera c'est ton problème. » Il l'a susurré à son oreille, comme pour éviter qu'elle ne voit son visage susceptible de le trahir. Que seule sa voix habituée aux fausses déclarations lui délivre le message. Et il se détache brusquement. « Maintenant que c'est réglé, et que t'as pu imprimer que j'en ai rien à foutre de toi, tu peux arrêter d'essayer de jouer sur la corde sensible, c'est mal me connaître. Et puis de toute évidence c'est toi qui as besoin de moi, pas l'inverse. Je t'aiderais pas, Scar, jamais, tu peux dire tout ce que tu veux je finirais quand même pas te traîner dehors, alors ravale ta putain de salive et rends les choses moins désagréables pour nous deux. »
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Scar Salinger
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Scar Salinger
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bang bang
. ✦ ⊹ Mar 6 Mar - 20:04 ⊹ ✦ .
"T'es tellement naïf mon pauvre Atticus" siffle Scarlett, vipérine jusqu'aux prunelles qui disparaissent dans l'orage de ses opales électriques. Elle ne comptait jamais lui dire ce qui s'apprête à couler hors de ses lèvres dans une volonté entêtée d'obtenir le dernier mot, de remporter toutes les batailles, mêmes celles qui la blessent au passage. Pas pour l'épargner, non, Scar n'épargne personne, encore moins ceux qui ont osé compter, s'imprimer derrière les murailles d'un palpitant nécrosé qui bouffe dans son trou noir quiconque ose vouloir s'en emparer. Mais pour sauvegarder l'image qu'il a d'elle et qui attise une haine dont elle se nourrit : celle de la connasse égoïste qui a osé l'abandonner. Parce qu'Atticus est sa seule réelle faiblesse, l'unique, et lorsque les fauves se jaugent dans un déferlement de violence et de non-dits, elle sent le point de rupture qui grignote ses entrailles et électrise la pulpe de ses doigts. Elle serait capable de lâcher les armes, pour lui, dans des instants éphémères, suspendus, qui ne durent jamais longtemps. Et si Scarlett devait craindre quelque chose, c'est cette fissure dans sa carapace inoxydable, une faille qu'elle n'a pas le luxe de se permettre. Et pourtant, elle est prête à avouer ce qu'elle tait depuis son retour juste pour le déstabiliser. Juste pour lui faire un peu mal, lui démontrer qu'elle vaut mieux que lui quand bien même il se plaît à la traîner dans les tréfonds. Qu'elle conserve encore en elle une once de loyauté, même si ce portrait ne flatte rien de ses échiquiers. "C'est ta vie, l'enjeu, pas la mienne." Elle balaye avec dureté ses paroles, prunelles incandescentes rivées dans les siennes, dopée à l'adrénaline, dopée à la détresse, au saccage qu'elle s'apprête à formuler à voix haute. "Tu crois que j'aurais accepté de rembourser avec mon cul des connards que je méprise s'ils n'avaient pas eu des arguments convaincants ?" Elle secoue la tête, Scarlett, singe un amusement infantilisant qu'elle est bien loin de ressentir. Mais elle s'en fout, tout est bon pour délier les liens qui l'entravent aux Crimson, surtout lorsque ses mots sont véridiques. Elle est douée pour les mensonges et les belles paroles creuses, susurrées au Nord plutôt qu'au Sud, mais c'est dans les combats à mort qu'elle est la plus honnête. Elle ne ment pas ici. Elle l'affronte, dénudée jusqu'à l'os, enhardie par la haine et la déception mais entravée par cette mélancolie perfide qu'elle refuse de ressentir mais qu'elle ne peut chasser tout à fait. "Tu crois que ma vie a une quelconque valeur à mes yeux ? Même Haaken est moins con que toi et a compris qu'il ne tirerait rien de moi avec ses poings ou son flingue et pourtant, il a essayé." Elle en est presque fière, de lui balancer que son mentor tant aimé lui a copieusement refait le portrait et qu'elle en porte encore les stigmates sous le mensonge cosmétique. Scarlett se rapproche finalement, louvoie jusqu'à Atticus et coule un bras autour de sa nuque pour le retenir captif de ses rétines qui l'assiègent. "Il a dit qu'il n'hésiterait pas une seule seconde à s'en prendre à toi. Parce que c'est ce que tu es, aux yeux de ta nouvelle famille. Une petite main, de la chair à canon. Tu ne vaux rien, si tu tombes ils seront dix à prendre ta place et personne n'ira pleurer ta perte." Ses phalanges colons se font tendres dans sa nuque, caresse légère comme la brise pour mieux assouplir l'épiderme, aider ses balles à mieux pénétrer la chair à vif. Elle a l'esquisse mauvaise qui danse sur ses pulpeuses, consciente de faire mal, d'ébranler une loyauté qui la débecte jusqu'à ses tripes parce que putain, ils s'étaient promis. Eux contre le reste du monde. Ils s'étaient promis qu'ils ne tomberaient jamais là-dedans, le piège des gangs qui jettent de la poudre aux yeux aux imbéciles. Ils étaient au-dessus de ça. Elle, elle l'est encore et tout est factice dans ses affinités, dans sa façon de butiner le miel telle une abeille alors qu'elle est le frelon lâché dans la ruche. Mais Atticus, il a jeté au feu les belles promesses, il l'a abandonnée, comme ce géniteur plombé dans une chambre de motel, comme maman qui dépérit à l'hosto et ne la reconnait qu'une fois sur trois. Sa famille qu'elle s'est choisie est finalement aussi déviante que la réelle et Scarlett a imprimé depuis longtemps que la solitude était une force et que son indépendance la rendait dangereuse. Alors tant pis si pour le blesser dans ses affections douteuses, elle doit avouer qu'elle a été incapable de résister à la contrainte, elle qui les collectionne et a appris à se marrer des menaces qui ne l'atteignent jamais. Elle a longuement hésité à poursuivre le grand bluff, convaincue qu'il n'irait pas jusqu'à détruire l'un de ses braves soldats complètement lobotomisé juste pour la contraindre, elle. Mais elle n'a pas su prendre ce risque, consciente de franchir l'unique ligne rouge dont elle ne reviendrait pas malgré son aplomb inconscient. Et peut-être que c'était une menace, une de plus, de Lui à Elle et elle choisit de l'ignorer délibérément. Scarlett n'a peur de personne et certainement pas d'Atticus. Elle lui manquerait, dans l'amour, dans la haine, dans les regrets et la nostalgie qui s'accroche au creux des heures sombres ... Alors quand il affirme que même s'il pouvait, il ne ferait rien, Scarlett retire sa peau brûlante d'avoir effleuré la sienne. "Elle est , la différence entre toi et moi." L'ironie lui dans son timbre de braise, tandis qu'elle continue à l'acculer jusqu'à le faire exploser. Elle veut le voir écorché jusqu'à l'âme, le bide ouvert et les entrailles sous ses talons, munie du pouvoir grisant de le recoudre ou bien de le laisser se déverser en rancoeur éternelle et tourner les talons, rejoindre le Nord et une énième soirée de faux-semblants. "Heureusement, je n'ai jamais eu besoin de personne." Tu entends Atticus, j'ai jamais eu besoin de toi, je t'ai cueilli comme on récupère une bestiole à moitié crevée sur le bord de la route. Par pitié. Voilà ce que sa gestuelle suffisante dessine dans les ténèbres, dans les mots qu'elle ne prononce pas mais qui dansent partout sur sa peau.
Les reproches pleuvent et Scarlett ne laisse pas une seule seconde ses armes s'émousser. Elle frappe, elle mord, elle griffe, elle cherche la plus petite faille pour l'agrandir, la rendre béante et se baigner dans le brûlant du pourpre. Mais il n'est pas en reste, Atticus, il raille ses rares instants de lucidité, d'humanité et la pousse dans ses retranchements, transforme la louve en monstre. Il ricane et elle affiche sur ses traits tout le mépris qu'elle cultive à l'égard de ses nouveaux frères de sang, des abrutis beaucoup trop faibles seuls qui s'agglutinent en bande dysfonctionnelle pour faire régner une forme de violence rance et sans calcul qui sent l'essence et le cuir de mauvaise facture. "Mais oui, c'est ça. Je suis un monstre d'égoïsme et toi un putain de clébard, docile à en crever tant qu'on te promet un foyer et un amour éternel.Tu devrais me remercier finalement, c'est dans mon absence que j'ai réussi de faire toi un homme." Puisqu'il est aveugle, puisqu'il refuse de reconnaître qu'elle n'a jamais cessé de penser à lui, qu'elle lui a écrit, souvent. Que son départ n'était pas un déchirement censé le faire dérailler loin de leur orbite, mais une absence éphémère supposée les aider ... et bien elle va détruire ce qu'elle a appris à aimer, chez lui. Sa prévenance, son dévouement, sa stabilité, cette force tranquille qui apaisait ses envies vengeresses ... tout ça devient d'immondes défauts à railler, un clébard à ses pieds qu'elle sifflait de concert tant qu'elle lui offrait sa gamelle et des caresses enchanteresses. Elle est mauvaise Scarlett, l'a toujours été, c'est ancré dans sa génétique, gravé jusqu'à l'os, elle ne sait pas s'arrêter, appuyer sur la pédale de frein pour éviter l'impact. Non. Elle, elle fonce, s'entête et tant pis si l'accident est inévitable, tant pis s'il l'explosera en mille morceaux. Elle refuse de se soumettre à quiconque, de perdre la face, de perdre une manche, une partie, une bataille, une guerre. Mais Atticus la connaît trop bien pour flancher. Il reste là, droit et insoumis, et elle sent ses flammes lécher sa peau dans leur proximité dangereuse. Ils ont la même aura flamboyante, la même volonté de blesser, d'enfoncer une lame jusqu'à la garde juste pour garder la face. Roméo et Juliette du pauvre et du sordide, incapables de renier leurs noms, de s'unir, de s'aimer à nouveau. Scarlett conserve longuement le silence alors qu'elle polit ses armes, se contentant de railler de ses traits fiers et insubmersibles le moindre de ses propos. Il est fier d'appartenir à la lie de ce monde qui se fiche bien de lui ? Très bien. La reine des flammes se fait glace, devient mutique et se contente seulement de le fixer comme lorsque môme, elle narguait maman, l'encourageait silencieusement à frapper encore, plus fort, parce que ça ne lui ferait jamais rien. Jamais. Elle le fixe Atticus, l'enjoint à continuer en lui broyant les couilles entre ses poings serrés, tout en dévoilant ses canines prédatrices qui dévoilent ce qu'elle pense : elle ne le croit pas. Il peut continuer à prétendre mais ça ne prend pas sur elle, ça ne prendra jamais.
Jusqu'au point d'impact. Le mur crade et froid contre son dos nu et le brûlant du corps d'Atticus pressé contre le sien. La distance entre eux est réduite à néant et son palpitant dépravé bat le tambour de guerre contre sa poitrine, compte les centimètres qu'il manque à ses lèvres pour venir déchiqueter les siennes dans un combat d'un autre genre. Ce serait facile, de dissoudre la haine dans le sexe, la violence dans l'abandon des corps qui s'esquintent. Pour quelques secondes, le tigre se fait chatte. Elle change de disque, Scarlett, enfile un nouveau costume et pare ses gestes fluides du soupçon d'érotisme qui la nimbe en permanence. Elle tait l'envie de nuire à Atticus, son fantasme visant à le blesser et calque ses hanches contre ses reins, presse sa poitrine contre son torse, laisse des doigts câlins qui rêvent de l'empoigner frôler la ligne si bien connue de ses épaules. L'enjôleuse qui sait si bien distiller le désir dans les veines et laisser les palpitants couler dans le creux du ventre ne s'y résout pourtant pas. Ça, c'est le sort réservé aux proies, le cul comme victoire écrasante, feindre les orgasmes et le plaisir pour mieux gagner en influence, en avantages. Et malgré sa colère acide, malgré la haine qu'elle lui voue, au moins aussi vibrante que les sentiments toujours égarés en elle, elle ne veut pas de ça. Pas corrompre l'envie de lui avec l'envie de remporter la manche, de le soumettre à ses reins en lui prouvant que malgré la dureté des mots, la pute, il la veut encore et qu'elle pourrait faire tourner son monde entier entre ses reins si elle le voulait. Parce qu'elle le connaît par coeur, elle connaît son corps, son souffle rauque pendant l'amour, elle sait parfaitement comment le caresser pour lui faire perdre la tête, où l'embrasser pour le sentir frémir. Si elle a perdu l'accès à tout ce qu'il lui cache, à tout ce qui danse dans cet intérieur sombre, trop de fois cassé, la carte aux trésors de son corps, de ses hanches, ne lui ment pas. Elle est tatouée à même ses rétines, contre ses phalanges gourmandes, partout et elle pourrait lui faire voir les étoiles et s'y abandonner elle aussi. Son souffle qui chatouille sa nuque embrume ses sens et le poids des mots d'Atticus devient du caramel mou, rivière chaude et sucrée contre sa peau. Scarlett perd pied, juste une minute, intoxiquée par ce qu'elle sait pourtant mieux que personne distiller sans jamais tomber au combat : le désir, l'envie qui dévore et obsède même longtemps après l'orgasme. Il se détache brusquement et elle respire un peu mieux, loin de lui. Il assène ses mots durs et pour la première fois, elle y croit. Elle y croit et loin de s'éxécuter, ce constat amer ne la rend que plus électrique, extrême. Il le sait pourtant, Atticus, qu'elle n'a pas de limites, aucune, qu'elle est prête à en crever pour lui prouver qu'elle a raison et l'entendre lui asséner que tout ce qui nécrose encore à l'intérieur d'elle, tous ces relents d'humanité inutilisés à force de ne porter que son nom, à lui, ne vivent plus en lui suffit à lui donner des envies de matador dans une lutte à mort. Il veut la traîner dehors et lui écarter les cuisses pour le premier abruti qui passe ? Très bien. Ose lui demander de lui faciliter la tâche en fermant sa gueule ? "Jamais." Scar, le roseau qui plie mais ne rompt pas, la mauvaise herbe indésirée depuis toujours mais plus solide que toutes les fleurs réunies, elle refuse de se soumettre. A personne. Jamais. Dans ses prunelles flamboyantes qui s'attachent à celles d'Atticus brûle une détermination farouche, nourrie par le feu de l'amertume et de la déception. De gestes langoureux, lents, comme si elle envisageait d'apprivoiser une bête sauvage, elle plonge une main farouche dans sa pochette et en ressort le seul objet dont elle ne se sépare jamais. Un cran d'arrêt. Celui qu'il lui avait offert à ses quatorze, ou peut-être quinze ans, elle ne sait plus, alors qu'ils avaient déjà plongé allègrement dans la confusion des sentiments. Pour se défendre, qu'il avait dit même si Scar a plus souvent menacé, attaqué que protégé. La lame brille de l'éclat de la lune, farouchement serrée entre son poing qui ne tremblent pas et la belle se pare d'un demi-sourire inquiétant, comme si elle allait l'attaquer, lui sauter à la gorge d'une seconde à l'autre et le regarder se vider de son sang. "Essaye un peu de me traîner dehors." Elle nargue Scarlett, ses prunelles troublées par l'adrénaline. Elle devrait seulement le narguer, lui laisser croire qu'elle va le planter mais il y a un truc qui s'enraye dans la mécanique de son coeur et qui la pousse. C'est une impulsion spontanée, née du fond des âges, habituelle depuis l'enfance, qui la pousse à planter la lame jusqu'à la garde dans le haut de sa cuisse. A elle. Nulle résistance. La lame déchire la peau nue et pénètre la chair avec une aisance déconcertante jusqu'à laisser s'écouler le pourpre, chaud et poisseux contre son épiderme dans les rares sensations qu'elle est en mesure d'éprouver. "Je préfère crever que de te suivre, c'est assez clair maintenant ?" crache Scarlett en retirant brutalement la lame. Mais non, ce n'est pas clair, rien n'est suffisamment clair pour elle qui ne sait jamais où s'arrêter, quand déclarer victoire. Alors le couteau, muni d'une volonté propre, rencontre à nouveau sa chair. Scar, elle croit bien qu'elle exulte un râle d'une satisfaction primitive, insoupçonnée, en plongeant la lame dans son propre flanc, jusqu'à la garde. L'odeur métallique du sang assaille ses narines avant même que le liquide pourpre, chaud et épais, ne vienne souiller ses doigts. Elle croise le regard d'Atticus alors que le couteau quitte son fourreau, une plaie béante, peut-être mortelle, elle l'ignore. Ne ressent rien. Ne regrette rien. Elle jette le cran d'arrêt à ses pieds, lui offrant l'opportunité de l'achever, et retrouve enfin pied avec la réalité. Souffle court et erratique, battements frénétiques qui palpitent jusqu'à son ventre déchiré dans un massacre qu'elle imagine esthétique, le genre à faire battre son bas-ventre. Sans cesse sur le fil, Scarlett a basculé, et c'est sa putain de faute mais elle ne lui en veut pas. Parce qu'en se faisant mal, elle le blesse aussi et le constat est nettement plus bandant que si sa lame était venue goûter à cette peau qu'elle a tant caressée. Mais la saveur de la victoire sur sa langue est de courte durée. L'odeur du sang la prend à la gorge et si elle est incapable d'éprouver la rupture des chairs ou la fuite en avant de ses organes, elle a la tête qui tourne et les jambes en coton à cause de la flaque pourpre qui s'étale doucement autour d'elle. "Casse-toi Atticus. Dégage." Elle croasse difficilement, la gorge écrasée par une douleur diffuse que son corps perçoit, sans que son cerveau ne daigne lui offrir le même traitement. Ses opales s'ancrent aux siennes quelques secondes avant de papillonner jusqu'à la plaie qui dégueule de vermeil, de rouille et d'os. Une forme longiligne et pâle comme un serpent rose ou une langue timorée tente de glisser hors de son cercueil et Scarlett essaye de contenir l'hémorragie de son intérieur, davantage par fierté déplacée qu'instinct de survie. "Je crois que c'est mon intestin." C'est les mots les plus incongrus qu'elle n'ait jamais prononcés et elle se marre nerveusement avant de s'effondrer, raille ses extrêmes et son besoin de toujours aller plus loin, trop loin, là où on ne revient pas tout à fait.
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