| | | . ✦ ⊹ Mar 30 Jan - 22:34 ⊹ ✦ . | | La princesse déchue rumine dans le prélude des ténèbres fluorescentes de Night Vale. Le soleil gerbe encore ses couleurs, noie les paysages de ses nuances criardes. La nuit tombe et son sourire flanche, la mascarade se fissure, Harper entre dans la danse des loups, laisse les étoiles tirer ses cheveux, la brise chatouiller ses pommettes chatoyantes. Elle maltraite le macadam avec ses converses roses, incline sa bobine, ses lunettes glissent sur le bout de son nez pour toiser les animaux nocturnes. Elle tortille sa langue autour d’un bonbon rose qui foudroie ses papilles avec délice. Elle savoure la liqueur sucrée qui enrobe son palais, dopée à l’insuline, elle goûte enfin à la joie poudrée d’un plaisir édulcoré. Elle plante ses yeux sur le palais scintillant qui trône au-delà de ses orbites, la fresque la ravage, la lune plante ses seringues dans son palpitant. Une piqure à blanc. Les astres s’éparpillent, la fuient comme la peste qu’elle simule si bien.
21h50.
Vingt-et-une heure pour casser son sourire, vingt-et-une heure pour sortir d’une torpeur suicidaire. A trop se la jouer reine de la provoque, sa majesté des calamitées s’éclate les dents. Elle a sous-estimé son père, son adversaire qui lui fait face sur le plateau de jeu, celui qui décime tous ses pions, celui qui la tient par le collier grâce aux dollars estampillés sur des vulgaires bouts de papier. Harper, fillette insolente, qui se perd dans la nuit pour faire rugir le paternel, pour un coup de fil angoissant à l’heure où même les étoiles ont peur de briller trop fort. Les idées ce n’est pas ce qui manque, le manège infernal est bien huilé, mais ce soir, c’est différent, ce soir c’est un de ces soirs où elle flirte avec l’abandon, la nuque aussi fragile qu’un roseau, à porter une couronne trop lourde.
Harper tousse à cause des vapeurs d’essence, elle se dirige vers le néon tapageur qui frétille, affichant un sésame pour les âmes fracturées. La lumière irradie son visage. « Open 24hours ». Elle pousse la porte de la station-service, agite ses doigts pour saluer le proprio avec insolence. La démarche d’une prima donna qui foule l’enfer, elle bulle dans les rayons, fait trois fois le tour de l’étalage des friandises. Elle oublie la femme pour revêtir sa peau de gamine, la gamine sotte et maladroite, la gamine désobéissante qui va coller ses mains partout, déchirer un paquet de bubble-gum pour se servir, froisser le papier glacé des magazines locaux. Y a la pesanteur dans son cœur, l’ennuie qui l’assiège. Caprices insipides. Elle est livide sous les allogènes, perdue au milieu du désert océanique, où elle se sentira toujours comme une étrangère.
La clochette vrille quand une autre âme entre dans les lieux, un magazine dans les mains, elle mire ses lunettes vers le nouvel arrivant. Montaigu. Sous les néons hallucinogènes d’une station-service déserte, l’univers se renverse. Elle et Ace c'est un acte manqué. La silhouette du scorpion se découpe dans les phares des voitures qui paradent derrière la vitre du shop. Les entrailles de la rousse se déchaînent, elle réajuste les cœurs qui teintes ses prunelles. Les idées, ce n’est pas ce qui manque, et celle-ci est la plus sublime. Diaboliquement sublime.Harper balance par terre ce qu’elle tenait, fourre ses mains dans son bomber en satin avant de s’approcher, féline et déterminée vers l’ennemi mortel. Elle l’accoste avec son sourire engourdi, et le carmin qui écume le contour de ses lèvres. « J’ai l’impression d’avoir déjà vu ce visage quelque part ». Le timbre sucré, elle braque ses ambres sur son visage d’Apollon, se blâme d’avoir repoussé dans le passé un homme qui séduit tant ses rétines. Elle lui subtilise ce qu’il est venu acheter, un paquet de chips, pas à son goût, mais qu’importe, elle l’ouvre, toute permise. « Je te pensais mort ». Ombre de la guerre des gangs, des grenades qui valsent dans leurs atmosphères. Pistolet factice fabriqué avec ses doigts, apposé contre le cœur d’Ace, elle mime un tire « Boom » la voix sombre qui s'enfonce avec les vrombissement mécaniques et les cliquetis des pompes à essence, l’enfant choyée rompt le silence mortuaire avec son rire. Détraquée, dégoupillée. « J’étais,très vexée de ne pas avoir été invitée aux funérailles. » Elle vient de trouver un pansement pour son égo, Ace, trois petites lettres pour suturer son cœur. Pour faire payer au daron les affronts. Pour avoir une bonne raison de se faire le beau. « Ça aurait été un vrai gâchis, t’es trop mignon pour pourrir sous le sable. » |
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☾ pseudo : za ☾ avatar : david prat ☾ querelles : 422 ☾ destiny : 27/01/2018 ☾ territories : le sud, désert qui ne fait pousser que roses noires, repaire des serpents. à ruminer dans sa chambre d'enfant dans la demeure des montaigu, jamais rentré pour la nuit.
| . ✦ ⊹ Jeu 1 Fév - 0:11 ⊹ ✦ . | | |
| | | | . ✦ ⊹ Lun 5 Fév - 15:31 ⊹ ✦ . | | Princesse citadine que l’univers a oublié, qui lui a pillé tous ses privilèges, elle se la joue tueuse. Elle, elle n’appartient à aucun antagoniste, elle vient de loin, de trop loin, d’au-delà des rivages désertiques, au-delà des feux d’artifices des flingues hystériques. Elle vient de là où la poudreuse est dans le ciel, à scintiller au-dessus de leur destinée. Pas autour de la ville, comme une prison imaginaire. Elle y pense parfois, à l’océan qui l’enferme, à ces frontières que personne n’ose franchir. Alors que ce n’est que de la poussière, de la crasse et des espoirs. Y a des kilomètres de sable et autant de rêves perdus qui s’y promènent. Mais tout ça Harper, elle ne le comprend pas. Elle ne peut imaginer passer sa vie ici, caner ici. Elle est furieuse à cause de la délicate hypocrisie qui étreint Night Vale, des gangs qui préfèrent se battre pour un territoire de misère plutôt que de songer à quitter la ville. Y a Ace devant elle, et ses grands yeux d’autochtone qui détiennent toute la vérité. Lui il pourrait lui dire comment il fait pour survivre ici, à suffoquer dans une réalité à la couleur du sang. Ça lui brûle la gorge de savoir pourquoi il ne s’est jamais barré d’ici, de savoir pourquoi il reste, à chasser quelles étoiles, à côtoyer quel l’enfer. Au prix de sa vie, au prix de sa dynastie. Foutaise. Une bulle rose fluo qui éclate sur ses lèvres, en même temps que son boom, et pourtant, elle a l’impression que c’est elle qui va partir en fumé. C’est elle qui est entrain de pourrir à Night Vale, pas le petit prince des voyous en face d’elle. Et Ace il ne compte pas se démonter face à sa majesté, Ace il a les deux pieds bien ancrés dans cet univers macabre, ça se lit dans son air agacé, dans la lassitude qui terni ses prunelles. Harper elle est convaincu qu’elle n’est pas comme lui, bien qu’elle ignore ce que c’est d’être comme lui. C’est pour ça qu’elle l’a éconduit dans le passé, dans l’ignorance de son nom, dans l’ignorance de son costume de petit prince qui pourrait lui donner un trône.
« je crèverai jamais, par toi ni personne. » qu’il lui dit, à lui crever sa bulle fantasmagorique, elle opine sa frimousse, elle a toujours l’éclat de la dérision qui enflamme ses pupilles. Ace il donne des couleurs à son imagination, il a allumé les astres dans ses ciels obscurcis par l’ennuie. Harper elle donne le sens qu'elle veut à ses mots, une invitation au danger, un pari stupide, Sam pour témoin, peu importe, s’il faut miser sur la mort pour pousser son dernier rire, Ace en victime, ou Ace en complice, Harper est partante, prête à chatouiller la grande fauchasse. « Tu veux parier ? Moi je peux peut-être pas t’envoyer six pieds sous terre, mais ceux qui t’ont fait ça le peuvent surement » Harper qui ne rigole plus, son empreinte glissant sur sa joue, douce par ses manières, le bout de son doigt pointant le cosmos bleuté qui fait écrin pour son opale. Elle appuie dessus, attendant le dessin d’une grimace. Elle appuie pour voir si ça fait mal, à quel point elle peut faire mal. Petite impératrice qui veut retrouver le goût du pouvoir. Ses yeux dans les siens qui lui supplient de lui donner un peu de douleur, un peu de jubilation dans son royaume soporifique. "Tu seras pas invitée à mon eulogie, tu me connais pas. " « T’es pas différent des autres. » qu’elle affirme avec audace, son sourire dextrose, et ses pupilles, des perles acides qui brûlent un peu trop fort.
Elle marche dans ses pas, reste dans son ombre, passe simplement son bras devant lui pour balancer le paquet entamé sur la caisse enregistreuse du vieux Sam, laissant Ace payer une denrée avec laquelle elle ne compte pas repartir. Énième caprice, mais ce n’est que le début d’une liste interminables de catastrophes en chaîne. Ses doigts traînent sur le comptoir, subtilisant quelques sucreries pour le reste de la nuit. Le regard de Sam est vissé sur leurs talons lorsqu'ils s’éloignent des néons crépitants. Dans la tête du bonhomme y a tous ces souvenirs de gosses comme eux, qu’il a vu quitter sa boutique pour ne jamais y revenir. Emportés par le vent du désert, emportés par le règne animal, où les prédateurs sont aussi bien des abeilles que des serpents. Sam il a l’habitude des âmes fracassés. "Tu sais ce qui est du gâchis, une personnalité pareille sur une gueule comme la tienne. " ça la pique au cœur, à faire fourmiller son palpitant. T’es belle mais t’es stupide. T’es belle mais il n’y a personne qui pourra t’aimer. Harper ça l’assassine ces mots-là, à lui faire saigner l’égo, mais jamais elle ne le montrera, jamais elle n’offrira le spectacle de son premier rôle qui s’effondre. C’est elle qui doit briller. « Tu sais ce qui est du gâchis Montaigu » elle gesticule ses lèvres, l’imitant comme une môme impertinente, son accent californien donnant de la mélodie à sa voix « C’est une jolie bouche comme la tienne qui dit autant de conneries. Tu devrais songer à t’en servir pour d’autres choses. »
Elle lui passe devant, dans une illusion de contrôle, comme si c’est elle qui décidait de la suite des événements, elle avance dans les renâcles de pétrole et les flaques grasses sur le bitume. Il monte dans sa caisse, elle mastique à décrocher sa mâchoire, elle ne sait pas ce qu’elle va faire s’il la laisse là, seule, au milieu des carcasses et de la ferraille. "je vais faire un tour, tu viens." elle attendait que ça dans le fond, qu’on l’enlève à la nuit, à la routine qui s’installe douloureusement dans ses veines, à l’aube qui s’éternise, et languis sur sa peau comme une promesse mortelle. Elle ne prend pas le temps de réfléchir, installant ses séants princiers sur le cuir, elle tire sur sa jupe pour éviter que le siège lui colle à la peau. Elle cale ses lunettes sur le sommet de sa tête, couronne de fortune, ses converses croisées sur le tableau de bord.
La voiture avale le bitume, elle a plaqué sa tête rousse contre la vitre, ses yeux se baladent sur le profil d’Ace qui conduit. Elle a toujours ces mêmes questions sur la langue, une sucette dans la bouche. Pourquoi tu traces pas dans la nuit, pourquoi tu ne vas pas jusqu’aux frontières de la ville sans plus jamais revenir. Pourquoi tu restes. « J’ai envie de conduire, je peux ? » un brun enjôleuse, Harper veut jouer, Harper veut que la nuit se souvienne d'eux. |
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☾ pseudo : za ☾ avatar : david prat ☾ querelles : 422 ☾ destiny : 27/01/2018 ☾ territories : le sud, désert qui ne fait pousser que roses noires, repaire des serpents. à ruminer dans sa chambre d'enfant dans la demeure des montaigu, jamais rentré pour la nuit.
| . ✦ ⊹ Mar 13 Fév - 17:21 ⊹ ✦ . | | |
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